Protection des animaux de compagnie : le gouvernement veut 20 nouveaux employés
Léa Martin
Le MAPAQ veut ajouter 20 nouvelles ressources au sein de son équipe pour mieux protéger les animaux de compagnie des mauvais traitements. Le PQ, lui, va plus loin et souhaite protéger aussi les animaux d’élevage.
«Alors que nous assistons à une augmentation du nombre d’adoptions d’animaux de compagnie depuis les dernières années, le gouvernement souhaite mobiliser les groupes et les organismes qui œuvrent pour le bien-être animal», dit dans un communiqué le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne. «Le bien-être animal est une priorité de notre gouvernement», poursuit l’élu de la CAQ.
Le MAPAQ disait compter 30 ressources d’inspection pour le bien-être animal en 2022-2023. Ce financement permettrait de presque doubler les effectifs.
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En 2022-2023, le MAPAQ a reçu 4226 plaintes en vertu de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal et les inspecteurs ont réalisé 6732 inspections.
Le ministre compte également lancer une tournée nationale de consultations entre mai et septembre 2023 pour échanger avec une trentaine d’organisations qui œuvrent dans la protection des animaux partout au Québec.
Le PQ veut une entité indépendante
Maintenant, le PQ pense que l’on peut aller plus loin en créant une agence vouée uniquement à la protection animale qui relèverait du ministère de la Justice et non du MAPAQ. Celle-ci veillerait au bien-être des animaux domestiques, mais aussi des animaux d’élevage.
«Gandhi a déjà affirmé qu’on juge une société à la manière dont elle traite ses animaux. Je crois que nous sommes mûrs pour une avancée réelle en la matière au Québec», a déclaré le porte-parole du Parti Québécois en matière d’agriculture et de bien-être animal, Pascal Bérubé.
En 2015, l’Animal Legal Defense Fund (ALDF) nous apprenait que le Québec était une des pires provinces du Canada en matière de lois sur la protection des animaux (12e au classement sur 13 provinces et territoires).
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Depuis, la province a fait meilleure figure avec l’adoption du projet de loi 54 sur la protection des animaux qui définit les animaux comme étant des êtres «doués de sensibilité» avec des «des impératifs biologiques».
«C’est vraiment pour que l’on parle de justice animale et de bien-être au même type que d’autres principes de justice au Québec», explique la porte-parole du Parti québécois, Méganne Perry Mélançon.
«Cette agence agirait donc de manière indépendante et relèverait du ministère de la Justice de manière à éviter tout conflit d’intérêts entre les impératifs du secteur agroalimentaire et le bien-être des animaux d’élevage », indique le parti dans un communiqué.
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La porte-parole du Parti Québécois indique que l’on a encore du chemin à faire au Québec en donnant l’exemple des mesures mises en place dans plusieurs pays d’Europe pour protéger les animaux.
«La SPCA de Montréal trouve très intéressante la proposition de créer une entité gouvernementale entièrement dédiée à la protection des animaux», a de son côté déclaré la directrice générale par intérim de la SPCA Montréal, Sophie Gaillard.
Selon les chiffres de l’organisation, 4474 animaux, de toutes espèces confondues, ont reçu la visite de leur personnel en 2022 et 1523 nouvelles enquêtes ont été ouvertes. 17 condamnations ont été obtenues suite à ces enquêtes.