Intervention à Ottawa : la réaction des extrémistes «imprévisible»
TVA Nouvelles
Après 21 jours et siège à Ottawa, les policiers de la capitale nationale s’apprêtent à débloquer le centre-ville, et la journée d’aujourd’hui pourrait être parfaite pour leur permettre d’entrer en action.
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Selon Michel Juneau-Katsuya, expert en sécurité nationale et ancien cadre du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), l’étau devrait se resserrer sur les manifestants au cours de la journée, jeudi.
Déjà en matinée, des clôtures ont commencé à être érigées devant le Parlement par de nombreuses équipes.
Intervention policière en préparation à Ottawa.
— Yves Poirier (@poirieryvesTVA) February 17, 2022
Ajout d'une clôture métallique devant le parlement sur Wellington.@tvanouvelles https://t.co/WhuFvW54zD
«On a commencé à fermer la zone en question. On va empêcher de nouveaux manifestants de se joindre au groupe et ceux qui sortiront ne pourront plus retourner à l’intérieur», explique-t-il en entrevue au Québec Matin.
De plus, la pluie attendue en bonnes quantités au cours de la journée pourrait affaiblir certains manifestants.
«La température joue en faveur des policiers d’un point de vue tactique. Si j’étais policier, je les laisserais se mouiller pendant un bon bout de temps. Ça va amener des gens à quitter plus rapidement de manière pacifique», donne-t-il en exemple.
Néanmoins, le fait qu’il y a des enfants sur place pourrait compliquer la tâche aux forces de l’ordre.
«C’est très très difficile pour les policiers. Je vous laisse juger la décision des parents d’utiliser leurs enfants littéralement comme des boucliers. On veut rendre la chose encore plus compliquée en utilisant les enfants, mais on les met à risque!», dénonce l’expert en sécurité.
Il considère que dans son ensemble l’intervention policière devrait permettre aux manifestants de s’échapper, leur but n’étant pas d’arrêter le plus de personnes possible.
«Si des gens quittent de leur propre gré, tout sera plus facile.»
Écoutez la chronique d’André Durocher au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio :
Les purs et durs
Ceux qui seront le plus coriaces seront les «purs et durs», ces manifestants qui sont sur le terrain depuis le début, dont certains ont perdu leur emploi parce qu’ils ne sont pas vaccinés, et qui n’ont plus rien à perdre.
Le fait que le siège ait duré aussi longtemps a permis de les cibler par les forces de l’ordre.
«Ç’a permis durant cette période-là d’identifier les leaders, les gens un peu plus radicaux, en utilisant certaines techniques d’enquête comme l’infiltration. On a probablement des policiers en civil qui se font passer pour des manifestants et qui sont à même de diriger les troupes pour l’interpellation des ''purs et durs''», juge-t-il.
Toutefois, l’impact que pourraient avoir les extrémistes reste imprévisible. Ceux-ci ont eu tout le temps en 21 jours de se préparer, s’organiser, faire du repérage et connaître le terrain.
«Est-ce qu’on va être capable de les identifier à temps avant que quelque chose de très malheureux ne se produise? C’est à voir», conclut-il.
***Voyez son entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.***
Écoutez l’entrevue de l’expert en radicalisation David Morin sur QUB radio :