Ce qu’il faut savoir des négociations de l’ONU pour protéger la haute mer
Andrea Lubeck
Les États membres de l’ONU ont commencé lundi deux semaines de négociations qui visent à accoucher d’une entente pour protéger la haute mer, ces eaux internationales qui n’appartiennent à aucun pays. Voici ce qu’il faut savoir.
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Ça fait 15 ans que des discussions informelles se tiennent sur la haute mer, qui est considérée comme «un bien public mondial». C’est aussi la troisième fois en moins d’un an que les négociateurs se réunissent à New York pour une session supposée être la dernière.
Ces derniers ont la tâche de s’entendre sur un futur traité sur «la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale».
Leur but est notamment de créer des aires marines protégées, alors que les États membres de l’ONU se sont engagés lors de la plus récente conférence sur la biodiversité (COP15) à protéger 30% des terres et 30% des eaux d’ici 2030 (30x30). À l’heure actuelle, 1% seulement de la haute mer est protégée.
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On sent un certain optimisme pour cette ronde de négociations, encouragé par l’accord historique qui a été conclu à la rencontre internationale, qui s’est déroulée à Montréal en décembre dernier.
«Nous sommes optimistes sur le fait que la COP15 sur la biodiversité ait donné le coup de pouce nécessaire aux gouvernements pour que cet accord passe la ligne d’arrivée», a indiqué Pepe Clarke, de WWF, à l’AFP.
Toutefois, les défenseurs mettent en garde contre un naufrage, malgré l’optimisme affiché. «Nous avons déjà dépassé le temps imparti. Ces discussions sont la dernière chance d’aboutir. Les gouvernements ne doivent pas échouer», a insisté Laura Meller, de Greenpeace, dans un communiqué.
Des enjeux litigieux
En ce début de négociations, le projet de texte est truffé de parenthèses et d’options, qui témoignent de désaccords entre les parties sur de nombreux enjeux contentieux. Ce qui pose problème, c’est notamment le processus de création des sanctuaires protégés.
Les modalités d’application de l’obligation d’évaluer l’impact sur l’environnement d’activités envisagées en haute mer ne font pas non plus l’unanimité.
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La haute mer commence là où s’arrêtent les zones économiques exclusives des États, qui s’étendent jusqu’à 370 km des côtes. Elle représente 60% des océans et près de la moitié de la planète; sa protection est donc essentielle pour atteindre la cible 30x30 convenue à la COP15.
La protection des écosystèmes océaniques est d’ailleurs primordiale parce qu’ils fabriquent la moitié de l’oxygène que l’on respire et absorbent une grande quantité du CO2 émis par les activités humaines.
— Avec l’AFP