Isabelle Racicot s’ouvre sur la grande déception vécue quand elle a été remplacée à Ça finit bien la semaine
Francisco Randez
Isabelle Racicot a un parcours professionnel impressionnant: après plus de 20 ans de carrière, elle est à présent une des animatrices télé et radio les plus en vue au Québec. On la connaît aussi comme maîtresse de cérémonie d’événements prestigieux dans tout le Canada, mais c’est également une entrepreneuse à succès! J’ai eu la chance de m’entretenir avec elle des hauts et des bas de son brillant parcours et de discuter de la philosophie qui alimente son succès.
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Isabelle, tu es une personne très optimiste; tu crois que le meilleur est toujours à venir et que la vie te réserve toujours du bien, même à travers les échecs. Avais-tu déjà cette philosophie quand tu as commencé dans le milieu artistique?
J’ai voulu faire mon métier dès l’âge de 12 ans environ, et je ne me suis jamais donné d’autre option. Mon père, qui est avocat, essayait de me convaincre d’étudier en droit, mais ça ne m’intéressait pas. J’étais déjà convaincue que ma voie était dans la communication. Il y avait un peu de naïveté là-dedans, mais je suis contente de m’être écoutée, parce que ça a marché! J’ai donc toujours été de nature très positive, mais je suis beaucoup plus zen aujourd’hui que je l’étais à l’époque où j’ai commencé.
Comment étais-tu à tes débuts?
J’étais très ambitieuse, je voulais réussir et trouver du travail, et chaque fois que je perdais quelque chose, je croyais que c’était la fin du monde. Cependant, j’ai compris en chemin que j’allais toujours être capable de me débrouiller et que si je perdais un contrat, un autre allait se présenter!
Avoir commencé comme recherchiste t’a-t-il aidée à voir le métier avec un certain recul?
Oui, parce qu’avant tout j’ai travaillé derrière la caméra, donc je sais que je pourrai toujours y retourner. Je sais comment ça fonctionne et j’aime ça!
En fait, c’est ton intérêt pour le contenu qui a été le premier moteur de ta carrière d’animatrice...
Oui, ç’a toujours été ça! C’est probablement mon désir d’apprendre tout le temps qui l’explique. Être animatrice m’amène à partager des connaissances que je dois moi-même apprendre et découvrir. C’est ce qui fait que mon métier m’intéresse autant!
À tes débuts, t’imaginais-tu 20 ans plus tard où tu es aujourd’hui?
Dès le début, j’avais un plan quinquennal. Je me disais: dans cinq ans, j’aimerais avoir fait telle ou telle chose... Mais 20 ans, je n’ai jamais regardé aussi loin en avant!
Je remarque que beaucoup de gens qui ont du succès se fixent des objectifs sur cinq ans. Ça semble un outil puissant de réussite...
Pour moi, ça a bien fonctionné. Cela dit, j’ai aussi fait beaucoup de visualisation et, surtout, je nommais mes objectifs à haute voix. J’ai l’impression que lorsqu’on dit tout haut ce qu’on désire, ça vient aux oreilles des bonnes personnes du milieu qui vont un jour penser à nous pour des projets. Ça permet aussi d’avoir une ligne directrice pour faire les bons choix parmi les offres qui se présentent. J’ai aussi toujours intégré des nouveaux défis dans mes plans.
Les défis sont donc une grande source de motivation professionnelle pour toi?
Oui, j’ai besoin de ça! Je suis une grande rêveuse et j’ai besoin d’avoir quelque chose devant moi qui me motive. Là, je dois t’avouer que pour la première fois de ma vie, je n’ai pas de plan quinquennal. Depuis quelques années, j’ai plus envie de me laisser porter par la vie et de me laisser surprendre. D’ailleurs, dernièrement, plein d’opportunités se sont présentées. Est-ce que je les ai créées? Est-ce que c’est moi qui en ai établi les bases? Oui, mais à présent, mon plan n’est plus un objectif professionnel, c’est plus un objectif de bien-être.
Cela vient-il d’un besoin de ralentir un peu et de penser plus à toi?
Oui, et de choisir des choses qui vont me nourrir tout en gardant ma ligne directrice. J’ai aussi envie de faire des choses qui vont faire du bien et qui vont mettre les autres en lumière. C’est ma ligne directrice, mais pour le reste, c’est quand même ouvert. Dans les dernières années, plusieurs personnes autour de moi ont parlé du fait qu’elles se laissaient porter par la vie. Je ne l’avais jamais fait, donc, je me suis dit: pourquoi ne pas l’essayer! Par ailleurs, j’ai développé un certain détachement face à mon métier au fil des ans, à travers des périodes où j’ai perdu des emplois et où il ne s’est plus rien passé pendant quelque temps. Ça m’a permis de découvrir que je pouvais me réaliser autrement et que je pouvais faire confiance à la vie.
C’est de cette façon que tu t’es retrouvée à Rythme 105,7?
Oui! Il y a environ deux ans, j’ai remplacé Marie-Eve Janvier en congé de maternité. Je devais faire neuf semaines. À ce moment-là, ça faisait quelques années que je n’avais pas fait de radio et je me disais que ça serait l’fun! Je venais m’amuser et n’avais aucune autre attente. Au bout de trois semaines, la direction m’a proposé de me trouver une place dans l’équipe, et c’est comme ça que ça a commencé!
Tu disais avoir traversé des moments professionnels difficiles. Lequel a été le plus éprouvant?
C’était en 2013. Je n’ai pas compris pourquoi on me remplaçait à Ça finit bien la semaine; j’étais là depuis le début. Je me suis même demandé si c’était la fin de ma carrière télévisuelle. Ça faisait 14 ans que je travaillais sans arrêt; ça a donc créé un vide. Ça m’a forcée à me réorienter et ça m’a ouvert plusieurs portes. J’ai commencé à travailler en anglais, à la radio entre autres. Et j’ai lancé mon entreprise de mode, Picoum. Au départ, j’ai vécu ce passage comme un échec, mais c’est vite devenu un tremplin important pour moi.
C’est une période très riche de ta vie, en fait!
Oui, vraiment! Ça m’a permis de voir que je pouvais me réaliser de plusieurs façons, au-delà de mon métier d’animatrice télé, et de développer ma créativité. Je crois que ces moments peuvent être très enrichissants, mais ça dépend de notre attitude. Il y a toujours des options, toujours des opportunités.