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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Désinformation sur la COVID-19: des professionnels de retour après une radiation

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Photo portrait de Dominique  Scali

Dominique Scali

2022-07-16T04:00:00Z
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Cet article fait partie d'un dossier sur les dizaines de travailleurs qui ont été punis depuis le début de la pandémie pour leurs propos antivaccins, anti-mesures sanitaires ou encore pour avoir omis de respecter certaines règles. Des intervenants expliquent la nécessité de ces sanctions tandis que d'autres dénoncent un «dérapage».


Le Journal a tenté de consulter trois professionnels qui avaient été radiés temporairement et qui étaient de retour dans leur pratique ce printemps. L’acupunctrice et le chiropraticien rencontrés ont tous deux échoué à porter le masque correctement tout au long de la séance alors qu’il était encore obligatoire dans les endroits publics, en mars et en avril.

MASQUE À L’ENVERS

Philippe Landry, chiropraticien

Photo courtoisie
Photo courtoisie

  • Shawinigan
  • Radié pendant 3 mois en 2021

Le Conseil de discipline lui reprochait d’avoir fait des traitements sans porter le masque. 

Questionné par un enquêteur en juillet 2020, «l’intimé lui rétorque ne pas croire à la pandémie». 

À une patiente, il «mentionne que les autorités exagèrent et que la COVID-19 est un complot».

«Devant le Conseil, il est davantage préoccupé par la perte de revenus et la médiatisation de son dossier que le bien-être de ses patients», peut-on lire dans le document du 23 février 2021.

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Le Journal est allé consulter M. Landry le 6 avril 2022. Il n’a pas tenu de propos qui s’écartaient de son champ de pratique, mais il a porté son masque de procédure à l’envers (la partie blanche visible) et sous le nez tout au long du traitement. 

«Je ne m’en suis pas rendu compte», a-t-il expliqué lorsque contacté au téléphone par la suite. 

«Je fais tout ce que l’ordre me demande», a-t-il assuré. «Je suis d’accord avec eux autres. On n’a pas bien, bien le choix [...] On ferme notre gueule.» 

«TRUMP POUR ILLUMINER L’ÉLITE»

Lisa Ghirotto, acupunctrice

  • Sainte-Anne-des-Plaines
  • Radiée pendant 3 mois en 2021 

Amende : 5500 $

Le Conseil de discipline lui reprochait d’avoir failli à plusieurs reprises à porter l’équipement de protection comme le masque et les lunettes, et d’avoir tenu des propos douteux devant une enquêtrice qui se faisait passer pour une cliente.

«L’intimée tient un discours stipulant que le vaccin contre la COVID-19 est une expérience génétique, que c’est “de la merde”, qu’il stérilisera les jeunes personnes pour éteindre la lignée humaine [...] que le président Trump est là pour illuminer [sic] l’élite», peut-on lire dans le document du 3 mars 2021.

Le Journal est allé consulter Mme Ghirotto à la fin mars 2022. Tout au long de la séance, l’acupunctrice a porté son masque sous le nez. 

À ce moment-là, la journaliste avait des rougeurs aux orteils que les médecins associent aux séquelles de la COVID-19. Mme Ghirotto a suggéré qu’il pouvait s’agir de séquelles liées au vaccin ou encore des «métaux lourds» dans l’air. 

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Confrontée par téléphone par la suite, elle a expliqué que le masque l’empêchait de respirer. Elle a par ailleurs assuré être une «bonne personne qui aide les gens».  

PAS DE RENDEZ-VOUS POSSIBLE

Éric Larochelle, chiropraticien

Photo courtoisie
Photo courtoisie

  • Granby
  • Radié pendant 9 mois en 2021 

Le Conseil de discipline lui reprochait d’avoir omis de porter le masque dans sa clinique et dans son bureau. 

Questionné par un faux client, il avance «des arguments niant l’existence d’une pandémie et la dangerosité du virus», peut-on lire dans le document du 17 septembre 2021.

Il est également un des signataires d’une lettre ouverte du «Collectif pour une information libre» de décembre 2020 critiquant la couverture médiatique de la pandémie et remettant en question «l’impartialité» et les «conflits d’intérêts» possibles des journalistes. 

Le Journal a tenté à plusieurs reprises en avril 2022 de prendre rendez-vous incognito avec M. Larochelle, en vain. Une réceptionniste a notamment mentionné que cela allait être difficile étant donné l’absence de recommandation par un autre client. 

Le Journal a questionné M. Larochelle par la suite pour savoir s’il s’agissait d’une façon d’éviter la visite d’enquêteurs. «Non, j’ai assez d’ouvrage, a-t-il assuré. Je rends service aux personnes que je connais.»

«L’Ordre s’occupe de ses affaires. Les journalistes s’occupent de leurs affaires et moi je m’occupe de mes affaires. Pis on n’a pas le choix de suivre», a-t-il commenté. 

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