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L'article provient de Clin d'oeil
Style de vie

Pourquoi les femmes ont-elles plus de difficulté à atteindre l'orgasme?

Si orgasme rime habituellement avec plaisir, il peut parfois se transformer en source de frustration, voire en quête obsessionnelle pour ces femmes qui ne peuvent atteindre le nirvana. Peur de l’inconnu, incapacité de lâcher prise, tracas inconscients... Qu’est-ce qui coince? La sexoanalyste Natalie Suzanne nous éclaire.

Getty Images/Cavan Images RF
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Clin d'oeil

2022-04-23T18:30:00Z
2024-03-01T18:07:03Z
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En couple depuis quatre ans, Catherine n’a jamais connu cette fameuse ascension au septième ciel: «Je ressens du désir pour mon partenaire et j’ai beaucoup de plaisir lors de nos relations sexuelles, mais je n’ai jamais ressenti de réel feu d’artifice. Chaque fois, les sensations grimpent toujours plus haut, et puis hop, plus rien, excepté cette impression diffuse qu’un orgasme vient de me passer sous le nez. C’est frustrant!»

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Pexels
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Catherine n’est pas seule. Selon la sexoanalyste et psychothérapeute Natalie Suzanne, de nombreuses femmes, peu importe leur âge, n’ont jamais vrillé de bonheur sous la couette: «L’orgasme féminin se définit par un ensemble de manifestations physiologiques, mais aussi de prédispositions psychologiques. Il est beaucoup plus complexe que son équivalent masculin.»

Le mur du silence 

Plusieurs femmes méconnaissent leur sexualité ou entretiennent une relation plus ou moins saine avec leur corps. Adeptes de discipline, championnes du contrôle, elles sont loin du laisser-aller que commande le plaisir orgasmique: «Oui, on se donne davantage le droit à la sexualité, mais on ne peut pas défaire des siècles d’interdits en quelques décennies, constate Mme Suzanne. Certains tabous persistent toujours.»

Par crainte du jugement, Catherine tait généralement son blocage au lit: «On présente souvent l’orgasme comme un acquis. Il suffirait ainsi de connaître la mécanique interne et de bien suivre la recette pour que nos ébats se terminent systématiquement sur une note extatique. Du coup, je ne me sens pas normale. Excepté une ou deux amies dont je suis plus proche, je n’en parle jamais. Je n’ai pas envie de passer pour la fille frigide!»

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Pexel
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Et si le blocage était dans notre tête? 

Quand il est question de sexualité, le corps et le cerveau sont indissociables. Le hic? Notre capacité de s’abandonner peut être court-circuitée par une tonne de facteurs inconscients: un manque d’expérience, un tracas au boulot, des tensions au sein du couple, la peur de perdre le contrôle devant notre partenaire...

«Certaines femmes peuvent atteindre l’orgasme quand elles sont dans une relation sérieuse, mais elles bloquent quand les sentiments ne sont pas de la partie, indique Natalie Suzanne. Pour d’autres, c’est exactement le contraire. Elles se sentiront crispées à la minute où la relation devient plus sérieuse.»

En clair, notre capacité orgasmique est un miroir qui en dit long sur notre perception de notre corps, de notre couple.

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Pexel
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Destination: septième ciel 

Marie-Claude, 33 ans, est une perfectionniste dans l’âme. Organisée et efficace, elle multiplie les tactiques de guerre pour accéder aux voluptés charnelles. Peine perdue. «Depuis que je suis avec mon nouveau conjoint, je suis incapable d’accueillir le plaisir. C’est presque devenu une corvée. Chaque fois, j’ai comme une impression de travail inachevé.»

Comment rectifier le tir? «Il n’existe malheureusement pas de trucs miraculeux, admet Mme Suzanne. On doit connaître son corps suffisamment, ouvrir le dialogue avec notre partenaire et se laisser aller. Plus encore, on doit entreprendre une démarche intérieure pour démystifier les raisons de notre blocage. L’incapacité orgasmique est souvent un mécanisme de défense inconscient. Il importe de trouver de quoi on veut se protéger.»

La bonne nouvelle? On peut définitivement avoir une sexualité épanouie sans ressentir un orgasme: «Mes patientes me disent souvent qu’elles apprécient ce moment d’intimité et de partage avec leur partenaire, explique la sexoanalyste. Je leur recommande alors de continuer, de savourer, de prendre leur temps... La sexualité n’est pas une course olympique.»

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