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Culture

Jean-François Nadeau se sent prêt à tourner la page sur L’Échappée

Photo : SEBASTIEN SAUVAGE / TVA
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Michèle Lemieux

2023-01-30T12:00:00Z
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Dans son métier, Jean-François Nadeau jongle avec ses chapeaux d’acteur, d’auteur, de scénariste et de professeur. Il se sent prêt à tourner la page sur L’Échappée, téléroman dont il fait partie depuis sept ans, et il profitera de la période qui s’annonce pour se consacrer à l’écriture. En parallèle, dans son intimité, il a de solides assises: une vie familiale riche et en continuité avec sa blonde et leurs deux filles.

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Jean-François, comment composes-tu avec la fin d’une œuvre télévisuelle comme L’Échappée?

Il nous reste quelques épisodes à tourner et nous sommes fébriles. C’est très particulier comme projet, car 26 fois une heure pendant sept ans, c’est quand même rare dans notre métier... Je suis là depuis le début. Nous sommes tous très à l’aise avec cette fin, car il faut laisser la place à d’autres belles histoires à raconter. Personnellement, je compose bien avec les fins. J’aime quand la roue tourne, j’aime regarder en avant. Je suis en paix. 

Photo : Eric Myre /
Photo : Eric Myre /

Entre-temps, tu as tourné dans la nouvelle série L’empereur, qui est actuellement en ondes...

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Oui, la série tourne autour de la construction d’un agresseur. L’histoire se déploie sur différentes époques, de 2005 à nos jours. Cela nous permet d’avoir un large panorama de notre perception des comportements acceptables ou non. Cela ne veut pas dire que ces comportements étaient plus acceptables avant, mais nous avions une autre conscience par rapport à ceux-ci. Je suis très satisfait de l’évolution des choses quant à la notion de consentement. Je joue Steve, le beau-frère, qui est pris entre l’arbre et l’écorce parce que son épouse est la sœur de cet homme. Elle ne croit pas du tout aux allégations qui pèsent contre lui et elle le défend bec et ongles. Mon personnage se rend bien compte que Christian est en train de nous tirer dans le ravin de l’inacceptable, du scandale et de l’écroulement des réputations.

Photo : Bertrand Calmeau /
Photo : Bertrand Calmeau /

As-tu participé à d’autres projets?

Oui, j’ai tourné dans IXE-13, qui sera diffusée sur Club illico. J’y tiens un rôle super intéressant. Durant les prochains mois, je me consacrerai à l’écriture. C’est quelque chose que j’ai toujours cultivé dans mon métier multidisciplinaire. Et j’enseigne au Conservatoire d’art dramatique depuis huit ans. J’ai besoin de changer la perspective de la création.

Multiplier les projets, c’est préférable quand on a une famille, non?

Effectivement, je ne suis pas tout seul dans la vie, j’ai une famille. Je n’ai jamais été angoissé par l’argent, mais il faut semer. On ne peut pas attendre que les choses se produisent. Je suis hyperactif au travail. J’adore travailler, lancer des projets. Je ne suis jamais en manque d’idées. Cette année, par exemple, je retourne à la LNI comme entraîneur de la nouvelle équipe, les Violets. J’avais quitté la ligue il y a 6 ou 7 ans après avoir été joueur pendant 14 ans. J’avais besoin de nouveauté. 

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Photo : SEBASTIEN SAUVAGE / TVA
Photo : SEBASTIEN SAUVAGE / TVA

Finalement, quand on comptabilise la durée de vie de tes projets, on en déduit que tu es un homme de long terme...

Oui, au fond... (rires) J’aime le changement, mais je suis assez conservateur. J’habite la même maison depuis 12 ans, je suis avec la même femme depuis 17 ans. Quand j’ai quelque chose, j’en prends soin. Mais j’ai besoin que ça bouge. Je ne m’assois sur rien. 

Est-ce le fait d’avoir des assises solides qui te permet d’accueillir la nouveauté?

Je dirais que c’est la psychanalyse. (sourire) Mon père était psychoéducateur, et ma mère est psychosociologue. Mes parents ne se contentaient pas de me demander si ça allait bien à l’école, ils voulaient savoir exactement comment ça s’était passé et pourquoi. C’était dans les années 1980, en pleine explosion de la psycho pop! Cela a fait en sorte que je n’ai pas peur des émotions.

Fais-tu de même avec tes filles, les encourages-tu à nommer leurs émotions?

Oui, il faut les aider à articuler ce qu’elles vivent, à ne pas avoir peur des conflits. Durant la jeunesse, les chicanes sont fréquentes. Leur sensibilité et leur rapport au monde sont au coeur de l’éducation pour ma blonde (l’actrice Madeleine Péloquin) et moi. 

Dirais-tu que la famille est une part importante de ta vie?

C’est central, mais même après 17 ans avec ma blonde, j’aime rappeler que le couple est important. On peut se mettre devant un train pour nos enfants, mais moi, j’ai besoin d’amour pour en donner.

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Ta blonde est actrice, tout comme toi. Elle a ses projets, elle aussi?

Oui, elle reprend Le vrai monde en tournée. Elle est aussi de la deuxième saison de Classé secret sur Club illico. Elle tournera beaucoup, alors que moi, je serai à la maison en train d’écrire. C’est notre entente. Ça a toujours bien fonctionné. Nous ne sommes pas du genre à nous mettre dans le jus. Ça nous est arrivé une fois d’être au théâtre en même temps, elle et moi, et ça ne se reproduira plus. Ce n’est pas pour nous.  

As-tu des passions dans la vie?

Oui. Je joue de la batterie, j’aime la nature. En fait, je dirais que j’ai besoin de ces trois aspects dans ma vie: l’art, la nature et le sport. La nature est vraiment ma première motivation. Tous les sports m’intéressent. J’ai joué au curling pendant des années. J’ai aussi fait du baseball, du hockey, du ski. Je fais de la musique, mais à titre d’amateur. Je n’ai aucune prétention de présenter un spectacle. Je tapoche ma batterie dans mon garage. Mes filles vont à l’école avec une concentration musique. C’est un beau hasard, car je vois tout le tissu social que ça crée entre ces différents élèves au sein de l’orchestre. C’est vraiment le plus beau langage qui soit. J’aime la discipline que la musique exige. Quand on ne pratique pas, ça ne sonne pas bien. Ma grande joue de la clarinette. Si elle saute une semaine, ça s’entend! (rires)

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Et la cadette, de quel instrument joue-t-elle?

Elle commence le piano. Nous ne sommes pas des musiciens nous-mêmes et nous ne sommes pas rigides. Il faut rester dans le plaisir. Certains parents sont très sévères avec leur enfant dans la pratique d’un instrument, mais ce n’est pas notre cas. J’aurais bien aimé que mes filles fassent du sport. Elles font de l’escalade. C’est leur sport, et j’en fais avec elles. Je voulais que les filles jouent au baseball, au soccer, au volleyball, mais les sports d’équipe ne les intéressent pas. Elles veulent juste grimper! Le sport, c’est tellement éducatif. Il faut s’oublier au profit de l’équipe.

Alors puisque tous les domaines de la vie sont comblés, 2023 sera une belle année!

Oui, tout à fait! J’adore les débuts d’année. J’adore le mois de septembre, car c’est la rentrée et c’est rempli de promesses, mais j’aime aussi janvier. Plusieurs disent ne pas prendre de résolutions. Moi, si! Même si on ne les tient pas, c’est beau d’avoir envie de faire attention à certaines choses, de vouloir donner plus d’amour aux gens. Actuellement, je fais deux mois sans alcool. Je ne l’avais jamais fait et j’adore!

Tu aimes les défis, finalement...

Oui, je pense qu’on peut résumer la chose ainsi! (rires) Je suis téméraire, mais j’entre dans la sagesse... J’ai 47 ans. C’est une étape où, souvent, on prend soin aussi de nos parents. Je m’occupe de mon papa, qui aura 85 ans cette année. On prend soin de nos enfants, puis on prend soin de nos parents et, ensuite, nos enfants prennent soin de nous. Je préfère cette étape plutôt que la vingtaine, où on est tellement sur soi. C’est ce que j’enseigne à mes élèves qui ont entre 20 et 30 ans: il faut être obsédé par l’autre, surtout dans ce métier...

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L’Échappée, lundi 20 h, à TVA. L’empereur, mercredi 20 h, à Noovo.

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