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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

7 ans pour un coach prédateur du web qui a fait 28 victimes mineures

Félix-Antoine Bédard utilisait de fausses identités pour échanger des photos et des propos sexuels avec des adolescentes qu’il entraînait au soccer

Photo d’archives
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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

3 avril à 13h58
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Félix-Antoine Bédard, un coach de soccer qui a leurré 28 adolescentes, dont plusieurs qu’il entraînait lui-même, a été condamné à une peine de sept ans, le juge déplorant l’abus qu'il a fait de la confiance de ces jeunes, qui ne se sont jamais doutées que c’est leur entraîneur qui entrait dans leur intimité le soir venu.

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Dans sa décision sur la peine jeudi, le juge Frank D’Amours a pris soin de détailler les gestes subis, mais surtout les conséquences infligées à l’ensemble des victimes.

«Vingt-huit victimes, c’est aussi avant tout 28 histoires, 28 réalités distinctes», a insisté le magistrat. «Celles-ci ne doivent jamais devenir un simple numéro.»

Anxiété, méfiance face aux adultes, honte, stress et perte d’intérêt pour leur sport meublent la vie de celles qui ont vu une partie de leur innocence être volée par Félix-Antoine Bédard.

Ce dernier a profité de la proximité que lui conférait son titre d’entraîneur dans plusieurs associations de soccer de Québec pour identifier et connaître ses cibles, qu’il ajoutait ensuite sur les réseaux sociaux sous de faux profils. La discussion tournait rapidement à la sexualité et Bédard en profitait pour envoyer des photos intimes, demandant la même chose de ses cibles en échange.

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Crédit photo: tirée de Facebook
Crédit photo: tirée de Facebook

Échec

Frank D’Amours a souligné avec justesse que l’accusé avait «lamentablement échoué» à la tâche que notre société attend des professeurs et entraîneurs en qui les parents placent leur confiance. Dans le contexte où une épidémie d’entraîneurs prédateurs touche le monde du sport au Québec, la peine de sept ans de pénitencier imposée à Félix-Antoine Bédard envoie un message fort.

«Les enfants et les adolescents sont en voie de s’attendre à être en sécurité et protégés, particulièrement dans les établissements scolaires ou la pratique d’activités sportives», a rappelé le magistrat.

Bédard avait été arrêté après que la direction de l’Académie Saint-Louis a contacté les autorités à la suite d’une dénonciation. Une jeune fille avait reconnu l’accusé et une perquisition menée à son domicile a permis de confirmer les dires d’autres adolescentes.

Manette de jeu vidéo, vêtements, couleur des draps, meubles; Bédard a été trahi par l’arrière-plan des photos prises dans la maison de ses parents, où il habitait.

Coupable de 38 chefs d’accusation

L’entraîneur déchu avait plaidé coupable en mars 2024 à 28 accusations de leurre, neuf pour avoir rendu accessible du matériel sexuellement explicite à des mineurs et une pour production de pornographie juvénile.

Au moment de l’annonce de la peine, l’homme de 29 ans s’est effondré en larmes, tout comme ses parents, qui se trouvaient dans la salle d’audience.

En plus de la peine de sept ans, à laquelle il reste un peu moins de quatre ans, vu la détention préventive, le délinquant sera soumis à perpétuité au Registre des délinquants sexuels.

La procureure au dossier, Me Geneviève Corriveau, avait plaidé pour l’imposition d’une peine de 10 ans, tandis qu’en défense, Me Mathieu Giroux suggérait une sentence de trois ans.

«Reprenez votre vie»

Au terme de la lecture de sa décision, le juge D’Amours a tenu à s’adresser aux victimes.

Ces 28 jeunes filles «courageuses», «déterminées» et «fonceuses» pour qui la honte doit changer de camp. Ces 28 joueuses de soccer, à qui il a souhaité de retrouver leur amour du sport malgré le passage d’un entraîneur sans scrupule dans leur vie.

«Avec le printemps qui revient et M. Bédard qui commence à purger sa peine aujourd’hui, il est grand temps que votre peine à vous puisse se terminer. [...] Les terrains de soccer vont s’ouvrir, donc de grâce, passez à autre chose et reprenez votre vie», a souhaité avec bienveillance le magistrat, saluant leur courage.

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