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L'article provient de Clin d'oeil
Style de vie

Comment je suis devenue une pro des régimes

J’avais 10 ans quand j’ai suivi mon premier régime. Il faut dire que j’ai grandi dans les années 1990 et que c’était vraiment... autre chose.

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Laurence Beaudoin-Masse

2022-03-04T14:00:00Z
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À l’époque, on ignorait tout des ravages de la culture des diètes, particulièrement chez les enfants.

C’est donc avec la bénédiction de ma pédiatre et l’aide de mes parents que j’ai commencé à étudier, peser, noter, calculer, surveiller, restreindre tout ce que je mangeais. J’ignorais à ce moment-là qu’on venait de m’abonner au Club des troubles alimentaires pour la vie. Parce que si les modes ont passé, moi, je n’ai jamais cessé de les suivre. Je ne suis pas fière de ça. Cependant, aujourd’hui, à 32 ans, je peux dire que je suis devenue une pro des régimes. Avec les années, j’ai accumulé une quantité phénoménale d’informations tout aussi radicalement précises qu’inutiles sur l’alimentation en général (et en très, très particulier). Le nombre de calories contenues dans une poitrine de poulet, le ratio idéal de macronutriments à consommer quotidiennement, la liste des légumes riches en prébiotiques, la quantité de protéines dans une tasse de yogourt... grec ou non. Je sais ce que veulent dire les chiffres 5:2, 4:3, 18:6, 20:4. Je connais la différence entre les gras trans, saturés, insaturés et polyinsaturés. J’ai déjà mangé des pâtes à base de lentilles, de pois chiches, de tofu, de courgettes, de konjac et de varech (kelp). Je sais tout ce que Beyoncé n’avait absolument pas le droit de manger avant de monter sur scène à Coachella, en 2018, et je pourrais même énumérer les effets indésirables de la cétose (oh! celles qui savent savent).

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Enfant de la culture des régimes, je chemine néanmoins. Je travaille à me défaire de la tyrannie de cette voleuse de joie qui me pousse à manger du gâteau debout devant le frigo et à voler des frites dans les assiettes des autres. Les régimes ne fonctionnent pas. Pire, ils me gâchent la vie. Je le sais. Mais même après avoir démissionné, abdiqué, je demeure fascinée.

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Je tombe régulièrement dans la spirale des vidéos de type «Ce que je mange dans une journée» sur Instagram. Je regarde avec intérêt la youtubeuse canadienne Keltie O’Connor tester (avec beaucoup d’autodérision) les régimes en vogue comme le plan alimentaire d’Adele, le «mode de vie» d’Emily Ratajkowski ou le programme d’entraînement de Zac Efron. Je suis captivée par cette diet porn, cette pornographie de la privation.

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Heureusement, je peux aussi assouvir ma curiosité avec des trucs pas mal plus nourrissants. Je pense au très pertinent livre Anti régime, de la nutritionniste Christy Harrison, ou au balado Maintenance Phase, qui déboulonne avec humour et beaucoup de rigueur la pseudoscience derrière les régimes miracles d’hier et d’aujourd’hui, dont Keto, Master Cleanse et autres jus de céleri. 

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Pour éviter de croire la petite voix qui me chuchote que les gens qui remplacent leurs tranches de pain par des feuilles de laitue sont meilleurs que moi, j’aime bien suivre sur Instagram des personnalités qui s’en prennent à l’industrie du régime, comme Nadia Tranchemontagne (@latranchemontagne), Bernard Lavallée (@nutritionnisteurbain) et Caroline Huard (@loounie). Leur point de vue me fait du bien.

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Voilà, je suis une pro des régimes en rémission. Un petit pas à la fois.


Laurence est l’auteure des romans Rentrer son ventre et sourire et Rentrer son ventre et sourire, la suite. Quand elle ne calcule pas ses macro et micronutriments, elle travaille à l’écriture de son troisième livre.

À VOIR: Clin d'œil: Mélissa Désormeaux-Poulin, Behind the scene 

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