La Banque Royale du Canada nuit à la crise climatique, dénoncent des groupes environnementaux
Jean Balthazard
La Banque Royale du Canada doit cesser d’investir immédiatement dans les énergies fossiles, estiment des groupes environnementaux qui ont manifesté vendredi devant les bureaux de la plus grosse banque au pays.
«Les banques canadiennes doivent être tenues responsables de leurs actes et cesser immédiatement d’alimenter la crise climatique», a déclaré Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace.
Les manifestants ont entre autres dénoncé le fait que la RBC a investi 200 milliards de dollars dans les énergies fossiles depuis l’Accord de Paris. Parmi les banques qui financent l’industrie fossile, RBC est la cinquième pire au monde, selon le rapport 2021 de Banking on Climate Chaos.
«Trop souvent, on met la faute sur les consommateurs alors que l’utilisation de pétrole et de gaz est permise grâce aux investissements [des banques] dans les énergies fossiles», a ajouté Rosalie Thibault, de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES).
Les personnes présentes ont simulé un déversement de pétrole devant la succursale pour lancer un message à RBC et «montrer ce que la banque fait vivre aux communautés et à l’environnement».
En support aux Wet’suwet’en
Les manifestants dénoncent aussi l’implication financière de la banque dans des projets tels que le gazoduc Coastal GasLink, un pipeline de 670 km qui traverse la Colombie-Britannique et passe en plein coeur du territoire Wet’suwet’en.
Rappelons que le projet de Coastal GasLink avait causé de nombreuses contestations l’an dernier. En effet, plusieurs blocus ferroviaires avaient été organisés dans le pays.
«RBC se cache derrière des millions de dollars en publicité pour masquer le fait qu’elle pousse proactivement la catastrophe climatique et le vol de terres autochtones de par ses investissements», regrette Chantal Poulin, du groupe Extinction Rebellion Québec.
Par courriel, une porte-parole de RBC a fait savoir que la banque «croit que le changement climatique est l'une des problématiques les plus pressantes de notre époque». Elle affirme que la compagnie investira 500 milliards de dollars en financement durable d’ici 2025, en plus de fixer un objectif de zéro émission d’ici 2050.
Greta Thunberg... à Londres
L’action devant les bureaux de RBC a été organisée dans le cadre de la Journée internationale d’action contre la finance fossile.
Plusieurs manifestations ont été tenues partout au Canada, et même un peu partout sur la planète. La célèbre militante environnementale Greta Thunberg était d’ailleurs présente à un regroupement devant la Standard Chartered Bank, à Londres.
Cette journée d’action survient peu avant que s’amorce dimanche la COP26, la plus grande rencontre politique sur l’urgence climatique depuis l’Accord de Paris. Plusieurs manifestants environnementaux sont donc attendus à Glasgow, en Écosse, où se tient cette conférence de l’ONU.