Itinérance: un road-trip pour permettre la réinsertion sociale
Guillaume Cyr
Des itinérants montréalais veulent récolter des fonds pour profiter eux aussi des vacances de la construction pour pouvoir voir du pays. Ce voyage peut aider grandement un itinérant à sortir de la rue, selon son initiateur.
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Vivre une situation d’itinérance n’est vraiment pas de tout repos. Quotidiennement, ces personnes doivent trouver refuge, de la nourriture, un environnement sécuritaire et, bien évidemment, de l’argent pour subvenir à leurs besoins fondamentaux.
C’est pour cela que Guylain Levasseur, un des «porte-paroles» du campement Notre-Dame à Hochelaga, a décidé de récolter des fonds, sur un coup de tête, pour partir à la découverte du pays avec des amis itinérants. Pour l’instant, trois sans-domiciles-fixes seront de la partie.
Ils partiront en direction du Nouveau-Brunswick (Tracadie, Shédiac) et de la Nouvelle-Écosse (Halifax) le 29 juillet prochain. Le voyage permettra entre autres de rendre visite à un ex-itinérant qui s'est sorti de la rue et vit présentement là-bas.
«On part jusqu’au 15 août. Je veux leur faire voir autre chose que le centre-ville et de la misère, être couché à terre et se battre pour de la nourriture. C’est comme des vacances [pour eux]», a résumé Guylain, assis dans son domicile, soit une vieille fourgonnette Ford.
Sortir de la rue
C'est la troisième fois que Guylain partira en voyage avec un groupe d’itinérants, et il est convaincu des bienfaits que cette initiative peut avoir dans leur réhabilitation. «La première fois que je l’ai fait, c’est v’là deux ans, et deux sont restés à Halifax. Ils ont pris un appartement là-bas.»
Pour se rendre, ils auront besoin de bidons d’essence, d’une tente, de l’argent et de la nourriture. Guylain va aussi accrocher une roulotte à sa fourgonnette.
Francis Desforges-Nault, qui se tient à côté de Guylain lors de l'entrevue accordée au 24 heures, ne participera pas au voyage. Il explique cependant que le fait d’être sorti de la ville et d’aller à Saint-Anne-de-la-Rochelle (près de Granby) l’avait grandement aidé. «C’est grâce à la campagne que j’ai décroché après», raconte-t-il. À ce moment dans son parcours, un homme l’a pris sous son aile pour l’aider à ne plus consommer.
Pour contribuer au voyage, on peut contacter Guylain par courriel à l'adresse guylainlevasseur@hotmail.fr