Normand Brathwaite a beaucoup de plaisir à travailler avec sa fille Elizabeth
Michèle Lemieux
Normand Brathwaite s’est facilement laissé convaincre d’assumer la mise en scène et la direction artistique de New Orleans Blues. C’est avec sa fille, Elizabeth, qu’il partage la scène, un bonheur que l’animateur et musicien tente de renouveler aussi souvent que possible.
Normand, quelle est la genèse de New Orleans Blues?
Ce n’est pas mon idée, mais celle du producteur, Jean Pilote. Quand La Nouvelle-Orléans avait été frappée par l’ouragan Katrina il y a quelques années, il avait voulu inviter des musiciens locaux afin qu’ils présentent un spectacle, mais c’était tellement compliqué qu’il avait laissé tomber. Par contre, il avait toujours gardé cette idée en tête; il se disait qu’éventuellement il monterait un show inspiré de cette musique. Un jour, il m’a appelé pour me demander si j’étais déjà allé à La Nouvelle-Orléans.
Était-ce le cas?
Oui, et j’adore! Jean m’a demandé si j’avais envie d’y retourner dès le surlendemain. Il avait une idée de spectacle. Je m’y suis donc rendu avec Fabiola Aladin... et nous avons passé 48 heures sans dormir! Mon souvenir de La Nouvelle-Orléans, c’était des chevaux dans la rue et de la musique un peu triste. Je me suis vite rendu compte qu’il y a différents genres de funk et de blues.
Est-ce ce qui vous a convaincu d’accepter ce projet?
Initialement, je devais jouer dans Sainte-Marie-la-Mauderne cet été, mais quand on m’a proposé ce projet, je me suis dit que je pourrais monter un show dans lequel je ne serais pas présent. J’allais évidemment embaucher ma fille, Elizabeth, de même que des gens que je connais, dont les musiciens de Belle et Bum. Mais je n’ai pas pu résister: je fais partie du spectacle. Je pensais qu’on me dirait non, que tout le monde serait occupé... mais tout le monde a accepté. Elizabeth chante, mais elle joue aussi des percussions. Le public ne va pas s’ennuyer, car il connaîtra toutes les tounes! Nous faisons une chanson d’Elvis et une autre de Britney Spears. Les gens ignorent généralement qu’Elvis a vécu à La Nouvelle-Orléans et que Britney Spears en est originaire. Je suis très fier de ce spectacle!
Lorsque vous avez un projet, vous appelez votre fille?
Oui, mais même si elle n’était pas ma fille, je l’appellerais quand même, parce qu’Elizabeth est multitâche. Elle peut faire des choeurs, des solos, elle joue des percussions — et elle en joue vraiment, elle ne «tapoche» pas sur un tambourin...
Partager la scène avec Elizabeth, c’est un grand plaisir pour le papa que vous êtes?
Non seulement c’est un plaisir de travailler avec Elizabeth, mais je dirais même que ça me calme. Elle fait le gros du travail. Moi, je me donne une petite place dans le show, mais par principe.
Peu de parents ont cette chance de partager la scène avec leur enfant...
Oui, et c’est très agréable. Nous vivons aussi notre complicité à travers la musique. J’en suis très fier. En même temps, je suis soulagé quand elle est là, car malgré son jeune âge, elle a beaucoup de métier. Elle en a fait des shows! Et comme j’en ai souvent monté avec elle, je sais exactement quoi lui faire faire. Sur scène, nous sommes tous des amis.
Est-ce habituel pour vous de choisir les gens avec qui vous travaillez?
Oui, c’est normal... À ma grande surprise, Belle et Bum revient. Nous en sommes à notre 22e saison. Mais nous n’avons pas de mérite: la matière première change tout le temps. C’est un show qui existe pour faire connaître les gens, leur donner une place qu’ils n’auraient pas normalement à la télévision. Alors, de nouveaux talents, il y en a tout le temps. Mon gros fun dans la vie, ce n’est pas de jouer la toune ou de la chanter, mais de dire: «Mesdames et Messieurs, voici Untel ou Unetelle!» Et si je peux participer un peu à la chanson...
Avez-vous prévu de prendre des vacances?
Je vais être en show tout l’été et j’enchaînerai avec Belle et Bum à la rentrée. Nous aurons deux semaines de vacances au mois de juillet, et je vais probablement aller en Gaspésie.
Comment vous entendez-vous avec votre petit-fils, William, le fils d’Elizabeth?
William, il est super! Il est merveilleux! Il a déjà trois drums à la maison: un petit, un moyen et un grand!
Votre fils, Édouard, fait-il partie du spectacle?
Non. Il aurait pu, mais il fait autre chose. Pour Elizabeth, c’était clair qu’elle voulait faire ce métier depuis qu’elle était toute petite. Pour Édouard, c’est différent. Il aime ce métier, mais il a envie d’explorer d’autres avenues.
Et comment va votre conjointe?
Marie-Claude va super bien. Je ne suis pas beaucoup à la maison ces temps-ci et je dois admettre qu’elle règle pas mal de problèmes...
Elle gère donc la maisonnée durant vos absences?
Oui, et comme nous avons un «petit terrain» de 52 acres, ça la tient occupée!
New Orleans Blues est présenté au Studio-Cabaret de l’Espace St-Denis jusqu’au 1er septembre. Le spectacle, véritable voyage musical, historique et gastronomique, comprend un souper. Pour tous les détails, on consulte espacestdenis.com. Belle et Bum est disponible sur demande en attendant la nouvelle saison, cet automne à Télé-Québec.
