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Donald Trump a été «l'incitateur-en-chef» des attaques du 6 janvier au Capitole

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2021-02-11T00:00:25Z
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  • Donald Trump est accusé d'avoir nourri la colère de ses partisans pendant des mois
  • L’ancien président est jugé au Sénat pour «incitation à l’insurrection»
  • Il s'agit de son 2e procès en destitution, mais ses chances d'être jugé coupable sont minces

Une violence inouïe libérée par «l’incitateur-en-chef»: les procureurs démocrates au procès de Donald Trump ont accusé mercredi l’ex-président d’avoir nourri pendant des mois la colère de ses partisans jusqu’à ce qu’elle explose, au Capitole le 6 janvier.

• À lire aussi: Voici tout ce qu’il faut savoir pour comprendre le deuxième procès en destitution de Donald Trump

Leur assaut sur le siège du Congrès, qui vaut au milliardaire d’être jugé au Sénat pour «incitation à l’insurrection», n’est pas survenu «dans le vide» : «la hargne de la foule a été attisée pendant des mois par Donald Trump», a lancé Joaquin Castro, l’un des élus chargés de porter l’accusation.

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Au deuxième jour de ce procès historique, ces procureurs se sont attachés à replacer l’attaque contre le Capitole dans le contexte de la croisade post-électorale menée par Donald Trump pour contester la victoire de son rival Joe Biden à la présidentielle.

«Abandonné son rôle» 

L’ancien magnat de l’immobilier, qui passe sa retraite en Floride, a refusé de témoigner devant les sénateurs. Mais sa voix n’a cessé de retentir dans l’hémicycle de la chambre haute du Congrès, où l’accusation a projeté de nombreux extraits de ses discours enflammés, reproduit ses tweets incendiaires, cité ses propos les plus polémiques.

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Jamie Raskin
Jamie Raskin AFP

Les faits montrent que «le président Trump n’a pas été le témoin innocent d’un accident», comme ses avocats le suggèrent, mais qu’il «a abandonné son rôle de commandant-en-chef pour devenir l’incitateur-en-chef d’une dangereuse insurrection», a résumé Jamie Raskin, qui dirige cette équipe de procureurs.

«Donald Trump a perpétré un immense crime contre notre Constitution et notre peuple» et «il doit être condamné par le Sénat américain», ce qui le rendrait inéligible, a plaidé M. Raskin.

Même s’ils ont peu de chances de parvenir à convaincre deux tiers des sénateurs de le juger coupable - un seuil élévé fixé par la Constitution -, les procureurs démocrates entendent au moins marquer l’opinion lors de ces audiences retransmises en direct dans tous les États-Unis.

«Le grand mensonge» 

«Le grand mensonge» : c’est ainsi qu’ils ont décrit la longue campagne de désinformation sur l’élection présidentielle entretenue par le 45e président américain qui a répété, sans preuves, qu’il avait été victime de fraudes électorales massives.

Après l’échec de ses plaintes en justice et de ses multiples pressions sur les agents électoraux des États-clés, «le président Trump s’est retrouvé à court d’options non violentes pour se maintenir au pouvoir», a estimé l’élu Ted Lieu.

Ted Lieu
Ted Lieu AFP

Il s’est alors tourné vers «des groupes qu’il a cultivés pendant des mois», comme le groupuscule d’extrême droite Proud Boys, dont plusieurs membres se trouvaient parmi les assaillants du capitole, a ajouté sa consœur Stacey Plaskett, en rappelant que le président les avait appelés, en octobre, à «se tenir prêts». 

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• À lire aussi: Les Proud Boys nous montrent une nouvelle image du terrorisme

«Absurde» 

À l’ouverture des débats, les procureurs s’étaient concentrés sur la funeste journée du 6 janvier, diffusant une vidéo choc pour rappeler la violence de l’attaque sur le Capitole, dans laquelle cinq personnes sont mortes.

Leur montage juxtaposait le discours du président devant les manifestants réunis à Washington («battez-vous comme des diables») et les images des manifestants entrant de force au Capitole, arpentant les couloirs à la recherche de parlementaires.

Donald Trump
Donald Trump AFP

Affirmer que l’ex-président pourrait être responsable des violences d’un «petit groupe de criminels» qui l’ont «absolument mal compris» est «tout simplement absurde», avaient insisté ses avocats par écrit lundi. En soulignant qu’il les avait «exhortés à rester pacifiques». 

«On a vérifié les 11 000 mots de son discours, le président n’a utilisé le terme “pacifique” qu’une seule fois, contre plus de 20 “se battre”», a rétorqué mercredi l’élue Madeleine Dean.

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