Temple de la renommée: Ortiz admis; Bonds, Clemens et Schilling exclus
Agence QMI
L’ancien des Red Sox de Boston David Ortiz a été admis au Temple de la renommée du baseball majeur dès sa première année d’éligibilité, mardi. Barry Bonds, Roger Clemens et Curt Schilling ont quant à eux été ignorés pour une dernière fois.
Ortiz devient ainsi seulement le 58e joueur de l’histoire du baseball majeur à recevoir cet honneur à sa première tentative.
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«Je suis véritablement honoré et béni de pouvoir être introduit au Temple de la renommée, le plus grand honneur que peut atteindre un joueur de baseball dans sa carrière», a indiqué Ortiz, dans un communiqué émis par les Red Sox.
«Big Papi» a reçu 307 votes de la part de l’Association des journalistes du baseball majeur, soit 77,9 %. Au moins 75 % des électeurs doivent être favorables à la cause d’un joueur pour que ce dernier mette les pieds à Cooperstown.
Le Dominicain est le seul qui fera son entrée grâce à ce processus en 2022. Il sera rejoint par Jim Kaat, Tony Oliva, feu Bud Fowler, feu Gil Hodges, feu Minnie Miñoso et feu Buck O’Neil, qui ont toutefois été sélectionnés par deux autres comités du baseball majeur. La cérémonie d’intronisation est prévue au mois de juillet à Cooperstown.
Un vrai frappeur désigné
C’est entièrement pour ses exploits offensifs qu’Ortiz a été reconnu, lui qui a agi à titre de frappeur désigné pour 84,2 % des 2408 matchs auxquels il a pris part durant sa carrière.
Il a maintenu une moyenne au bâton de ,286, en plus de terminer parmi les meilleurs de tous les temps dans plusieurs catégories offensives, dont les coups de circuit (541; 17e), les points produits (1768; 23e) et les buts sur balles (1319; 41e). Ortiz a aussi cumulé plusieurs autres exploits offensifs, lui qui a entre autres remporté sept bâtons d’argent, en plus de participer à 10 matchs des étoiles et d’avoir autant de saisons de 100 points produits ou plus.
C’est toutefois pour ses performances en séries éliminatoires qu’il a été d’autant plus reconnu comme un grand du baseball majeur et de l’histoire des Red Sox. En 2004, il a été un joueur important dans la victoire en Série mondiale de la formation du Massachusetts, leur premier triomphe depuis 1918. En série de championnat, contre les Yankees, Ortiz avait été particulièrement efficace, permettant aux siens d’enlever les honneurs des matchs 4 et 5 grâce à des coups sûrs productifs mettant un terme au match.
Il a aussi gagné la Série mondiale à nouveau en 2007, puis en 2013.
«En tant que jeune garçon de Santo Domingo, j’ai toujours rêvé de jouer professionnellement au baseball, a ajouté Ortiz. Grâce aux encouragements de mon père, Leo, et de ma mère, Angela Rosa, j’ai su dès les premiers instants que j’aurais une chance de pourchasser mon rêve de jouer dans les ligues majeures. Même si mon chemin pour y arriver n’a pas été une ligne droite, c’est mon ami, et membre du Temple de la renommée, Pedro Martinez, qui a convaincu les Red Sox de me donner une chance de connaître du succès. Même si mon chemin pour arriver à Boston aura duré 10 ans, les 14 dans l’uniforme des Red Sox ont été les meilleures de ma vie. Nous avons brisé la malédiction et gagné deux autres championnats avant ma retraite en 2016. Quel beau périple ce fut.»
Écartés pour de bon... ou pas
Pendant que David Ortiz festoyait, Barry Bonds (66 %), Roger Clemens (65,2 %) et Curt Schilling (58,6 %) devaient pour leur part se rendre à l’évidence.
Les trois hommes n’ont pas obtenu 75 % des votes de l’Association des chroniqueurs de baseball d'Amérique (BBWAA) à leur 10e année d'admissibilité et ne pourront plus accéder au Panthéon par cette voie classique.
«Salut tout le monde! J'ai pensé que je vous ferais une déclaration puisque c'est encore cette période de l'année, a réagi Clemens sur Twitter. Ma famille et moi avons mis le Temple derrière nous il y a 10 ans. Je n'ai pas joué au baseball pour entrer au Temple. J’ai joué pour faire une différence générationnelle dans les vies de ma famille.»
Bonds et Clemens ont été impliqués d’une façon ou d’une autre dans des histoires de dopages, tandis que Schilling a soulevé les foudres de bien des gens avec une importante collection d’artefacts nazis, des propos islamophobes et une prise de position en faveur de l’assaut du Capitole.
Les espoirs des trois anciennes vedettes ne sont toutefois pas complètement éteints. En effet, le comité des vétérans, formé de 16 électeurs, réévalue certains dossiers au fil des années. L’ancien lanceur des Expos de Montréal, Lee Smith, a notamment été honoré de cette façon en 2018.
Le comité doit d’ailleurs se réunir en décembre afin de jeter un coup d’œil aux candidats oubliés qui ont joué entre 1988 et 2016.
Bonds est le meneur de tous les temps pour les circuits avec 762. Clemens, pour sa part, a remporté pas moins de sept trophées Cy-Young. Finalement, Schiling a remporté trois Séries mondiales avec trois équipes différentes, ayant participé à quatre matchs des étoiles.
Parmi les candidats qui seront éligibles pour une première fois en 2023, Carlos Beltrán est fort possiblement celui qui a le plus de chance d’être élu. Son implication possible dans le scandale des vols de signaux en 2017 – sa dernière saison en carrière – pourrait toutefois lui nuire.
Quant à lui, le Canadien Justin Morneau, qui n’a reçu que cinq votes, ne figurera plus sur les bulletins.
Les autres intronisés
Six membres autres que David Ortiz feront leur entrée au Temple de la renommée du baseball majeur en 2022 grâce aux sélections de deux comités.
Jim Kaat, 1959-1983
En 25 saisons dans le baseball majeur, le lanceur qui a porté les couleurs des Senators de Washington, des Twins du Minnesota, des White Sox de Chicago, des Phillies de Philadelphie, des Yankees de New York et des Cardinals de St. Louis a préservé une fiche de 283-237 et une moyenne de points mérités de 3,45. Il a aussi participé à trois matchs des étoiles, en plus de mettre la main sur 16 Gants d’or.
Tony Oliva, 1962-1976
Oliva a passé l’ensemble de ses 15 saisons dans le baseball majeur dans l’organisation des Twins, où il a mis la main sur un Gant d’or, ainsi que le titre de recrue de l’année, en 1964, en plus de prendre part à huit matchs des étoiles. Il a frappé 1917 coups sûrs et produit 947 points en 1676 matchs.
Bud Fowler, 1878-1895
Fowler a joué l’ensemble de sa carrière avant le début du 20e siècle. Il a laissé sa marque dans le monde du baseball comme étant le premier joueur noir à avoir joué professionnellement. Il a évolué dans plusieurs ligues différentes.
Gil Hodges, 1943-1963
Hodges a vu sa carrière de 18 campagnes être interrompue par un service militaire de deux ans, pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il a joué pour les Dodgers de Brooklyn, qui ont ensuite déménagé à Los Angeles, ainsi que pour les Mets de New York. Hodges a frappé 370 circuits au total, dont cinq saisons consécutives de plus de 30. Il a aussi produit 1274 points, dont sept saisons de suite de plus de 100 points produits.
Minnie Minoso, 1946-1980
Minnie Minoso a joué de manière continue de 1946 à 1949, puis de 1951 à 1964. Le Cubain a tenté un bref premier retour dans le baseball majeur en 1976, à l’âge de 50 ans, puis un second, quatre ans plus tard, à 54 ans, devenant ainsi le troisième joueur de l’histoire à frapper un coup sûr après avoir franchi la cinquantaine. Il a aussi mis la main sur trois Gants d’or.
Buck O’Neil, 1937-1948
O’Neil a fait sa marque dans le monde du baseball principalement dans la Ligue des Nègres en tant que joueur. Il a aussi été entraîneur dans le baseball majeur.
David Ortiz en chiffres
Matchs : 2408
Coups sûrs : 2472
Circuits : 541
Points produits: 1768
Points marqués : 1419
Moyenne au bâton: ,286
Buts sur balles : 1319
Résultats
David Ortiz: 307 votes, 77,9 %
Barry Bonds: 260 votes, 66 % (dernière année)
Roger Clemens: 257 votes, 65,2 % (dernière année)
Scott Rolen: 249 votes, 63,2 %
Curt Schilling: 231 votes, 58,6 % (dernière année)
Todd Helton: 205 votes, 52,0 %
Billy Wagner: 201 votes, 51,0 %
Andruw Jones: 163 votes, 41,1 %
Gary Sheffield: 160 votes, 40,6 %
Alex Rodriguez: 135 votes, 34,3 %
Jeff Kent: 129 votes, 32,7 %
Manny Ramirez: 114 votes, 28,9 %
Omar Vizquel: 94 votes, 23,9 %
Sammy Sosa: 73 votes, 18,5 % (dernière année)
Andy Pettitte: 42 votes, 10,7 %
Jimmy Rollins: 37 votes, 9,4 %
Bobby Abreu: 34 votes, 8,6 %
Mark Buehrle: 23 votes, 5,8 %
Torii Hunter: 21 votes, 5,3 %
Joe Nathan: 17 votes, 4,3 %
Tim Hudson: 12 votes, 3,0 %
Tim Lincecum: 9 votes, 2,3 %
Ryan Howard: 8 votes, 2,0 %
Mark Teixeira: 6 votes, 1,5 %
Justin Morneau: 5 votes, 1,3 %
Jonathan Papelbon: 5 votes, 1,3 %
Prince Fielder: 2 votes, 0,5 %
A.J. Pierzynski: 2 votes, 0,5 %
Carl Crawford: 0 vote, 0 %
Jake Peavy: 0 vote, 0 %