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L'article provient de TVA Sports
Sports

Revue de 2021: la grande révolution du sport

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Tommy Thurber

2021-12-24T14:00:38Z
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Les mouvements et les actions collectives prennent de l’ampleur partout dans le monde afin de chercher le progrès social et le sport s’avère un excellent catalyseur pour faire changer les choses.

Voici quelques exemples d’événements qui ont secoué le sport en 2021 et qui reflètent ce désir de changement dans la société nord-américaine.

Athlètes en pause: une mentalité qui change

Le hockey a toujours été un sport reconnu pour sa virilité et l’endurance à la douleur des joueurs. Or, cette perception positive de la virilité fait peu à peu place à celle beaucoup plus négative de masculinité toxique, comme le soulignait notamment Mark Borowiecki récemment.

Les témoignages d’anciens joueurs qui ont priorisé le hockey en refoulant leurs états d’esprit, leurs émotions et leurs sentiments au péril de leur santé se sont multipliés récemment, et ils ont été un vecteur de changements. Ainsi, plusieurs joueurs actuels brisent la tradition et placent leur santé au sommet de leurs priorités.

Ce fut le cas de deux joueurs du Canadien de Montréal lors des 12 derniers mois, soit le Québécois Jonathan Drouin et le gardien Carey Price.

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Drouin a été le premier des deux à passer à l’acte en mai, prenant une pause du hockey qui a duré jusqu’au camp d’entraînement suivant. Il a ensuite expliqué, à son retour, que ce sont l’anxiété et l’insomnie qui ont finalement eu raison de son bien-être.

Puis, au camp cet automne, ce fut au tour de Carey Price de se placer à l’écart. Après avoir mené les siens à la finale de la Coupe Stanley quelques mois plus tôt, le gardien a décidé de suivre le programme d'aide aux joueurs de la Ligue nationale de hockey (LNH). Quelques jours plus tard, il annonçait qu’il luttait contre un problème de consommation.

Les deux hockeyeurs n’ont pas été les seuls à prendre soin d’eux. La gymnaste Simone Biles – athlète la plus médaillée de l’histoire de son sport et athlète de l’année 2021 selon le magazine «Time» – s’est retirée des Jeux olympiques de Tokyo pour préserver sa santé mentale. Naomi Osaka en a fait de même dans la WTA, indiquant souffrir d’anxiété et d’épisodes dépressifs.

Ainsi, la santé mentale n’est plus le sujet tabou qu’il était encore tout récemment, autant dans la Ligue nationale de hockey (LNH) que dans le monde du sport en général.

Affaire Brad Aldrich: des gestes et un silence qui font du mal

L’affaire Brad Aldrich, c’est l’histoire d’un entraîneur qui utilise sa position d’autorité pour obtenir des faveurs sexuelles d’un joueur de 18 ans. Et d’une équipe qui a préféré détourner le regard afin de se concentrer sur la finale de la Coupe Stanley, avant d’enterrer l’affaire.

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C’est l’histoire de Kyle Beach qui, 11 ans plus tard, prend son courage à deux mains et intente une poursuite contre l’organisation : au départ en taisant son nom, puis ouvertement, lors d’une entrevue-choc sur les ondes de TSN, au lendemain d’un rapport d’enquête incriminant les Blackhawks de Chicago.

Mais c’est surtout l’histoire d’une victime mineure qu’a faite Aldrich trois ans plus tard, lorsqu’il était entraîneur bénévole dans une école secondaire, et qui n’aurait probablement pas subi ce traumatisme sans l’inaction des Blackhawks.

La conclusion dans cette histoire, c’est qu’il sera désormais difficile de s’en sortir en toute impunité après de tels gestes. Le directeur général Stan Bowman et l’entraîneur-chef Joel Quenneville ont perdu leur emploi après les conclusions de l’enquête indépendante, un exemple probant de cette nouvelle imputabilité qui fera dorénavant douter quiconque souhaitant garder le silence à l’avenir.

Inclusion: des noms relégués aux oubliettes

De nombreuses équipes professionnelles d’Amérique du Nord qui ont vu le jour au 20e siècle ont adopté des noms évoquant les peuples autochtones. Or, certains sobriquets ont été contestés pendant de nombreuses années en raison de leur connotation raciste sans qu’ils ne soient remis en cause par les organisations impliquées.

Les choses se sont graduellement mises à changer au cours des dernières années, de sorte que les Indians de Cleveland ont laissé tomber le logo du Chef Wahoo en 2018. Puis, en 2020, ils ont annoncé qu’ils abandonnaient leur nom, tout comme les Redskins de Washington et les Eskimos d’Edmonton.

En 2021, le renouveau était à l’honneur. Si l’Équipe de football de Washington a pris la décision de reporter le choix de sa nouvelle identité en 2022, les partisans ont pu se familiariser avec les Elks d’Edmonton et les Guardians de Cleveland.

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