Un sentiment de déjà-vu au Championnat mondial junior
François-David Rouleau
Douze mois ont passé depuis la récolte de l’argent de l'équipe canadienne au Championnat du monde junior disputé dans des conditions uniques de la bulle d’Edmonton. Et pourtant, 10 équipes sont de retour en Alberta dans une situation semblable.
L’édition 2022 du Mondial junior prendra son envol dimanche, simultanément à Edmonton (groupe A) et Red Deer (groupe B).
- À lire aussi: L'attaque canadienne roule à plein régime
- À lire aussi: Classique hivernale : toujours dans les plans
Avec la montée en flèche des cas d’infection à la COVID-19 depuis le début de décembre, les 10 formations participantes sont soumises à de rigoureuses règles sanitaires. Équipe Canada Junior (ÉCJ) a d’ailleurs coupé tous ses liens avec l’extérieur.
L’édition actuelle se distingue toutefois par le volet du calendrier disputé à Red Deer, situé à 150 km au sud d’Edmonton, et la présence de spectateurs dans les deux amphithéâtres albertains.
Pour la tenue de cette deuxième édition de suite disputée majoritairement dans la capitale albertaine, Hockey Canada jouissait d’une exemption visant l’accueil d’événements de sports amateurs fondée sur l’intérêt national. Celle-ci lui permettait de présenter tous les matchs du championnat au maximum de sa capacité, pour autant que les spectateurs soient pleinement vaccinés et respectent le protocole sanitaire.
Lors du camp d’entraînement à Calgary et à Banff, les joueurs trépignaient d’impatience en pensant à l’atmosphère électrique qui les attendait le soir du 26 décembre au Rogers Place. En retrouvant leurs partisans devant une salle comble de plus de 18 000 spectateurs, ils seraient transportés par leur énergie.
À 50 %
Rien n’était toutefois assuré. Surtout avec la flambée des cas et la menace du variant Omicron à travers le pays.
Les plans ont donc changé mardi après-midi quand le gouvernement albertain a annoncé de nouvelles restrictions. Il a tranché en limitant les amphithéâtres à 50 % de leur capacité maximale. C’est donc dire qu’environ 9000 personnes pourront franchir les tourniquets du Rogers Place à chaque match.
Dans le contexte et dans l’effervescence de l’événement, c’est tout de même une bonne chose. ÉCJ pourra profiter de l’appui indéfectible du fameux septième joueur. Et d’un océan à l’autre, pendant que la LNH tourne au ralenti, les yeux seront rivés sur ces jeunes hommes en mission.
Hockey Canada a resserré ses normes au fil des deux dernières semaines afin que tous les membres dans l’environnement protégé de l’équipe restent en santé. Prenant toutes les précautions nécessaires, la vie doit suivre son cours maintenant qu’ils sont habitués dans ce contexte en circuit fermé.
« On se croise les doigts pour que tout se passe bien. On fait notre part. La santé prime avant tout », a signalé l’entraîneur-chef Dave Cameron à quelques jours du début du tournoi.
Les favoris
Le Canada représente sans contredit la véritable puissance de ce championnat 2022.
Alliant vitesse, agilité, expérience et profondeur, la troupe de Dave Cameron sera difficile à vaincre. Depuis son entrée en poste en relève à André Tourigny, l’entraîneur-chef martèle que son équipe devra exceller sur 200 pieds pour remporter la médaille tant convoitée, soit l’or.
D’ailleurs, en sol canadien, c’est la mission absolue. Elle vise une sixième médaille d’or en évoluant à domicile et un 19e sacre dans son histoire.
Pour y arriver, ÉCJ sera menée par un trio de vétérans ayant goûté l’amère défaite face aux Américains en finale l’an dernier. L’heure de la rédemption a donc sonné pour les Kaiden Guhle, Cole Perfetti et le gardien Dylan Garand.
Détails importants
Dans son fief d’Edmonton où il est né et a grandi, le capitaine Guhle est déterminé à ramener l’or au pays.
« Avant tout, il faut être meilleur de jour en jour. Dave met vraiment l’accent sur les petits détails dans le jeu. Ils sont importants, car si on veut participer au match de la médaille d’or et la gagner, probablement qu’elle se décidera sur deux ou trois jeux », a expliqué le capitaine lors de sa nomination.
La bataille sera féroce face aux quatre autres grandes puissances mondiales pour soulever le trophée le soir du 5 janvier au Rogers Place.
ÉCJ est toutefois franchement bien équipée. La puissante attaque est bien équilibrée, la défensive efficace et les gardiens montent la garde avec aplomb.
« La grande qualité de cette équipe, c’est la profondeur à toutes les positions, a précisé l’entraîneur adjoint québécois, Louis Robitaille. L’alignement est diversifié.
« À l’attaque, chacun des 14 patineurs amène quelque chose de différent sur la glace, a-t-il poursuivi. En défense, nous avons nos deux “tours” en Owen Power et Kaiden Guhle. Et devant le filet, nous pouvons y placer trois solides gardiens numéro un.
« On sait ce que nous pouvons placer sur la glace. Il faut maintenant que l’exécution soit efficace sur 200 pieds dans toutes les situations de jeu. »
Les rivaux
Le Canada devrait encore se tirailler avec les États-Unis dans sa course aux grands honneurs. Mais la Suède, la Russie et la Finlande sont bien capables de jouer les trouble-fêtes en Alberta.
Selon la composition des groupes, l’un des grands prétendants tombera rapidement en ronde éliminatoire. Les deux prochaines semaines seront excitantes sur la planète du hockey junior. Il faut surtout souhaiter qu’elle n’arrête pas de tourner en raison de ce satané virus.
HORAIRE DU TOURNOI 2022
26 décembre
Finlande c. Allemagne 14 h
Russie c. Suède 16 h 30
Canada c. Rép. tchèque 19 h
États-Unis c. Slovaquie 21 h 30
27 décembre
Autriche c. Finlande 14 h
Russie c. Suisse 16 h 30
Allemagne c. Rép. tchèque 19 h
Suède c. Slovaquie 21 h 30
28 décembre
Suisse c. États-Unis 16 h 30
Canada c. Autriche 19 h
29 décembre
Finlande c. Rép. tchèque 14 h
Slovaquie c. Russie 16 h 30
Canada c. Allemagne 19 h
Suède c. États-Unis 21 h 30
30 décembre
Rép. tchèque c. Autriche 16 h 30
Slovaquie c. Suisse 19 h
31 décembre
Allemagne c. Autriche 14 h
Suisse c. Suède 16 h 30
Canada c. Finlande 19 h
États-Unis c. Russie 21 h 30
Rondes éliminatoires
2 janvier
Quarts de finale (dès 14 h 30)
4 janvier
Demi-finales (15 h et 19 h)
5 janvier
Match pour le bronze (16 h)
Match pour l’or (20 h)