Du caca de baleine artificiel pour capter le carbone
Élizabeth Ménard
Une équipe de scientifiques australiens mène une expérience inusitée: ils ont pompé dans l’océan du caca de baleine fabriqué en laboratoire, espérant ainsi capturer du carbone, un gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique.
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De la nourriture pour le phytoplancton
Les excréments de baleines servent de nourriture au phytoplancton, des organismes végétaux qui vivent en suspension dans l’océan. Quand ils grandissent et se reproduisent, ces organismes capturent naturellement du carbone, ce gaz à effet de serre en grande partie responsable du réchauffement climatique. À sa mort, le phytoplancton coule au fond de l’océan, emportant avec lui la majorité du carbone absorbé au cours de sa vie.
Des nutriments nécessaires
Ce caca de laboratoire est composé d’un mélange de nitrogène, de phosphore et d’oligoéléments. Il a été concocté comme une nourriture marine par une compagnie de fertilisation.
L’expérience a été menée dans une zone de 225 km2, identifiée comme étant déficiente en nutriments.
Une première étape
Les scientifiques en ont pompé 300 litres l’océan, au large de Sydney, juste avant Noël, avec l’accord du gouvernement fédéral australien.
La quantité relâchée équivaudrait à environ deux cacas de baleine et aurait servi à capturer deux tonnes de dioxyde de carbone.
Cette première étape servait uniquement à confirmer le bon fonctionnement de leur méthode de dispersion du liquide.
La prochaine étape sera de disperser une quantité supplémentaire de 2000 litres dans l’océan.
Le concours d’Elon Musk
Cette expérience est menée dans le cadre du concours XPrize Carbon Removal, organisé par le milliardaire Elon Musk et sa fondation. Le but de la compétition, qui se déroule sur une période de quatre ans, est de trouver de nouvelles méthodes pour capturer du carbone à grande échelle.
Lors de son lancement l’an dernier, Elon Musk avait précisé qu’il ne s’agit pas d’un concours «théorique», mais bien d’un effort pour «bâtir de réels systèmes, qui peuvent avoir un impact mesurable, capables de capturer et séquestrer un milliard de tonnes ou plus de dioxyde de carbone, par année, de façon sécuritaire.»
- Avec les informations de The Guardian.