Frédéric Millaire Zouvi s’ouvre sur sa conciliation travail-famille
Michèle Lemieux
Cet automne, tant au théâtre qu’à la télévision, l’acteur endosse l’uniforme. Pas facile pour Frédéric Millaire Zouvi de concilier sa vie professionnelle avec son rôle de papa.
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Frédéric, vous avez reçu une autre nomination aux Gémeaux pour votre rôle de Jean-Michel dans 5e rang. Votre nomination est-elle un cadeau en soi?
Oui, ça fait plaisir. Je suis très, très gâté par les Gémeaux depuis quelques années, car c’est la troisième fois que je suis nommé pour le rôle de Jean-Michel. Les deux premières fois, j’ai remporté le prix Gémeaux. Je suis vraiment content. Je crois que cela veut dire que nous avons fait notre travail, c’est-à-dire que nous nous sommes rendus dans le salon des gens. J’ai donné beaucoup de coeur, d’amour, de vérité et d’empathie à mon personnage.
La fin de 5e rang vous a-t-elle imposé un deuil?
Oui, bien sûr. Le deuil a surtout été par rapport à l’équipe, qui était une véritable famille. Parfois, je voyais plus mes collègues que ma propre famille. Je suis chanceux d’avoir participé à cette série. Les gens m’en parlent encore! C’est un deuil très difficile, mais nous sommes fiers de ce que nous avons fait.
Vous êtes aussi du long métrage Jour de chasse. Ç’a été une belle expérience de tournage?
Oui, même si ce n’est pas un film facile. C’est le premier long métrage d’Annick Blanc. Sa préparation a duré plusieurs années. Elle y a mis beaucoup d’âme ainsi que des éléments qui ont été difficiles pour elle. Ç’a été un plaisir à tourner. C’est un magnifique projet que j’ai hâte de revoir sur grand écran. C’est l’histoire de cinq gars partis à la chasse et qui participent à un enterrement de vie de garçon. Je joue l’homme qui est probablement le plus doux, le plus influençable et le plus compatissant des cinq. Nina, un personnage qui se joint à notre gang, est incarnée par Nahéma Ricci. C’est une actrice magnifique, dotée d’un talent gigantesque. Elle crève l’écran. Mon personnage est donc dans la sensibilité. C’est un bon gars, mais il va quand même suivre la meute, parfois même à contrecoeur, ce qui ne l’excuse pas. C’est un film de genre qui sort des sentiers battus. C’est un excellent thriller psychologique. J’encourage les gens à aller le voir en salle.
Vous serez aussi au théâtre à l’automne chez Duceppe...
Oui, c’est une année militaire! En mars dernier, j’étais à La Licorne dans la pièce 5 balles dans la tête, que nous reprendrons en novembre chez Duceppe. C’est une fiction inspirée de témoignages de militaires sur leur mission en Afghanistan en 2009. C’est un spectacle très percutant qui ouvre un dialogue magnifique! En mars dernier, j’ai rencontré des militaires qui sont venus voir la pièce. Pendant ce processus, j’ai auditionné pour la nouvelle série Les Armes, à TVA, et j’ai décroché le rôle de Thomas Dallaire. Tout ce qui concerne les défis physiques et sportifs me parle beaucoup. Mais il y a aussi l’aspect politique et psychologique. Quand on joue un militaire, il faut avoir de l’empathie pour les gens qui choisissent cette carrière. Ces rôles sont confrontants, car je suis tellement loin d’être un militaire! À cela s’ajoute un côté physique assez intense qui n’était pas exigé par la production, mais qui demande beaucoup d’entraînement. Et j’ai vu tous les films et documentaires possibles sur la guerre, pour m’imprégner de ce monde que je ne connais pas. Tout ce que je peux dire, c’est que mon personnage est droit et qu’il est prêt à aller loin pour ses idéaux.
À quel rythme vous entraînez-vous?
Je vais au gym deux à trois fois par semaine. Je m’entraîne aussi à la maison. Avant, je pratiquais différents sports d’équipe, ce que je n’ai plus le temps de faire actuellement.
Puisque vous êtes un jeune papa, avez-vous dû renoncer à certaines activités?
Oui, car c’est devenu plus difficile de trouver du temps. Je suis papa d’un petit garçon, Hector Zouvi. Il a un an et huit mois. C’est mon plus grand rôle. La plus belle aventure que j’ai vécue à ce jour. Cet amour infini est mon moteur. Cette lumière est toujours en moi. C’est très demandant et très exigeant, mais j’ai beaucoup de fun avec mon fils. Nous avons une très belle relation.
Hector est un prénom magnifique! Quelle est l’histoire qui s’y rattache?
C’est un personnage mythologique que j’aime beaucoup. C’est ce qui nous a inspirés, ma blonde et moi. Hector est le plus courageux des Troyens. Ce n’est pas un demi-dieu, c’est un humain qui s’est battu pour défendre Troie. C’est un beau prénom et Hector Zouvi, ça va bien ensemble.
Votre amoureuse a-t-elle repris le boulot?
Oui, Stéphanie (Germain) vient de terminer les tournages de Discussions avec mes parents et elle a plusieurs projets personnels. Ça va très bien pour elle.
Arrivez-vous à concilier votre travail et votre vie familiale?
Il faut gérer les horaires et la garderie, et j’y arrive. J’ai plein de camarades acteurs et actrices qui sont dans la même situation ou l’ont été récemment. Et je reçois des conseils très pertinents, autant sur le quotidien que sur l’aspect psychologique de la parentalité.
Vous cumulez 15 ans de carrière cette année, semble-t-il...
J’ai terminé le Conservatoire en 2009, mais j’ai commencé le doublage en 1995, à l’âge de neuf ans. L’année prochaine, il y aura donc 30 ans que j’en fais. C’est une grande fierté pour moi. Je ferai toujours de la place dans mon horaire pour le doublage, car c’est quelque chose que j’aime faire.
On peut voir Frédéric dans Jour de chasse, actuellement en salle. Les Armes sera diffusée à TVA à partir du 10 septembre à 20 h. La pièce 5 balles dans la tête sera présentée chez Duceppe du 27 au 30 novembre.