À quoi pourraient servir des troupes étrangères en Ukraine?

Le président français, Emmanuel Macron, a grandement surpris la communauté internationale lorsqu’il s’est avancé sur le fait qu’il n’excluait pas l’envoi de troupes occidentales en Ukraine. Mis à part de fortes réactions de ses homologues européens, plusieurs se sont aussi questionnés quant à l’intérêt d’envoyer des soldats dans le pays en guerre, et surtout à savoir si cette option signerait le début d’une guerre ouverte entre l’OTAN et la Russie.

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Pour y répondre, l’analyste et ancien membre de l’aviation navale française, Xavier Tytelman, a épluché la question sur le plateau de LCI.

Tout d’abord, il marque clairement son désaccord face à l’envoi de troupes combattantes en Ukraine. Toutefois, il précise que des Occidentaux se trouvent déjà en zone de guerre; il fait ainsi référence aux gendarmes qui participent aux enquêtes sur les crimes de guerre de l’armée russe.

Il soulève également que des soldats européens ou américains pourraient rendre toutes sortes de services aux Ukrainiens sans avoir la nécessité de s’engager directement avec les soldats russes.

Il mentionne l’exemple de soldats qui auraient pour mission d’apporter de l’aide humanitaire, comme des démineurs, des instructeurs, des médecins militaires ou encore des troupes qui s’occuperaient de la défense aérienne pour détruire les missiles qui visent des civils.

«C’est compréhensible», déduit M. Tytelman.

Au-delà de l’aide humanitaire, des troupes occidentales pourraient aussi surveiller la frontière entre l’Ukraine et la Biélorussie, où l’armée russe avait d’ailleurs ouvert un front pour attaquer Kyïv au début de l’invasion en février 2022 avant de se retirer à l’automne.

L’analyste explique que «les Ukrainiens a priorimobilisent entre 120 000 et 150 000 hommes à cet endroit-là au cas où» les armées russes ou biélorusses prenaient la décision de rouvrir un front.

Cette stratégie pourrait être «très utile» selon M. Tytelman et elle pourrait libérer plusieurs combattants ukrainiens pour les envoyer dans le Donbass.

Le youtubeur ajoute que l’initiative pourrait rééquilibrer le rapport de force.

«S’il y avait 120 000 Ukrainiens qui étaient disponibles demain pour retourner au front, le front change totalement de vision», affirme-t-il.

Cependant, ce type d’initiative comporte plusieurs risques. D’ailleurs, M. Tytelman donne l’exemple des troupes pour le maintien de la paix qui avaient été envoyées en ex-Yougoslavie à l’issue des guerres et dont des soldats étaient morts dans le conflit.

«Qu’est-ce qu’on fait si jamais les Russes nous ciblent directement?» demande-t-il.

«Encore une fois, je ne souhaite pas qu’on ait des soldats français qui tirent sur les Russes, répond-il. Là, ce serait un engagement direct de nos troupes et je ne le souhaite pas.»