Entrave aux policiers: Amalega Bitondo reste détenu
Michael Nguyen | Journal de Montréal
Le leader contre les mesures sanitaires François Amalega Bitondo restera détenu jusqu’à son procès pour entrave aux policiers, a tranché une juge en expliquant n’avoir pas eu d’autre choix en raison des positions radicales de l’accusé.
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«J’étais prête à vous libérer, mais vous avez refusé. Les conditions de libérations que j’aurais pu émettre sont illégales, le reste vous appartient », a commenté la juge Annie-Claude Chassé, ce matin à la cour municipale de Montréal.
Détenu depuis mardi, Amalega Bitondo, 43 ans, restera donc dans une cellule de la prison de Bordeaux jusqu’à son procès pour une affaire remontant à mars dernier. À l’époque, il serait entré dans une épicerie sans masque avant d’être expulsé. La police avait été appelée et face à l’attitude du militant anti-vaccin, les forces de l’ordre n’avaient pas eu le choix que de l’arrêter.
Faux prétexte
Son procès devait se tenir mardi. Utilisant un faux prétexte, l’ex-professeur de mathématiques avait pu entrer dans l’édifice du Vieux-Port, sans masque. Mais quand il est apparu que sa « condition » en était une « de conscience » et non médicale, il s’est fait expulser de l’édifice. Face à son refus de se plier aux règles sanitaires et ainsi de se présenter devant le juge, un mandat d’arrestation avait été lancé contre lui.
«Le masque, c’est une torture qui va contre les droits de la personne. J’ai peur de ce morceau de tissu, j’ai peur, madame la juge », a lancé François Amalega Bitondo hier en espérant être libéré.
Pas d’accommodement
Lors de son audience hier, par visioconférence, la juge a tenté de vérifier s’il allait accepter une condition « minimaliste », soit de porter un couvre-chef en se déplaçant dans l’édifice.
«Pour les mesures sanitaires, c’est non », avait-il répondu, catégorique.
Or, comme les règles sanitaires sont inscrites dans un décret gouvernemental, la juge ne peut pas lui faire d’accommodement. Ainsi, s’il était libéré, il était clair qu’Amalega Bitondo n’allait pas se présenter à son procès, peu importe comment il joue sur les mots pour faire croire le contraire.
«Il n’y a pas d’autres options qui se présentent à moi », a expliqué la juge.
Visiblement mécontent de cette décision de le garder détenu, le militant a tenté d’argumenter avec la magistrate. Tentant de négocier sa liberté, il a même proposé de subir son procès chez lui, dans le confort de son foyer.
«Vous n’êtes pas obligés d’être d’accord avec ma décision, en quel cas vous avez des recours », a répliqué la magistrate en rappelant que c’était Amalega Bitondo lui-même qui s’était placé dans cette situation.
La juge a toutefois entamé des démarches pour que son procès pour entrave se tienne rapidement, afin de limiter autant que possible sa détention.