Tyler Toffoli s’y attendait
Jean-François Chaumont
Tyler Toffoli avait toujours dit qu’il aimait Montréal et qu’il portait l’uniforme du Canadien avec une grande fierté.
Mais à 29 ans et à sa dixième saison dans la LNH, l’ailier avait assez d’expérience pour savoir que son sort se retrouvait plus dans les mains des nouvelles têtes dirigeantes du CH.
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«Je me doutais qu’une transaction pouvait arriver. Je suis heureux à l’idée de débarquer à Calgary. Les Flames ont une bonne équipe. Je connais plusieurs joueurs et je retrouverai Darryl Sutter comme entraîneur en chef. La transition devrait donc se faire doucement.»
«L’échange fait le bonheur des deux équipes, a-t-il poursuivi. Le Canadien a senti que c’était la bonne chose à faire. »
Toffoli avait eu des discussions avec Jeff Gorton, le vice-président des opérations hockey, et Kent Hughes, le directeur général. Il n’est donc pas tombé en bas de sa chaise quand il a reçu l’appel du Tricolore lui annonçant qu’il devait faire ses valises pour l’Alberta.
«J’ai eu une plusieurs discussions avec eux, a-t-il précisé. Je voulais rester, je voulais aider l’équipe et être une partie de la solution. J’avais aussi hâte de voir la direction que l’équipe était pour prendre. Je les avais toutefois prévenus en leur disant que je comprenais la situation et que s’ils voulaient m’échanger, je n’étais pas pour leur en vouloir. »
50-50
Gorton et Hughes n’ont jamais écarté l’hypothèse d’une reconstruction pour replacer le CH sur le bon chemin. Avec le départ de Toffoli, c’est un autre indice des intentions des deux hommes de hockey.
«Je ne serai pas le seul à me faire échanger, il y aura d’autres changements», a d’ailleurs prédit l’ancien numéro 73.
S’il avait déjà clamé son désir de prolonger son séjour à Montréal peu importe les intentions de Gorton et de Hughes, Toffoli restait ambivalent avec la possibilité d’endurer des jours sombres pour encore quelques saisons.
«J’étais à 50-50 (sur le concept d’une reconstruction), a-t-il répliqué. Je ne rajeunis pas. Je joue au hockey pour gagner des matchs, mais j’aimais le groupe de joueurs avec le Canadien. Nous voulions devenir une meilleure équipe. Nous nous tirions dans le pied. Si j’étais pour rester, j’aurais donné quand même mon 100% et je serais demeuré le même joueur. »
Un dernier souper avec Caufield
Lors de son bref séjour à Montréal, un peu moins de deux ans, Toffoli avait eu le temps de servir de grand frère pour de plus jeunes joueurs de l’équipe, comme Nick Suzuki et Cole Caufield.
«J’ai texté avec Nick au cours des dernières heures, a-t-il dit. J’étais avec Cole la soirée dernière, nous avons soupé ensemble. Je leur ai parlé, je leur ai dit qu’il y avait une bonne chance que je parte. Cole ne me voulait pas me voir partir. Il ne saisit pas encore la réalité de la LNH, les échanges font partie de la business de ce sport.»
«Ils sont deux bons jeunes joueurs dans la LNH, a-t-il poursuivi. Nick est prêt à atteindre un autre niveau. Il est déjà un joueur étoile, mais il peut encore en donner plus. Il a le talent pour devenir un centre d’exception dans cette ligue. Pour Cole, il a connu un début de saison pénible, comme toute l’équipe. Ce n’était pas facile pour lui, mais il grandira de cette expérience.»
À son unique saison complète avec le CH l’an dernier, Toffoli avait mené l’équipe pour les buts (28) et les points (44).
«Honnêtement, il y a plusieurs choses que je vais me souvenir de mes jours avec le Canadien. J’aimais Montréal, c’est une ville magnifique. Ma femme était heureuse aussi. L’an dernier, tout le monde doutait de nous et nous avons fait un long parcours en séries. Malheureusement, nous n’avons pas gagné. Mais c’était spécial. Cette année, il y avait de grandes attentes et j’ai le sentiment que tout ce qui pouvait mal se dérouler est arrivé.»