Personne ne peut dire combien la fille du Hells a bu d’alcool
La conductrice a été impliquée dans une collision ayant coûté la vie à son amie
Claudia Berthiaume
SALABERRY-DE-VALLEYFIELD | Aucune personne ayant fait la fête sur un bateau avec la fille d’un Hells Angels n’a été capable de dire au tribunal la quantité d’alcool que celle-ci a consommée avant de causer un face-à-face qui a coûté la vie à sa meilleure amie.
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Lorsque la Couronne demandait aux amis de Karell Tanguay s’ils l’avaient vue boire de l’alcool le 15 juillet 2018, la réponse était toujours sensiblement la même.
« Je l’ai vue avec un verre à la main, mais je ne peux pas dire ce qu’il y avait dedans », a relaté vendredi Alexanne Mainville au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield.
La veille, le propriétaire de l’embarcation sur laquelle a eu lieu la fête a utilisé pratiquement les mêmes mots pour répondre à la question de Me Patrick Cardinal.
« Boule d’énergie »
« Karell, c’est une boule d’énergie. La comparer pour savoir si elle avait bu de l’alcool ou si elle était juste joyeuse, je ne sais pas », a ajouté Claude Carrier.
Tous deux ont témoigné au procès de la fille du vétéran motard Yvon Tanguay, qui est inculpée de conduite dangereuse, conduite avec les facultés affaiblies et conduite avec plus de 80 mg d’alcool ayant entraîné la mort et des lésions.
On reproche à l’accusée de 24 ans d’avoir causé un violent impact sur la route 132, à Saint-Stanislas-de-Kostka, en Montérégie, après une journée à festoyer sur un bateau dans le cadre des Régates de Valleyfield.
Passagère du Nissan Juke de Karell Tanguay, sa meilleure amie, Olivia Drozdoski Richardson, a péri lors du face-à-face. Le couple qui se trouvait dans l’autre véhicule a quant à lui subi de graves blessures.
Après la journée en bateau, un taxi a été appelé pour amener Tanguay et la victime de 22 ans dans un restaurant.
Versions divergentes
Était-ce parce que les filles ne pouvaient pas conduire ? Parce qu’il n’y avait pas de place pour elles dans la voiture de Pierre Théorêt ? Ou parce qu’elles étaient pressées de manger, comme l’a affirmé celui-ci au juge Richard Marleau, vendredi ?
Difficile à dire, car les versions semblent toutes diverger sur ce point précis.
Chose certaine, Tanguay a fini par prendre le volant de son VUS.
Ni le chauffeur de taxi ni les trois policiers intervenus sur la scène de la collision n’ont pu déceler d’odeur d’alcool, mais une prise de sang a été faite à l’hôpital.
Selon nos informations, le taux d’alcool dans le sang de la Sherbrookoise frôlerait le double de la limite permise.
Cette donnée n’a pas encore été présentée au procès, mais Me Michel Vleminckx, de la défense, a déjà fait savoir qu’il la contesterait. La cause se poursuit en mai.