Pékin 2022: l’expérience dans les bagages
Richard Boutin
Ancienne gloire du patinage de vitesse courte piste canadien, Marc Gagnon revient aux Jeux olympiques pour la première fois depuis les Jeux de 2002 à Salt Lake City où il avait remporté l’or au 500 m et au relais ainsi que le bronze au 1500 m.
Entraîneur-chef du Centre régional à Montréal depuis 2014, Gagnon est de retour avec l’élite depuis janvier 2021 comme adjoint de Sébastien Cros avec l’équipe nationale.
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« Je ne pourrais pas demander mieux, a-t-il souligné. C’est une satisfaction immense de diriger les athlètes du plus haut niveau. J’ai déjà été là et c’est plus attirant. »
Compte tenu de sa vaste expérience olympique, quel rôle Gagnon peut-il jouer auprès de ses protégés ? « Parce que c’est plus stressant les Jeux olympiques et que les athlètes peuvent avoir des questionnements et des doutes, j’amène les outils pour leur permettre de se concentrer sur ce qu’ils font de bien sur la glace, explique Gagnon. Je suis là pour les écouter et les rassurer. Mon rôle est moins important avec un gars d’expérience comme Charles [Hamelin] qu’avec Florence [Brunelle] qui fait ses débuts aux Jeux à 18 ans. »
Beaucoup de stress
« C’est plus stressant de vivre les Jeux comme entraîneur parce que tu n’as aucun contrôle, de poursuivre Gagnon. Tu espères que les athlètes fassent les bons choix sur la glace. Je suis excité pour les jeunes. J’ai hâte de voir s’ils seront en mesure de reproduire leurs performances de la Coupe du monde. Nous avons un groupe jeune et talentueux qui a bien progressé pendant les quatre étapes de la Coupe du monde. »
Capacité d’entraînement
Gagnon note une différence majeure de l’époque où il patinait.
« La plus grande évolution est la capacité d’entraînement des athlètes, explique-t-il. Chez les hommes, la vitesse au tour n’a pas progressé de façon extraordinaire, mais les athlètes ont une bien plus grande capacité de maintenir cette vitesse. La vitesse moyenne au tour a augmenté de 0 s 2 à 0 s 3. Pour ce qui est de la qualité du groupe et de l’équipement, c’est un autre monde. Les techniques d’entraînement sont supérieures. »
Parité en piste
Gagnon note aussi que le patinage courte piste n’est plus seulement l’apanage de quelques nations.
« Il y a beaucoup plus de profondeur dans le sport. À l’époque, les Canadiens, les Chinois et les Coréens dominaient et on pouvait voir un Australien et un Belge sortir du lot à l’occasion alors que les médaillés sont plus diversifiés maintenant. C’est un plus grand défi pour nos patineurs et ça exige un niveau d’engagement plus grand. On ne se plaignait pas de dominer, mais c’est plus le fun maintenant pour le public. »
Gagnon a fait ses débuts comme entraîneur en 2010 et il adore son boulot.
« Je n’étais pas mal pris comme propriétaire de quelques commerces, mais je me suis dit que c’est là que je devais continuer quand j’ai retouché au patin. J’aime coacher, mais ce n’était pas un objectif de carrière de me joindre à l’équipe nationale. »
Un rêve les yeux grands ouverts
ZHANGJIAKOU | Jules Burnotte a eu du mal à s’endormir le premier soir au village olympique de Zhangjiakou.
Qualifié pour ses premiers Jeux, le biathlète flottait sur un nuage à son arrivée. « Je tripais le premier soir, j’étais content et euphorique d’être aux Jeux, a-t-il raconté. Je n’aurais jamais pensé vivre ça un jour. L’objectif de participer aux Jeux un jour est réaliste seulement depuis un an ou deux. »
« C’est le fun, ce qui se passe au village olympique, de poursuivre Burnotte. Les anneaux dans le parc devant nos chambres, l’attention médiatique à laquelle nous ne sommes pas habitués, c’est le fun. »
Retour à la réalité
L’olympien âgé de 25 ans assure qu’il est retombé sur ses pieds après cette première soirée exaltante. « Dès le lendemain, je me suis recentré. Ça va être le même niveau qu’on retrouve en Coupe du monde. Il ne faut pas tenter de faire des choses différentes. Je me laisse facilement distraire et il faudra que je fasse attention. J’avais vécu la même situation quand j’avais participé aux Jeux du Québec et aux Jeux du Canada. »
Excellentes chances
Burnotte participera au sprint, au 20 km et au relais.
« Nous avons de bonnes chances de bien faire au relais, a-t-il indiqué. On a terminé en 5e et 9e places lors des dernières Coupe du monde en Italie et en Allemagne. On a raté le top 6 de peu en Allemagne. »
Lors des épreuves individuelles, la fierté de Sherbrooke souhaite répéter ses meilleures performances en carrière. « J’ai connu une saison en dents de scie, a-t-il souligné, mais j’aimerais égaler mes meilleurs résultats, qui sont une 28e position tant au sprint qu’au 20 km. Ça va être un grand défi dans un parcours où les descentes sont importantes, mais je suis capable de faire un top 40. »
« J’aimerais conserver un pourcentage de réussite de 90 pour cent dans au moins une course, d’ajouter Burnotte. Et pourquoi pas 100 pour cent ? Si mon ski est bon et que je tire bien, je suis capable de terminer dans le top 30. »