Rivalité en mutation pour le CF Montréal et le Toronto FC
Dave Lévesque
La rivalité entre le CF Montréal et le Toronto FC est l’une des plus belles de la MLS, mais elle est en mutation.
Les deux équipes se retrouvent au BMO Field de Toronto vendredi soir. Le CF Montréal a largement dominé la confrontation cette année avec une victoire de 4 à 2 en lever de rideau à Fort Lauderdale et un gain de 3 à 1 au Stade Saputo, à la fin du mois d’août.
Le duel sera présenté sur les ondes de TVA Sports 2 et au TVA Sports direct dès 19h.
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Pendant que le CF Montréal lutte pour une place en séries éliminatoires, le Toronto FC tente de tenir le FC Cincinnati à distance afin de ne pas finir dernier de l’Association Est. On est bien loin de l’équipe qui a participé à la Coupe MLS trois fois entre 2016 et 2019.
Changement
«Les émotions ne diminuent pas au fil des années, mais elles changent, reconnaît Samuel Piette. Je suis arrivé en 2017, c’était après la finale de l’Est de 2016.
«Là, plusieurs joueurs étaient avec moi dans l’équipe nationale il y a quelques semaines et on vivait des émotions intenses ensemble», a précisé le milieu de terrain qui retrouvera ses adversaires torontois avec la sélection nationale le mois prochain.
Pour Wilfried Nancy, il n’est pas question de prendre Toronto à la légère, mais il entend bien les déstabiliser rapidement.
«C’est une équipe qui est toujours là, tant qu’elle est en contrôle du match. Quand ils prennent un but, ils commencent à lâcher un peu.»
L’entraîneur-chef du CF Montréal connaît bien cette rivalité puisqu’il a été sur la ligne de touche comme assistant lors de bien des duels enflammés entre les deux équipes.
«Je fais tout pour que la rivalité existe. Même si on a de nouveaux joueurs, il faut qu’ils comprennent ce que c’est de jouer contre Toronto.»
Il estime que c’est la même chose dans le camp adverse en soutenant que la décision de Javier Perez de laisser sur le banc Quentin Westberg, Jonathan Osorio, Richie Laryea et Chris Mavinga contre le Miami FC mercredi est sans équivoque.
«Quand j’ai vu leur alignement, le message que je reçois, c’est qu’ils se préparent pour jouer contre nous. Ça va être un tout autre match contre eux et on sait qu’ils vont tout faire pour nous empêcher de faire les séries.»
Situation inversée
C’est un peu le monde à l’envers en ce moment. Le CF Montréal a souvent été habitué à regarder devant lui pour voir le Toronto FC, pas derrière.
«C’est un peu le contraire parce qu’avant, Toronto était dominant, et nous, on courait après les séries», a souligné Piette en ajoutant que les deux équipes pourraient se revoir en finale du Championnat canadien.
«Il y a une motivation naturelle de jouer contre eux, on veut toujours partir de là avec la victoire.»
«On est aussi en pleine course aux séries, on est en bonne position pour le moment et on ne veut pas que Toronto gâche ça.»
Difficile séparation
La situation est particulière pour Piette, le gardien James Pantemis et les défenseurs Kamal Miller et Zachary Brault-Guillard qui ont été coéquipiers avec plusieurs Torontois au sein de l’équipe nationale du Canada.
En effet, Jonathan Osorio, Richie Laryea, Jacob Shaffelburg et Liam Fraser étaient aussi de la dernière sélection qui lutte pour une qualification pour la Coupe du monde 2022. «C’est un peu difficile de séparer les deux, mais quand le match commence, il n’y a pas d’amis sur le terrain», a reconnu Piette.
«C’est sûr qu’on se parle par texto. C’est une amitié qui est un peu particulière parce que quand on se rejoint en équipe nationale, c’est vraiment très fort.»
À NE PAS PRENDRE À LA LÉGÈRE
Le CF Montréal a bien amorcé son voyage de quatre rencontres à l’étranger en allant arracher un point à Orlando mercredi.
Samedi soir, il dispute certainement un match piège en visitant le Toronto FC dans la capitale ontarienne.
Toronto végète en avant-dernière position de l’Association Est de la MLS et présente une fiche négative de 4-5-5 au BMO Field.
Il s’agit du genre de rencontre où on s’attend à prendre les trois points, mais où tout peut dérailler facilement.
Avantage
Lors des deux premiers matchs entre les deux équipes cette saison, Montréal a marqué sept buts et en a accordé trois. Encore là, il y a un avantage.
Montréal (42 points) veut protéger sa 6e place au classement de l’Association de l’Est puisque D.C. United (41) et New York City (41) suivent un point derrière. Mais il y a aussi les Red Bulls de New York (40) qui commencent à pousser.
Et justement, il s’agira du dernier arrêt du CF Montréal, samedi prochain, avant de rentrer au Stade Saputo pour les deux dernières parties du calendrier régulier.
Entre le match à Toronto et celui contre les Taureaux, Montréal ira jouer la demi-finale du Championnat canadien à Edmonton, mercredi.
Absence et retours
S’il espérait un retour de Romell Quioto (cuisse droite) samedi soir, l’entraîneur-chef Wilfried Nancy a confirmé que son gros attaquant ne sera pas en uniforme.
Il espère toutefois que le milieu Ahmed Hamdi soit en mesure de revenir, lui qui a repris l’entraînement avec l’équipe.
Il récupérera aussi Joel Waterman qui a raté la dernière rencontre en raison d’une suspension pour accumulation de cartons jaunes.
On se demande comment il pourrait laisser Waterman sur le banc puisqu’il n’a cessé de progresser en remplacement de Kiki Struna. Celui-ci a fait un retour au jeu mercredi à Orlando.
La question est de savoir s’il écartera l’un ou l’autre ou s’il optera pour les deux hommes en déplaçant Kamal Miller dans le couloir gauche.
Il faudrait alors voir s’il demanderait à Mathieu Choinière de jouer à droite ou s’il laisserait le couloir à Zachary Brault-Guillard.
L’ADVERSAIRE EN 5 POINTS
Six victoires
Le Toronto FC n’a remporté que six victoires cette saison et n’en a collé deux qu’une seule fois. Il a surtout traversé de longues périodes sèches avec des séquences de sept et neuf rencontres sans victoires. Il a perdu ses deux derniers matchs.
Deux blanchissages
Défensivement, c’est très difficile pour les Torontois qui n’ont réalisé que deux jeux blancs cette saison, dont un dans un verdict nul de 0 à 0. Toronto a accordé 59 buts et présente un affreux différentiel de -25, le second pire de la MLS.
Mauvais au BMO Field
Les Torontois ne sont pas l’ombre d’eux-mêmes au BMO Field où ils n’ont récolté que 17 points (4-5-5). Ils se retrouvent d’ailleurs en avant-dernière place de la MLS pour les points récoltés à la maison. Seul Cincinnati fait pire.
Frapper tôt
Wilfried Nancy a indiqué que Toronto jouait bien jusqu’à ce qu’il accorde un but, il faut donc frapper tôt et ça tombe bien, le premier quart d’heure d’un match est le pire pour Toronto avec 12 accordés, tout comme le dernier d’ailleurs.
Peu d’attaque
Toronto présente la 4e pire attaque de la MLS et on n’a pas besoin de chercher bien loin pour comprendre pourquoi. Le meilleur marqueur de l’équipe, Jonathan Osorio, n’a que quatre buts. On trouve cinq joueurs derrière qui en ont trois.