Trudeau «champion de la taxe carbone» à la COP26
Présenté comme un «champion de la taxe carbone», le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a incité les leaders mondiaux à suivre son exemple lors d’une table ronde qui a eu lieu aujourd’hui dans le cadre de la COP26 à Glasgow.
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Seulement 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales sont couvertes par une tarification sur le carbone, a souligné Justin Trudeau. Celui-ci a encouragé ses pairs à suivre l’exemple du Canada pour tripler ce pourcentage et atteindre 60% d’ici 2030.
Il a plaidé en faveur de l’adoption d’un prix mondial sur le carbone pour éviter que les nations pionnières en la matière soient injustement pénalisées.
«Plus nous sommes nombreux à adopter la taxe carbone, plus nous pourrons nous assurer que tout le monde fait sa part et pousse dans la bonne direction», a-t-il dit.
Une taxe controversée
Le premier ministre a également témoigné du difficile parcours de cette taxe controversée au pays.
«Le Canada n’est pas un endroit magique. Ç’a été difficile de le faire, comme ailleurs. Nous sommes un pays producteur de gaz et de pétrole. Ç’a été combattu par nos adversaires politiques jusqu’en Cour suprême, mais nous avons gagné cette bataille», a-t-il témoigné.
La tarification du carbone au Canada a été mise en place en 2019 au coût de 20$ la tonne. Cette taxe augmente avec les années. Elle est présentement de 40$ la tonne et montera jusqu’à 170$ la tonne en 2030. Elle se reflète sur le prix de l’essence à la pompe et à l’achat de tout autre hydrocarbure comme le gaz naturel.
Le Québec n’y est toutefois pas assujetti pour l’instant puisqu’il a sa propre tarification sur le carbone.
Le succès de la taxe
L’argent déboursé par les contribuables leur est remis via un crédit d’impôt pour s’assurer qu’ils ne sont pas étranglés par l’augmentation du coût de la vie, ce qui fait le succès de cette taxe, selon M. Trudeau.
«Il y a deux choses que tout le monde devrait savoir: d’abord, mettre un prix sur la pollution est la façon la plus efficace de diminuer les émissions, a mentionné le premier ministre. Ensuite, quand c’est bien fait, ça envoie le message à la population qu’on fait ce qu’il faut pour lutter contre les changements climatiques et que le coût de la vie reste abordable pour eux», a-t-il dit.
Le premier ministre a souligné, au passage, avoir remporté ses élections deux fois après la mise en place de cette controversée taxe carbone.