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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Front commun canado-mexicain contre Biden

Un crédit d’impôt mettrait à mal l’industrie automobile canadienne

Le premier ministre Justin Trudeau s’est entretenu avec les médias mercredi, à Washington, accompagné de la démocrate Nancy Pelosi, puissante présidente de la Chambre des représentants des États-Unis.
Le premier ministre Justin Trudeau s’est entretenu avec les médias mercredi, à Washington, accompagné de la démocrate Nancy Pelosi, puissante présidente de la Chambre des représentants des États-Unis. Photo AFP
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Anne Caroline Desplanques

2021-11-17T23:50:33Z
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OTTAWA | Justin Trudeau fera front commun avec son homologue mexicain à Washington, jeudi, pour convaincre Joe Biden de mettre de l’eau dans son vin protectionniste dans le but, notamment, de sauver l’industrie naissante de l’automobile électrique. 

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Le Canada et le Mexique sont tous deux préoccupés par un crédit d’impôt pour l’achat de véhicules électriques que propose l’administration Biden. Cet incitatif à l’électrification offrirait jusqu’à 12 500 $ aux acheteurs qui acquièrent des véhicules intégralement fabriqués aux États-Unis.

La ministre du Commerce international, Mary Ng, qui sera du voyage, craint « des dommages sérieux et irréparables à l’industrie automobile » d’ici. 

Cette mesure mettrait aussi du plomb dans l’aile de la filière batterie québécoise en plein décollage.

  • Écoutez Jean-François Lisée et Thomas Mulcair au micro de Richard Martineau sur QUB radio :

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C’est « une plus grande menace que tout ce qu’a pu nous faire Donald Trump », d’après Flavio Volpe, le président de l’Association des fabricants de pièces automobiles du Canada.

En communication constante sur ce sujet, Ottawa et Mexico s’entendent pour dire que cette mesure protectionniste va à l’encontre de l’accord de libre-échange nord-américain.

En conférence devant le Centre Wilson à Washington, mercredi, Justin Trudeau a indiqué que la production de véhicules électriques nécessite des métaux précieux, comme le lithium et le cobalt, que le Canada est un des rares à pouvoir fournir. Il s’agira clairement d’un argument clef qu’il mettra dans la balance jeudi.  

  • Écoutez la rencontre Abedfadel-Vallières au micro de Philippe-Vincent Foisy sur QUB Radio:  

Migration et COVID-19

Les Mexicains joueront, eux, la carte de la migration. Pour eux, les mesures protectionnistes vont à l’encontre du principe de « croissance équitable » que le président Biden met de l’avant dans l’agenda du sommet, un principe essentiel pour réguler les flux migratoires.

La secrétaire mexicaine de l’Économie, Tatiana Clouthier, a signalé que nuire à l’industrie automobile mexicaine engendrerait des pertes d’emplois dans plusieurs États mexicains. Ce serait donc « contradictoire », a-t-elle dit, avec la volonté des Américains de juguler le flot de migrants à leur frontière sud qui atteint un niveau record.

Dans l’immédiat, la croissance économique des trois alliés et la lutte contre l’inflation, qui plombe maintenant la cote de popularité du président américain, passent avant tout par la lutte contre la pandémie, premier point à l’agenda du jour.

Tant que la COVID-19 ne sera pas vaincue dans les trois pays, les chaînes d’approvisionnement de tout le continent nord-américain seront fragilisées, ce qui se traduit par des pénuries et des hausses de prix, a souligné M. Trudeau mercredi. 

  • Écoutez le tour des actualités de Philippe-Vincent Foisy et Carl Marchand sur QUB Radio:   

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