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Culture

Alain Lapointe des BB est à la retraite

Photo : Bruno Petrozza / TVA Pu
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Daniel Daignault

2023-02-01T12:00:00Z
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C’est pour que la mémoire et l’œuvre du groupe restent vivantes que son seul membre survivant, Alain Lapointe, a décidé de livrer ses souvenirs dans La folle aventure des BB. Écrit par Nathalie Roy en collaboration avec le guitariste, claviériste, bassiste et chanteur, ce livre est un beau cadeau que le musicien laisse aux fans de toute une génération en les entraînant en coulisses.

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Alain, comment ce projet de livre a-t-il vu le jour?

J’avais dit en entrevue, aux funérailles de François (Jean), que je voulais écrire un livre. Je suis le dernier, donc le seul, qui peut raconter ce qu’on a vécu. Je voulais que ce soit fait de façon objective, en relatant les faits, la vraie affaire, ce qu’on a vécu et comment on l’a vécu. Trois mois après, Danika Fleury, qui est vice-présidente de Let Artists Be — qui produit plusieurs artistes, dont Ludovick (Bourgeois) —, m’a contacté. Elle m’a dit qu’elle était une fan des BB et qu’elle était intéressée à me fournir une équipe pour raconter l’histoire du groupe.

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Comment ça s’est passé ensuite?

Elle est venue chez moi avec un réalisateur qui a filmé lesentrevues et, à partir de là, il a été question de faire un livre, puis un documentaire, qui sortira au printemps. Je la trouvais sympathique, et surtout, j’ai vu qu’elle était sérieuse. Ils ont trouvé une maison d’édition, l’auteure Nathalie Roy, et tout s’est mis en place rapidement.

Patrick, François et toi, vous avez connu toute une carrière avec les BB!

Obtenir 14 chansons dans le Top 10 et 8 numéros un au palmarès, c’est très rare. On entend encore souvent les chansons à la radio, on est aussi dans les karaokés et même dans les mots croisés! Il fallait que je mette en lumière tout ce qu’on a vécu en coulisses. Les gens ne savent pas les trois quarts de tout ce qui est dit dans ce livre.

Andre Viau / Le Journal de Montr
Andre Viau / Le Journal de Montr

Étais-tu plus proche de Patrick ou de François?

J’étais plus proche de Patrick. Avec nos femmes, on faisait plus de choses ensemble, on s’invitait souvent à souper l’un chez l’autre. À une époque, il a habité deux mois chez nous, à Saint-Sulpice, au lieu de voyager tous les jours, parce qu’on enregistrait au studio où j’enseignais.

Finalement, Patrick était un peu comme un frère pour toi...

Oui. Ça m’a donné un coup quand il a commencé à être malade. Au départ, il était convaincu qu’il s’en sortirait, et je voulais le croire. Au début de sa maladie, il était encore beau et il avait toutes ses facultés. Mais il était trop tard, ça faisait un an et demi qu’il était malade et qu’il ne voulait pas aller à l’hôpital.

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Que diraient les gars s’ils pouvaient lire le livre?

C’est sûr qu’il y a des souvenirs qui leur reviendraient. Ce sont les seuls qui sauraient de quoi je parle pour vrai, parce qu’ils étaient là. On rirait sûrement. Patrick et François auraient aussi eu des choses à raconter, parce que c’est certain que j’en ai oublié des bouts; ça fait quand même 30 ans.

Andre Viau / Le Journal de Montr
Andre Viau / Le Journal de Montr

Quels ont été les plus grands succès du groupe, selon toi?

Je dirais Tu ne sauras jamais, T’es dans la lune et Donne-moi ma chance. Il y a aussi eu Seul au combat et Parfums du passé. C’était des bonnes chansons, qui ont eu du succès, comme Loulou, La sirène et Fais attention. On ne faisait que des hits!

Ces chansons ont bien vieilli...

Elles ont traversé trois générations. Quand on faisait nos spectacles, notre deuxième carrière (amorcée en juillet 2008 aux FrancoFolies de Montréal) a été plus longue que la première. On était plus sages, on avait des familles. Mais à l’époque, c’était sex, drugs and rock and roll sur les derniers milles, on ne peut pas le cacher. Ce qui a été le fun de la deuxième carrière, c’est qu’on réalisait ce qui nous arrivait. Les premières années des BB ont déboulé si vite qu’on n’avait pas le temps de tout réaliser, on n’avait pas de recul. On arrivait à un endroit, on faisait les émissions de télé, les entrevues pour les radios et les journaux. On partait en France pour faire des spectacles, on revenait au Québec, le téléphone sonnait sans arrêt.

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Ce retour sur scène après plusieurs années d’absence a été une bonne chose pour vous trois...

Oui, et entre les deux, ç’a été le marasme pour tout le monde, c’était l’enfer. Quand ça s’est décidé qu’on mette !n à l’aventure des BB, je ne m’y attendais pas. On était chez Pat et on avait eu une mauvaise critique à la suite de notre spectacle au Forum. Ça nous avait assommés. C’était une erreur de la production. On aurait dû se produire au Forum après avoir fait une tournée au Québec, pas avant, parce que les producteurs se fient aux critiques de Montréal. Au lieu d’avoir 80 shows à notre agenda, on en a eu 15... Patrick et François ont décidé d’arrêter ça; moi, je leur disais: «Tous les bands ont connu une période plus diffcile, on peut se remettre au travail .» 

Courtoisie
Courtoisie

Évidemment, avec le départ de Patrick, ç’a été la fin des BB...

Quand j’ai vu que Patrick allait partir — il est décédé en novembre 2017 —, je me demandais ce que je ferais. Ma carrière allait-elle finir? J’enseignais de temps en temps, et l’été, on faisait des spectacles. Finalement, j’ai travaillé dans le milieu de l’automobile pendant trois ans et j’ai trouvé ça dur, mais avec la pénurie de professeurs, et grâce à mon expérience, j’ai facilement eu un poste d’enseignant à l’école.

Tu avais enseigné pendant combien de temps auparavant?

J’ai fait ça durant 20 ans, mais je n’avais pas de permis à l’époque, et on engageait ma compagnie pour faire de la formation auprès des décrocheurs. J’en ai ramené de 600 à 700 à l’école. J’ai été cinq ans à Repentigny et cinq ans à Joliette avec l’École des arts de la scène.

Photo : Bruno Petrozza / TVA Pu
Photo : Bruno Petrozza / TVA Pu

Es-tu à la retraite?

Oui, à la retraite forcée, parce qu’il y a un an et demi, je me suis crevé un oeil. Quelle histoire! Je suis tombé en bas de mon lit en faisant un mauvais rêve. En plus, c’était mon bon oeil, parce que j’ai des problèmes avec mes yeux depuis l’âge de 20 ans, j’ai eu deux opérations.

Voir Ludovick sur scène ou à la télé, j’imagine que ça t’émeut...

C’est sûr! Il est un peu comme un deuxième !ls, je l’ai bercé quand il était bébé. Je le connais tellement, on s’entend vraiment bien, et aussi avec José, sa mère, qui est très chouette.

La biographie des BB est en vente.

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