Accident mortel: la fille d’un Hells était en état d’ébriété, selon la poursuite
Elle aurait causé la mort de sa meilleure amie sur la route en Montérégie, en 2018
Jonathan Tremblay
Il ne fait aucun doute que la fille d’un Hells Angels se trouvait dans un état d’ébriété qui a contribué à causer une collision ayant coûté la vie de sa meilleure amie il y a trois ans, plaide la Couronne.
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« On n’est pas dans une situation où on n’a aucune explication de pourquoi la personne a dévié de sa voie. Ici, on l’a, l’inférence logique, c’est l’alcoolémie », a affirmé hier le procureur de la Couronne Patrick Cardinal, au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield.
Toute la journée, il a livré ses arguments au juge Richard Marleau durant sa plaidoirie, au procès de Karell Tanguay.
La jeune femme de 25 ans assistait à l’audience par vidéoconférence. Elle fait face à des chefs de conduite dangereuse, avec les capacités affaiblies et avec plus de 80 mg d’alcool dans le sang, tous ayant causé la mort et des lésions, le 15 juillet 2018.
Ce soir-là, Olivia Drozdoski-Richardson, 22 ans, et Tanguay revenaient d’une fête de bateaux lors de laquelle l’accusée a été photographiée avec une énorme bouteille de vodka à moitié vide à la main, à Salaberry-de-Valleyfield, en Montérégie.
Conduite erratique
Ensuite, l’accusée aurait pris le volant de son Nissan Juke, avec pour passagère sa meilleure amie. Peu après, vers 20 h 30, elle aurait dévié de sa voie dans une courbe de la route 132, à de Saint-Stanislas-de-Kostka, toujours en Montérégie.
Son véhicule est alors entré en collision avec le Jeep Liberty d’un couple qui roulait en sens inverse. Tous ont été blessés. Olivia a eu moins de chance, et a péri.
Hier, la poursuite a martelé qu’il s’agissait d’un cas « logique », de « gros bon sens », et qu’en analysant la preuve, il était clair que c’était la jeune femme intoxiquée qui avait débordé dans la voie opposée.
« On le sait qu’elle a une conduite erratique. On la voit sur le pont, un kilomètre auparavant », a lancé l’avocat, en référence à des images de caméra de surveillance.
De plus, Me Cardinal a insisté sur le fait que trois échantillons de sang pris sur la Sherbrookoise prouvent que son taux d’alcool dépassait les 100 mg, quelques heures après l’impact.
« Dans tous les cas, ça place madame largement au-dessus de la limite légale au moment de l’accident, même après rétrocalcul. Sans aucun doute », a-t-il dit.
Ligne de vêtements
Le procureur a aussi indiqué qu’une analyse a déterminé que le soleil et la visibilité n’ont pas été des facteurs contributifs.
« Ici, les conséquences sont terribles. C’est nécessairement une conduite dangereuse. Il n’y a aucun doute là-dessus. »
Par ailleurs, l’accusée a depuis lancé une ligne de vêtements appelée Olie&K, en utilisant le surnom de la défunte.
Des proches de celle-ci ont confié au Journal trouver « insensible » et « irrespectueux » qu’elle utilise la victime à des fins personnelles, sans les avoir consultés.
Ils déplorent aussi que Tanguay ait le droit de conduire en attendant son verdict.
Karell Tanguay est la fille d’Yvon Tanguay, un vétéran Hells Angels de 71 ans du chapitre de Montréal.
La défense doit plaider vendredi.