Les océans n’ont jamais été aussi chauds
Anne-Sophie Poiré
- Les océans ont atteint en 2021 les températures les plus élevées jamais enregistrée.
- Les océans absorbent environ le tiers du dioxyde de carbone émis par l'activité humaine.
- Le réchauffement des eaux pose de graves conséquences pour la santé et la sécurité des populations.
Un autre triste record a été battu en 2021: les océans ont atteint les températures les plus élevées jamais enregistrées...pour une troisième année consécutive. Et sans grande surprise, l’activité humaine en est la cause principale.
Énergies fossiles, déforestation, activités industrielles: le réchauffement de la planète s’accélère, mais jamais au même rythme que les océans, prévient une récente étude publiée dans Advances in Atmospheric Sciences.
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«La température des océans augmente sans cesse à l'échelle mondiale, et il s'agit de l’un des meilleurs indicateurs du changement climatique induit par l’humain», ont souligné au Guardian les coauteurs de l'étude, Kevin Trenberth et John Abraham.
Et la tendance est si marquée qu'il est facile de déterminer l'empreinte de l'influence humaine en seulement quatre années d'enregistrement, précise M. Abraham.
Il faut savoir que les océans absorbent environ le tiers du dioxyde de carbone émis par l'activité humaine.
Plus de 90% de la chaleur générée par l’humain au cours des 50 dernières années a ainsi été absorbée par les océans, contribuant à épargner — temporairement — l’humain et les autres espèces de températures catastrophiques.
L'année dernière, les 2000 mètres supérieurs de l'océan où se produit la majeure partie du réchauffement ont absorbé 14 zettajoules — unité d'énergie électrique égale à à 1021 joules — de plus qu'en 2020. À titre comparatif, la production mondiale d'électricité représente environ la moitié d'un zettajoule.
De graves conséquences
Le réchauffement des eaux océaniques n’est pas sans conséquence pour la santé et la sécurité des populations.
Il contribue entre autres à amplifier les tempêtes, les ouragans et les précipitations extrêmes, ce qui accroît les risques de graves inondations.
Le phénomène accélère également l'élévation du niveau de la mer. L’eau réchauffée des océans se dilate et use les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique, qui perdent au total près d’un milliard de tonnes de glace par année.
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Un nouveau record
Un record de chaleur avait déjà été enregistré l'an dernier pour les 2000 premiers mètres de tous les océans du monde malgré le phénomène La Niña, qui se traduit, en somme, par une diminution de la température à la surface des eaux du Pacifique.
Le record de 2021 vient couronner celui de 2020 et de 2019, qui sont respectivement la deuxième et la troisième année la plus chaude.
L’Atlantique et l’Austral sont les océans qui ont connu la plus importante hausse de température.