Mario Pelchat prépare sa réplique quant aux spectacles annulés à son vignoble

Forcé d’annuler les 45 spectacles qui étaient prévus sur son vignoble cet été, Mario Pelchat n’entend pas en rester là. Le chanteur et homme d’affaires a engagé un avocat pour l’aider dans son dossier auprès de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), qui a produit un rapport lui reprochant plusieurs infractions qu’il trouve «exagérées».

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Mario Pelchat a sursauté dans les derniers jours quand il a lu toutes les infractions que lui reprochait la commission gouvernementale pour l’exploitation de son vignoble.

Terrasse et installations septiques non conformes, salle de spectacle trop grande, boutique de produits et menu de nourriture qui ne respectent pas les règlements: la liste des problèmes répertoriés au Domaine Pelchat Lemaître-Auger est longue dans le rapport de 35 pages rendu public il y a deux semaines.

«C'est mesquin»

Pourtant, le chanteur assure avoir agi dans les normes en demandant à chaque étape tous les permis et autorisations nécessaires. Il trouve plutôt que les inspecteurs qui sont venus voir son vignoble «exagèrent» et qu’ils voulaient lui «trouver des défauts». «Ils en ont trouvé, mais ils en ont inventé d’autres pour absolument étoffer leur rapport», dit-il au Journal.

Il donne en exemple le fait qu’on lui reproche d’avoir fait des installations septiques démesurées et que cela cachait probablement d’autres projets futurs qu’il avait en tête. «C’est complètement faux [...] Le plan d’implantation de l’arpenteur-géomètre indique bien qu’on est à l’intérieur des 5000 mètres carrés, incluant le chemin d’accès, qui avaient été autorisés par la CPTAQ. Je ne sais pas pourquoi ils disent ça. C’est mesquin.»

Un appui du village

Pour remettre de l’ordre dans son dossier, Mario Pelchat a embauché un avocat qui l’aidera à faire une nouvelle demande d’autorisation auprès de la CPTAQ. Sa demande inclut la possibilité de faire des spectacles pour un public de 250 personnes, ce qui est actuellement proscrit par la commission sur un territoire agricole.

Le chanteur a un appui supplémentaire dans sa démarche. La municipalité de Saint-Joseph-du-Lac, où se trouve son vignoble, a annoncé soutenir Mario Pelchat et a indiqué que la MRC de Deux-Montagnes avait adopté, en 2021, «un nouveau schéma d’aménagement autorisant les activités complémentaires à l’agriculture, telles que les salles de réception ou de spectacle à la ferme, à condition que ces projets soient intégrés à une exploitation agricole spécialisée dans la fabrication de boissons alcooliques.»

Mario Pelchat veut rassurer les gens qu’ils seront remboursés

En attendant de voir s’il y aura un terrain d’entente avec la CPTAQ, Mario Pelchat doit mettre une croix sur son été 2024 pour les spectacles au domaine. Dans les derniers jours, il a reçu de nombreux courriels de gens se demandant comment fonctionnait le remboursement des billets.

«Les prochaines semaines vont être un cauchemar total, dit-il. Les gens sont inquiets et ont peur qu’on fasse faillite. On ne fera pas faillite et on va tous rembourser les 9000 spectateurs un à un. Mais ça va prendre du temps.»

Pour aider à renflouer un peu les coffres, le chanteur et son épouse ont décidé de présenter comme solution de remplacement cet été des dégustations de vins commentées par eux-mêmes. L’activité, au coût de 75$ plus taxes, est accompagnée de fromages et charcuteries du terroir.

«On va leur expliquer notre projet et nos vins, dit Mario. Il n’y aura pas de spectacle. Je n’ai pas le droit de chanter. Je ne vais même pas chanter a cappella!»

Quelques infractions du Domaine Pelchat Lemaître-Auger reprochées par la CPTAQ dans son rapport:

• Le chanteur aurait délibérément choisi de ne pas respecter les conditions de l’autorisation qui lui avait été accordée en construisant une salle de spectacle au lieu d’un chai [bâtiment ou installation servant notamment à la production et à l'entreposage du vin]. 
• L’étage du premier bâtiment agricole construit en 2010 devant servir aux activités du vignoble aurait été converti en salle de couture ainsi qu’en atelier de peinture personnel de la conjointe de M. Pelchat.
• La boutique vendrait des produits promotionnels, des poteries, des bijoux, des vêtements et des brumes parfumées, malgré le désistement de M. Pelchat pour ce volet.
• Les repas servis sur place ne seraient pas composés de produits du terroir, puisqu’on y propose notamment du calmar, des saucisses portugaises et des produits italiens.
• Il y aurait la présence d’un bâtiment agricole converti en résidence pour travailleurs étrangers, sans autorisation ni déclaration de droit.

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