Gros défoulement familial
Jérémy Bernier et Nicolas Lachance | Journal de Québec
Le mécontentement de nombreuses familles s’est fortement fait entendre hier à Québec. Elles ont réclamé la fin des mesures sanitaires afin d’assurer un meilleur avenir à leurs enfants.
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« On le fait pour nos enfants. Il faut qu’on leur sacre la paix, c’est important qu’ils vivent leur vie et puissent se développer normalement », a fait savoir Frédérique Bergeron, au côté de son conjoint et de leurs deux enfants.
La semaine dernière, le couple s’est rendu à Ottawa pour participer au siège, auprès des camionneurs. Cette fois-ci, les enfants voulaient être du voyage, indique la propriétaire d’une garderie en milieu familial à Trois-Rivières.
De Thetford Mines, Catherine et Pierre-Michel sont venus manifester à Québec en compagnie de leur enfant de six ans et leurs bébés de 20 mois et 10 mois.
« On est venus avec nos enfants parce que nous autres on a le droit de vivre, puis eux autres aussi », a-t-elle affirmé au son des klaxons.
Difficultés scolaires
De son côté, Marie-Gabrielle Cantin estime que la pandémie a eu des effets dévastateurs sur le parcours scolaire de ses enfants.
Son plus jeune n’a jamais connu d’année d’école « normale » et son plus vieux a développé une agoraphobie à force d’être constamment à distance, affirme-t-elle.
« Il faut leur redonner leur liberté, la vie qu’ils avaient. Leur cheminement scolaire est complètement hypothéqué présentement et c’est ça qui me touche », déplore-t-elle.
Mme Cantin, qui prévoit revenir sur place aujourd’hui, a décidé de faire participer ses enfants pour qu’ils soient conscients « de ce qu’on fait pour eux ».
Dans le même ordre d’idées, plusieurs voix se sont fait entendre au sujet du retour des compétitions sportives, et ce, sans masque.
Discours négationnistes
La manifestation était majoritairement festive et conviviale. Mais les organisateurs du convoi ont tenu des propos méprisants à l’endroit des médias et des autorités.
Dans une courte allocution invitant au civisme de ses troupes, Bernard « Rambo » Gauthier a laissé entendre que les policiers « avaient des commandes » pour causer des problèmes aux manifestants. « La police c’est pas toutes des lumières (sic) », a-t-il lancé.
Quant à lui, le coordonnateur du Parti populaire du Canada (PPC) à Québec, Daniel Brisson, a nié les conséquences de la pandémie devant une foule endiablée.
« C’est pas une crise sanitaire, c’est une crise politique de contrôle de la population ! » a-t-il affirmé. Rappelons qu’il y a eu 13 500 décès au Québec liés à la COVID-19 depuis le début de la pandémie.
Des membres du Parti conservateur du Québec étaient présents.
« Au mois d’octobre, on va voter pour le Parti conservateur et mettre Legault dehors. Et on enlève toutes ses lois qu’il a faites pour une grippe que tout le monde capote », a dit le Beauceron Claude Pommerleau, qui est devenu militant du PCQ en raison des mesures sanitaires. Il avait d’ailleurs voté pour la CAQ aux dernières élections.
Écoutez le commentaire de Geneviève Pettersen avec Julie Marcoux à LCN
Ras le bol
« C’est pas vrai qu’on est une minorité. Les médias, vous ne nous passerez pas de sapin au monde bin bin longtemps (sic) »
– Bernard « Rambo » Gauthier
« Ça va être le temps de reprendre les libertés qu’ils nous ont enlevées »
– Kévin Bilodeau, organisateur du convoi de la Beauce
« Ma fille est en maternelle 4 ans et elle voit juste des personnes avec des masques. Je trouve ça triste et ce n’est pas idéal pour leur développement »
– Frédérique Bergeron, manifestante
« On est vaccinés, mais on en a ras le bol. Je me bats pour la liberté, la mienne et celle de mes enfants, tout simplement »
– Simon, manifestant