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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Microbrasserie intimidée: les élus dégoûtés par le geste de Rambo

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Jean-Michel Genois Gagnon | Journal de Québec

2022-02-11T13:45:00Z
2022-02-11T13:54:32Z
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Le geste de Bernard «Rambo» Gauthier envers la microbrasserie Le Malbord, en Haute-Gaspésie, a été condamné, jeudi, par plusieurs partis politiques.

• À lire aussi: «Convoi de la liberté»: les menaces d'un siège à Québec reprennent

«Je n’ai jamais approuvé les méthodes de Rambo Gauthier, puis ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer, surtout s’il intimide des propriétaires de PME», a indiqué le député libéral André Fortin, estimant que les entreprises ont assez souffert ces derniers mois avec les impacts de la pandémie.

«C’est injustifiable, je veux dire, qu’une entreprise soit prise dans cette tourmente-là, alors qu’on disait que le convoi, les camionneurs, allait diriger le message au gouvernement parce que c’est celui-là qu’il faut qu’il entende le message», a répondu la députée péquiste, Méganne Perry Mélançon.

Bernard « Rambo » Gauthier portait une tuque promotionnelle de la brasserie Le Malbord, lors de la grande manifestation contre les restrictions sanitaires, il y a quelques jours, à Québec.
Bernard « Rambo » Gauthier portait une tuque promotionnelle de la brasserie Le Malbord, lors de la grande manifestation contre les restrictions sanitaires, il y a quelques jours, à Québec. Photo Dominique Lelièvre

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois a déploré, pour sa part, le fait que des entrepreneurs québécois «de bonne foi» se soient retrouvés attaqués de toutes parts et plongés dans cette controverse. 

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Tuque découpée au ciseau

Lors de la récente manifestation contre les mesures sanitaires qui s’est déroulée à Québec, M. Gauthier s’est présenté avec une tuque avec le logo de la microbrasserie Le Malbord. Puisqu’il était l’un des organisateurs de ce mouvement, il a donné des entrevues à différents médias. 

Dans un message publié sur Facebook, les propriétaires de la microbrasserie ont tenté rapidement de se dissocier de cette «démarche» et des «propos» du syndicaliste après avoir reçu plusieurs appels.

Les propriétaires de la PME ne souhaitaient pas être associés avec le très controversé syndicaliste. Rambo n’a pas apprécié et a détruit la tuque.
Les propriétaires de la PME ne souhaitaient pas être associés avec le très controversé syndicaliste. Rambo n’a pas apprécié et a détruit la tuque. Photos tirées de la page Facebook de Bernard Gauthier

M. Gauthier a répondu en publiant sur Facebook des images de la fameuse tuque de la microbrasserie découpée et jetée à la poubelle. Dans la foulée, plusieurs internautes ont invité les gens à boycotter leurs produits.

Vague d’appuis à la brasserie

Jeudi, sur les réseaux sociaux, plusieurs consommateurs promettaient plutôt d’acheter les bières de la microbrasserie Le Malbord.

Le maire de Sainte-Anne-des-Monts a souligné qu’il est illusoire de penser que les gens vont boycotter ces produits.

«Un moment donné, je pense que les gens ont un bon jugement pour faire la part des choses. Ce n’est pas contre une microbrasserie ou une ville en Gaspésie qu’il faut boycotter en lien avec ce qu’il se passe à Québec», a souligné Simon Deschênes.

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 Écoutez Yves Daoust, directeur de la section Argent du Journal de Montréal et du Journal de Québec, sur QUB radio : 

Joint par Le Journal, jeudi, vers l’heure du midi, le copropriétaire de la microbrasserie Le Malbord, Félix Labrecque, a dit recevoir «toutes sortes de messages», dont plusieurs visant à soutenir son entreprise. 

«Les gens s’intéressent. Il y en a qui viennent de découvrir notre existence», a confié l’homme d’affaires, invitant les consommateurs à acheter des produits locaux pour continuer à soutenir les entreprises d’ici.

La directrice générale de l’Association des microbrasseries du Québec (AMBQ), Marie-Ève Myrand, invite aussi les consommateurs à soutenir les microbrasseries québécoises à quelques jours du Super Bowl.

«Ces gars-là n’ont rien demandé», a-t-elle affirmé, déplorant la situation. «On dirait que la fatigue de la pandémie amène les gens à des réactions qui sont parfois démesurées. [...] Ils [les propriétaires] sont instrumentalisés dans un débat où ils n’ont rien demandé», conclut-elle.

– Avec la collaboration du Bureau parlementaire et de l’Agence QMI

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