«Ils m’ont tout volé» : témoignage troublant d’un ex-joueur de la LHJMQ
Agence QMI
Attaquant dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) à la fin des années 1990, le Néo-Écossais Stephen Quirk a dévoilé les dessous du cauchemar qu’il a vécu dans sa carrière junior, dans une entrevue accordée au quotidien «Le Devoir» samedi.
Âgé de 45 ans, le Néo-Écossais a réalisé un rêve lorsqu’il s’est taillé un poste avec les Alpines de Moncton ー devenus les Wildcats une saison plus tard ー en 1995. Avec du recul, toutefois, il qualifie les années qui ont suivi comme les pires de sa vie.
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«Ils m’ont tout volé, tout, a-t-il confié au journaliste Sébastien Tanguay. Mes espoirs, mes rêves : ils ne m’ont rien laissé.»
«Je pensais vivre la plus grande expérience de ma vie ; c’est le contraire qui m’attendait. Le hockey est devenu ma cage, ma prison. Honnêtement, dès mon “party” d’initiation, j’ai probablement fait tout ce que j’ai pu pour tenter d’échapper à cette ligue.»
L’omerta qui semble toujours régner dans le hockey junior était d’autant plus prédominante à l’époque. Par peur de décevoir ses proches, Quirk n’a jamais levé le voile sur sa souffrance.
«Il fallait toujours montrer que nous avions ce qu’il fallait pour réussir au hockey, sous peine d’avoir l’air trop faibles. J’ai fini par croire [qu’il fallait] accepter cette torture et de continuer à jouer sans broncher. Ce n’est pas acceptable : personne ne devrait avoir le droit d’abîmer ainsi des enfants.»
Quirk est la seule personne ayant signé sa déclaration assermentée dans le cadre de la demande de recours collectif contre la LHJMQ, qui a éventuellement mené à la démission du commissaire Gilles Courteau.
«Je n’ai jamais rencontré [Gilles Courteau], mais je peux éprouver de l’empathie pour lui, a conclu le natif de North Sydney. Je sais ce que c’est, l’impression d’avoir tout perdu.»