Vidéo choc: les mots de Donald Trump ont-ils mené à l’attaque du Capitole?
Maxime Auger
- Le deuxième procès en destitution de Donald Trump s'est ouvert mardi
- Une vidéo choc des attaques a été présentée à l’ouverture du procès
- La vidéo juxtapose des extraits des scènes de chaos et les déclarations de Trump
Une vidéo choc présentée par les démocrates à l'ouverture du second procès en destitution de Donald Trump montre comment les propos qu'il a tenus le 6 janvier devant ses partisans ont pu mener à l'attaque sanglante du Capitole.
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Le dossier d’accusation contre Donald Trump se fonde sur des «faits concrets et solides», a déclaré mardi l’élu et procureur démocrate Jamie Raskin en présentant la vidéo longue d’une dizaine de minutes montrant plusieurs images des violences survenues le 6 janvier dernier.
La vidéo juxtapose des extraits des scènes de chaos et les déclarations enflammées de Donald Trump devant ses partisans, réunis à Washington au moment où le Congrès certifiait la victoire de son rival démocrate Joe Biden à la présidentielle. «Battez-vous comme des diables», leur avait-il notamment lancé Trump, juste avant l'assaut du Capitole.
Les images reviennent sur le déroulement de l'attaque du Capitole, avec des scènes filmées par les chaînes de nouvelles ou trouvées sur les réseaux sociaux, partagées par les manifestants.
Sera-t-il jugé?
À cause de ces évènements sanglants, Donald Trump est accusé d'«incitation à l’insurrection». Un an après un premier procès en destitution, Donald Trump devient le premier président marqué à en subir un deuxième.
C’est aussi le premier à être jugé après son départ de la Maison-Blanche. Pour cette raison, ses avocats plaident que la procédure est en violation de la Constitution et que le Sénat ne peut pas juger un simple citoyen.
Ce débat juridique (à savoir si le procès est anticonstitutionnel) a occupé une bonne partie de la première journée du procès. Une majorité de sénateurs a finalement jugé que le procès était conforme à la Constitution et pouvait se poursuivre.
«Il n’y a aucun doute sur la légitimité de la procédure de destitution» puisqu’elle a été initiée quand Donald Trump était encore en fonction, et il n’y a aucun doute sur le fait que le Sénat est compétent pour le juger», a plaidé Jamie Raskin.
L’avocat de Trump ridiculisé
Au soir du premier jour du procès de Donald Trump, démocrates et républicains se sont entendus sur un seul point: la performance de son avocat Bruce Castor n’était pas au niveau.
«Il parlait pour ne rien dire», a déclaré à l’AFP le sénateur républicain John Cornyn. «J’ai entendu beaucoup d’avocats plaider et ce n’était pas l’un des meilleurs.»
Bruce Castor, 59 ans, a longtemps été procureur d’un comté de Pennsylvanie, et a rejoint in extremis la défense de l’ancien président après la démission de cinq avocats.
«Les arguments de la défense étaient faibles et alambiqués, c’est le moins qu’on puisse dire», a ajouté l’élu de la Chambre des représentants Adam Schiff, sur Twitter, où les internautes se sont aussi déchainés contre l’avocat. L’un d’eux s'est demandé s’il avait reçu son diplôme «dans un distributeur de gommes à mâcher».
The defense case was weak and convoluted, to say the least.
— Adam Schiff (@RepAdamSchiff) February 9, 2021
Yet 44 Republican Senators still voted to avoid a trial, rather than confront the facts.
But there is no hiding from our Constitutional duty.
If we condone, excuse or shield Trump’s misconduct, we invite it again.
À en croire deux sources anonymes citées par CNN, Donald Trump lui-même était à deux doigts de crier en l’écoutant.
Pas déstabilisé par ces critiques, Bruce Castor a déclaré à la presse que «la journée avait été bonne» et qu’il «ne changerait rien» lors des prochaines audiences.
- Avec les informations de l'AFP