C'est la fin des thérapies de conversion au Canada
Raphaël Pirro
- Il sera désormais illégal de faire subir, promouvoir et tirer profit d'une thérapie qui vise à «modifier l’orientation sexuelle d’une personne».
- L'adoption de la loi interdisant les thérapies de converation était une «priorité» pour le gouvernement de Justin Trudeau.
- Il ne manque que l'approbation du Sénat pour que la loi puisse entrer en vigueur.
Le projet de loi interdisant les thérapies de conversion a été déposé par le gouvernement libéral et adopté au Parlement mercredi, après avoir bénéficié d’une motion des conservateurs pour accélérer son adoption.
• À lire aussi: Dons de sang au Canada: les restrictions pour les hommes gais et bisexuels bientôt levées?
• À lire aussi: Des articles du projet de loi 2 transphobes? On vous explique
En vertu de cette motion appuyée à l’unanimité, il ne restera plus au Sénat qu’à y apposer son sceau d’approbation pour que la nouvelle loi puisse entrer en vigueur.
Le chef conservateur, Erin O’Toole, avait indiqué plus tôt mercredi que son parti ferait accélérer l’étude du projet de loi.
M. O’Toole avait dénoncé, devant les médias, l’attitude du chef libéral, Justin Trudeau, dans ce dossier, en faisant valoir que la loi interdisant les thérapies de conversion était morte au feuilleton à trois reprises depuis son arrivée au pouvoir.
«Les Canadiens méritent que l’on agisse. La communauté LGBTQ mérite que l’on agisse. Alors, nous allons utiliser tous les outils parlementaires disponibles pour faire accélérer l’adoption de la loi», avait indiqué M. O’Toole en se présentant comme un «allié» de la communauté LGBTQ.
• À lire aussi: Le père Noël est gai... dans une publicité en Norvège
• À lire aussi: 7 athlètes qui ont fait leur coming out
La nouvelle loi C4 proposée par le ministre de la Justice, David Lametti, vise à interdire entièrement les thérapies de conversion, qui vise à modifier l’orientation sexuelle d’une personne, pour tous les Canadiens.
La version de la loi présentée cet automne et adoptée mercredi va plus loin que la précédente, abandonnée avec le déclenchement des élections à l’automne. En plus d’interdire toute publicité et toute pratique d’une thérapie de conversion d’un mineur, la loi va jusqu’à interdire aux adultes de chercher volontairement à suivre une thérapie, une mesure qui n’était auparavant pas prévue.
Le ministre Lametti avait expliqué avoir changé d’avis après une série de témoignages en comité de personnes ayant subi ces thérapies à l’âge adulte, les qualifiant de «touchants» et d’«émouvants».
Il a aussi évoqué un «consensus qui est en train d’émerger à l’échelle internationale» sur la question.
Il s’agissait d’une «priorité» absolue du gouvernement de Justin Trudeau.