PGA : Étienne Papineau dans la cour des grands
Jessica Lapinski
Il y a un mois, Étienne Papineau frappait ses premiers coups de départ chez les professionnels. Jeudi après-midi, il marchera sur le même terrain que des champions comme Jon Rahm, Brooks Koepka ou Jordan Spieth.
Lundi, le golfeur de Saint-Jean-sur-Richelieu s’est qualifié pour le premier tournoi PGA de sa jeune carrière. Il devenait le premier Québécois à accomplir l’exploit depuis Étienne Brault à l’Omnium canadien, il y a trois ans.
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Et Papineau ne l’a pas volé, ce billet pour l’Omnium Waste Management de Phoenix. Il a d’abord remporté les pré-qualifications grâce à un impressionnant score de 62, la semaine dernière.
Puis, il s’est classé deuxième des qualifications grâce à un oiselet à son premier tour de prolongation. Les trois premiers golfeurs obtenaient la chance de jouer sur le TPC Scottsdale, un terrain particulièrement reconnu pour son 16e trou unique, une normale 3 logée dans un stade où les spectateurs dans les estrades acclament les coups des compétiteurs.
Le tournoi de «Paps», 25 ans, s’amorcera cet après-midi. Mais déjà, le Québécois a pu goûter à la frénésie de ce trou : des passionnés de golf se trouvaient dans les estrades lors de sa première ronde d’entraînement, mardi.
«C’était un peu moins rempli parce qu’on jouait tôt, mais ça reste quelque chose de vraiment impressionnant et même d’un peu intimidant, je dirais ! a-t-il lancé. Tu arrives là et le trou au complet est entouré de gens dans les estrades.»
«J’ai hâte de voir demain (jeudi) quand je vais arriver. Ce sera en après-midi, donc ça va être pas mal rempli.»
Avec Corey Conners
Cette ronde d’entraînement, Papineau l’a d’ailleurs jouée en partie avec son compatriote Corey Conners, huitième au dernier Tournoi des maîtres.
Les deux athlètes ne se connaissaient pas personnellement : c’est l’entraîneur du programme canadien, Derek Ingram, qui a demandé à Conners s’il voulait accompagner la recrue pour cette ronde de reconnaissance.
« Corey a dit “pas de trouble”. J’ai ensuite joué l’autre neuf avec un joueur argentin, Emiliano Grillo. C’était vraiment une belle journée. J’ai appris beaucoup d’eux et l’ambiance là-bas est vraiment le fun. On est traité comme des rois », a souri Papineau.
« J’essaye juste de profiter de chaque moment cette semaine, parce que je ne sais pas quand ça va m’arriver de nouveau. »
Opération à un genou
Conners et Grillo ne sont pas les seuls habitués de la PGA avec qui il a échangé, mardi. À son retour vers le chalet, Tony Finau lui a donné une tape sur l’épaule et lui a souri.
Cet échange amical lui permettait de constater tout le chemin parcouru depuis deux ans. Car en mai 2020, Papineau était loin de se douter que ses débuts sur la PGA se feraient aussi rapidement. Des douleurs au genou gauche l’ont contraint à subir une intervention chirurgicale.
Pendant presque un an, le jeune golfeur n’a pas pu frapper de balles.
Mais depuis, la progression est fulgurante. Diplômé de l’Université West Virginia, il cumule les rondes dans les bas 60 depuis qu’il a fait le saut chez les professionnels, il y a quelques semaines.
Papineau est toutefois conscient que tout ne risque pas d’aller aussi rondement à ses deux premières rondes chez les pros. Il ne s’est pas fixé d’objectifs en termes de pointage. En fait, son principal but est de s’amuser et de profiter du moment.
« Le terrain est super beau, les conditions sont parfaites. C’est sûr que c’est un terrain plus difficile que ceux que j’ai joués depuis que je suis en Arizona, mais je suis très confortable sur ce parcours. »
Étienne Papineau amorce sa ronde en après-midi, aux côtés des Américains Sahith Theegala et Jeffrey Kang.