«Les Ukrainiens font beaucoup mieux que tout ce que l’on prévoyait»
TVA Nouvelles
Pour la première fois depuis belle lurette, la Russie a été attaquée sur son propre territoire, cette fois-ci par un hélicoptère ukrainien qui a bombardé un dépôt de pétrole dans la ville de Belgorod.
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«C’est la nature même de la guerre de provoquer une escalade, et s’il n’y a pas de négociations qui réussissent, de pourparlers concluants, je dirais que c’est presque inévitable qu’une escalade se produise», observe Charles-Philippe David, fondateur de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l'UQAM, en entrevue avec Mario Dumont.
Certains experts estiment qu’une telle attaque militaire en sol russe ne se serait pas produite depuis 1945.
«C’est vous dire la nouveauté de ce qui s’est passé ce matin! Est-ce que c’était prémédité? Est-ce que ce sont des généraux qui ont outrepassé leur mandat? Ce n’est pas clair, mais c’est évident que ça donne certains arguments à Poutine pour dire à sa population qui est très désinformée sur la nature de la guerre, que le territoire, la nation, la patrie est attaquée par les forces occidentales», relève M. David.
Une telle agression de l’armée ukrainienne, qui a eu du mal à contrer l’invasion russe au début de la guerre, est-elle anecdotique, organisée par un petit commando, ou une véritable contre-offensive structurée?
«On ne sait pas le fond de l’affaire, mais c’est clair que les forces ukrainiennes font beaucoup mieux que tout ce que l’on prévoyait. Ces forces provoquent le repositionnement des Russes du nord vers le sud, dans toute la région de Marioupol et vers le Donbas parce que la Russie n’arrive pas à accomplir son plan de match initial», ajoute l’expert.
Le plan de match militaire de Poutine ne se déroule donc pas aussi bien qu’il l’aurait voulu, notamment avec le refus de collaborer du Bélarus, qui ne souhaite pas envoyer ses troupes sur le terrain en Ukraine.
«Poutine et son haut commandement sont à couteaux tirés. M. Poutine est très fâché, apparemment, c’est Biden qui le dit - je ne sais pas si c’est vrai – il aurait écarté du cercle de ses conseillers ou fait arrêter certains de ses conseillers militaires. Je pense qu’on peut prendre pour acquis que ça ne se passe pas vraiment très bien», analyse le chercheur.
***Voyez son intervention intégrale dans la vidéo ci-dessus.***