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Culture

René Simard ne peut que devenir émotif en pensant à ce sujet

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Pascale Wilhelmy

2024-07-19T10:00:00Z
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René Simard exerce son métier depuis l’enfance et, après plus de 50 ans de carrière, il est toujours heureux d’être là, à faire ce qu’il aime. Reconnaissant d’être apprécié du public, qui le retrouve avec plaisir sur les planches dans Le dîner de cons, il souligne toutefois que ses plus grands succès sont sa famille et sa relation avec Marie-Josée Taillefer, avec qui il partage sa vie depuis 43 ans.

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Julien Faugere / TVA Publications
Julien Faugere / TVA Publications

René, cet été, tu retournes sur les planches dans la pièce Le dîner de cons.

Oui, et c’est le fun! On l’a jouée à peu près 130 fois, et je ne me tanne pas. C’est une gang formidable! En fait, c’est plus que ça: c’est devenu une famille. Et ça fonctionne si bien qu’on présente la pièce jusqu’en 2027. Nous avons commencé les représentations en 2022, et tous les comédiens sont restés. Donc, on se connaît bien et quand on se retrouve avant la pièce, je me sens vraiment comme si j’allais voir mes amis. C’est un vrai plaisir.

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C’est une chance, aussi.

Oui, parce que chaque soir, on est heureux de se retrouver et on rit beaucoup tous ensemble. Mais durant la pièce, on n’est jamais cabotins, on ne se fait pas de mauvais coups, ce que j’apprécie. On est tous très by the book parce que, dans ce show-là, c’est le rythme qui est important. C’est souvent comme ça avec l’humour. Puis, c’est ma première expérience de théâtre sans chanter ni danser. Au début, j’étais apeuré. Même que, des fois, je ne me sentais pas à ma place. Mais Normand D’Amour, Laurent Paquin et Bernard Fortin, qui jouent avec moi, ont été d’une douceur et d’une aide précieuses.

Et maintenant, tu te sens à ta place? Tu n’as pas le syndrome de l’imposteur?

Pas du tout! Tous les membres de l’équipe savaient que c’était ma première pièce de théâtre, et je les a regardés travailler, je les ai observés. J’ai appris avec des pros! Par exemple, Normand D’Amour est rendu à sa 80e pièce de théâtre, alors ça me donne une belle leçon. Et je suis heureux sur les planches, parce que ça exige de la rigueur, et j’ai toujours aimé le travail bien fait. J’aime arriver préparé pour mes engagements, quels qu’ils soient. Maintenant, je maîtrise bien mon rôle. En plus, on a toujours l’impression de donner du bonheur, et c’est important pour moi. Après la pandémie, on se demandait si les gens avaient encore envie de sortir... Or on fait salle comble tous les soirs, et on retourne à plein d’endroits! À Chicoutimi, à Québec, partout. Il y a des gens qui viennent voir le show pour la troisième fois, et ils trouvent encore ça drôle. C’est un peu comme le film: on peut le regarder très souvent sans se tanner!

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Est-ce que le public réagit en te voyant arriver sur scène?

(Il hésite, en souriant) Oui... Les gens applaudissent quand j’arrive sur scène et, la vérité, c’est que ça me fait tellement plaisir! Ça s’est produit à chaque représentation, sauf à quelques reprises. Il faut dire que j’ai un rôle moins important que ceux de Laurent et Normand. J’arrive 45 minutes après le début et je quitte une demi-heure avant la fin de la pièce; ce n’est pas un rôle aussi costaud que les autres. Les applaudissements comme ça, quand j’arrive, ce n’est pas quelque chose que je recherche, mais je les apprécie vraiment beaucoup. Après tant d’années, je suis chanceux que les gens semblent encore heureux de me retrouver, chanceux aussi de pouvoir les divertir. On a besoin de ça. Je lis les nouvelles tous les jours, je me tiens au courant de l’actualité et je trouve qu’on traverse une époque difficile. Alors, quand on a ce privilège de faire rire les gens, on doit l’apprécier.

Tu as travaillé très fort sur la mise en scène de La famille Addams, qui a été un grand succès public et critique, et maintenant tu joues au théâtre. À travers tout ça, es-tu capable de ralentir?

Oui, parce que je suis aussi un gars de plantes! J’aime m’occuper de mon jardin. C’est une façon de rester ancré, sinon tout va tellement vite. J’aime regarder pousser mes plantes, et ce n’est pas parce que je suis vieux! (rires) J’ai toujours été comme ça. J’ai habité quatre ans à Los Angeles et, sur mon balcon, j’avais des orangers et des plantes, et j’adorais ça. Pourtant, j’étais jeune. J’avais 18, 19, 20 ans. Mon père adorait les plantes lui aussi; je dois tenir ça de lui. Ça s’est transmis de père en fils.

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Tu es dans le métier depuis plus de 50 ans. Les gens t’aiment et te reconnaissent. Pourrais-tu vivre dans l’anonymat?

Oui, totalement. Étrangement, j’y serais aussi très bien. Cette idée ne me fait pas peur du tout. Une carrière, c’est cyclique, c’est comme des montagnes russes. Il y a des moments où c’est super, et d’autres où c’est difficile. Ça aussi, je l’ai vécu. J’ai vécu des hauts et des bas. Je ne suis pas du tout amer face à ça, car j’ai été chanceux. Quand j’entends: «Tu es un has been», j’ai au moins la chance de répondre que j’ai déjà été quelqu’un! (rires) Mais je ne me sens pas comme ça non plus. Pour moi, dans ma tête, ça n’existe pas. Tu étais là au bon endroit, tu as fait ton métier. Et d’autres fois, tu n’es pas à la bonne place et tu fais ton métier autrement. Sans amertume. À un moment, il faut savoir lâcher le morceau!

Tu parles d’une carrière en montagnes russes...

Oui! Au début, avec L’oiseau, c’était fou. Je suis allé apprendre la danse, j’ai appris l’anglais, je suis allé au Japon 30 fois. Ç’a été une période intense, mais ça s’est arrêté après un temps. C’est retombé vraiment à zéro. C’est pour ça que je parle de montagnes russes. Maintenant, avec le théâtre, c’est autre chose, mais c’est aussi intense. Et j’adore monter des spectacles, comme La famille Addams. Je n’ai pas la soif absolue d’être toujours sur le devant de la scène. Au contraire, j’aime monter des équipes, tirer le meilleur d’une personne, peu importe son domaine, que ce soit la scénographie, les costumes, le son, le maquillage ou le jeu, bien sûr. Je suis rendu là. L’important, c’est de guider ces gens-là.

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Comment appliques-tu ça à toi, pour aller chercher le meilleur de toi-même?

Je n’attends jamais qu’on me dise: «Me semble que pour tel ou tel truc, tu n’as pas fait tes devoirs...» Non. Je suis toujours en avant de ce qui doit se passer. Je travaille fort, je me prépare. Le travail que tu fais à la maison, quand tu dors, quand tu te réveilles la nuit, quand tu te lèves, il est hyper important. Il te permet d’arriver préparé en réunion avec tes équipes. Je suis exigeant envers moi-même et j’ai encore des rêves, dont celui de créer une comédie musicale. J’ai déjà une possibilité. Une fois que tout sera monté, je vais partir avec mon projet sous le bras pour rencontrer les gros joueurs ailleurs. Si je monte quelque chose, je ne veux pas que ça reste au Québec. On a trop de talents ici: je veux que ce soit vu ailleurs, sinon je ne le fais pas.

Tu vois encore grand...

Oui, le p’tit Simard essaie encore de voir grand! Il faut dire que les gens me font beaucoup plus confiance, maintenant. C’est l’âge, une certaine sagesse, un certain lâcher-prise. Avant, je m’en faisais avec tout. Je n’avais pas d’idées noires, mais j’étais inquiet pour toutes sortes de choses. Maintenant, je ne m’en fais plus avec rien, sauf pour ma famille et mes proches. Je suis confiant, et j’imagine que ça paraît.

Pourquoi es-tu plus zen maintenant?

C’est qu’on a été chanceux. On n’a jamais fait de grosses dépenses, Marie et moi. Nous avons toujours fait attention à notre budget. Ça nous permet aujourd’hui d’être sélectifs et d’avoir une belle qualité de vie. C’est pour ça qu’on n’est pas stressés. Si le téléphone ne sonne pas, ce n’est pas grave. Et je dis ça sans prétention. C’est un métier qui n’est pas facile, et j’ai beaucoup d’admiration pour les jeunes qui s’y lancent, parce que tout est un peu fast food. Ce qui importe, c’est le nombre de clics que tu as sur Instagram, TikTok et tout le reste. C’est fou! Des fois, je me dis qu’à leur place, je garrocherais mon cellulaire, je m’en irais dans le bois et je serais bien! Donc, pour revenir à ta question de tantôt, l’anonymat, je pourrais très bien vivre avec ça. (rires) Tu sais, quand on voyage, Marie et moi, on est heureux. On rencontre des Québécois ici et là, mais je n’ai pas besoin d’être reconnu pour être bien.

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Avec le travail, les enfants et les petits-enfants, voyagez-vous encore beaucoup?

On fait de beaux voyages. D’ailleurs, on va au Japon cet automne! Marie n’a jamais vu le Japon, et moi, je connais bien le pays. Nous partons trois semaines, et nous aurons le même interprète que j’avais dans le temps. On a toujours gardé contact. On a aussi un couple d’amis là-bas, et il y a même des fans de l’époque qui veulent me voir! (rires) Il paraît que j’ai une fan base de 1500 personnes. Je vais en rencontrer quelques-unes. Je trouve ça beau, parce que le peuple japonais est vraiment très loyal. Lorsqu’il t’adopte, c’est pour la vie. C’est incroyable d’avoir encore des fans là-bas après tout ce temps. Je l’étais sans doute de nature, mais je l’ai aussi appris avec eux: je suis moi-même très loyal, dans mes équipes, dans mes amitiés. Je prends soin de mon entourage. C’est ce qui compte. Les gens que tu aimes, c’est tout ce qu’il reste à la fin. Quand tu pars, c’est ta famille qui est là, autour de toi.

Comment va la famille, d’ailleurs?

Ça va bien! Olivier va avoir 35 ans et Rosalie, 33 ans cet été! Olivier, qui attendait que sa nouvelle maison soit prête, est parti de chez nous il y a quelques semaines seulement. Ça aurait fait trois ans à la fin mai qu’il vivait à la maison avec sa petite famille. Il a sa nouvelle demeure, mais nos enfants et nos petits-enfants viennent souvent à la maison. C’est le bonheur. Je suis rendu là dans ma vie. Je trouve ça tellement riche!

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Donc pour toi, le bonheur, ça ressemble à une maison pleine...

Oh oui, une maison pleine... et aussi une maison vide! (rires) C’est sûr que, depuis qu’on est seuls, on dort un peu plus longtemps le matin. Les petites, Axelle et Chloé, se levaient à 6 h et on entendait leurs petits pas. Ça me faisait plaisir, mais disons que, sans être un lève-tard, je dors juste un peu plus... Mais quand même, ces dernières semaines, on a un peu vécu le syndrome du nid vide. Pendant trois ans, il y a eu de l’action dans la maison, puis c’est tombé tranquille tout d’un coup. Mais là, c’est correct. C’est sain, mais il faut s’ajuster. Il reste que le bonheur, c’est la famille.

Es-tu toujours aussi en amour?

Oh oui! Tu sais, Marie et moi, après 43 ans, c’est encore plus fort. On aime ça être ensemble. Je ne veux pas tomber dans l’émotion, mais je me dis qu’à un moment, il va y avoir une fin. Et ça, ça me dérange. Parce que plus je vieillis, plus je sens qu’il en reste moins devant nous. C’est normal, il faut l’accepter, mais des fois, je me dis qu’il ne faut pas trop y penser, sinon pour profiter de ce qu’on a. On est heureux. Marie-Josée, c’est le phare de ma vie. C’est vraiment une force incroyable. Et elle a de l’humour comme ça ne se peut pas! Elle aime rire. Et quand je l’entends rire, c’est mon bonheur. J’aime la sentir heureuse.

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Alors on te souhaite quoi pour la suite des choses?

De continuer, de profiter de ce qu’on a et, surtout, de rester en santé. C’est cliché, mais c’est si vrai. Je ne veux pas être hypothéqué en vieillissant. Mon rêve de comédie musicale, j’aimerais qu’il se réalise, je veux continuer à créer. Je veux vraiment vivre des choses intenses au travail. Et le bonheur, c’est maintenant, avec Marie, mes enfants, mes petits-enfants et les amis. Je souhaite que ça continue le plus longtemps possible.

Julien Faugere / TVA Publications
Julien Faugere / TVA Publications

Pour connaître les dates de tournée et acheter des billets pour la pièce Le dîner de cons, on consulte le site monarqueproductions.com. Pour La famille Addams, on se rend sur lafamilleaddams.com. René Simard est le porte-parole de La Fabuleuse histoire d’un royaume, dont les représentations auront lieu du 13 juillet au 17 août au Théâtre du Palais municipal de Saguenay. Pour acheter des billets: fabuleuse.com.

À voir aussi: Tout sur le mariage de René Simard et Marie-Josée Taillefer

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