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5 conseils de la tiktokeuse Annie Archambault pour aider directement les personnes en situation d’itinérance

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Photo portrait de Guillaume Cyr

Guillaume Cyr

2021-12-16T12:00:00Z
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La Montréalaise Annie Archambault fait tout un travail d’éducation populaire sur TikTok, où elle partage les réalités des personnes en situation d’itinérance - ainsi que des trucs pour leur venir en aide. Elle nous en donne quelques-uns. 

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Quand Annie Archambault a démarré son compte TikTok @surleborddelaligne, il y a 7 mois, elle ne s’attendait pas à un tel succès : la jeune femme de 31 ans cumule maintenant près de 25 000 abonnés et ses vidéos ont été vues des centaines de milliers de fois. 

Il faut dire qu’elle consacre plusieurs heures par semaine à produire du contenu, et qu’elle sait ce dont elle parle : elle s’est elle-même retrouvée à vivre en situation d’itinérance pendant environ 5 ans, après avoir quitté une relation empreinte de violence conjugale. 

Courtoisie
Courtoisie

Elle travaille aujourd’hui comme paire aidante auprès de jeunes pour CACTUS Montréal, un organisme de prévention des ITSS situé au centre-ville.  

Voici cinq de ses conseils*.  

*Annie Archambault donne les conseils suivants en son propre nom : pas celui de CACTUS Montréal.  

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1. Parlez à la personne pour lui demander ce dont elle a besoin  

Une des meilleures façons de savoir quoi donner à quelqu’un, c’est simplement de lui demander ce dont il a besoin.  

Selon Annie Archambault, voici ce qu’on risque de vous répondre, en ordre d’importance :       

  • De l’argent, pour que la personne achète elle-même ce dont elle a besoin (peu importe ce que c’est)        
  • Une carte-cadeau d'un restaurant comme Tim Hortons, pour qu’elle puissent acheter ce qu‘elle veut quand elle le veut et y passer du temps à l’intérieur        
  • Une carte d’appel        
  • Des bas – c'est toujours utile et personne n’en a assez       
  • De la nourriture - même si à Montréal, la nourriture est assez accessible auprès de divers organismes, si ce que la personne veut, n’hésitez pas        
  • Des petites gâteries - «ça peut vraiment faire plaisir des bonbons ou du chocolat, autre chose que le nécessaire», indique Annie Archambault.             

Elle insiste aussi sur l’importance de donner aux organismes communautaires. Ils sont bien au fait des besoins de cette clientèle, et en plus, ils peuvent aider les gens qui vivent de l’itinérance cachée, une situation dans laquelle se trouvent surtout des personnes qui sont plus vulnérables dans la rue comme les femmes, les jeunes hommes ou des membres de la communauté LGBTQ+.  

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Vous ne croiserez sûrement pas ces personnes, ou vous ne vous rendrez pas compte qu’elles sont dans le besoin. «Tu passes tes journées à la bibliothèque, dans un McDo, au Tim, dans les wagons de métro, tu fais du couchsurfing de sofa à sofa, tu dors dans ton auto... Il y a aussi des échanges de services sexuels avec quelqu’un seulement pour avoir un toit», dit-elle. 

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2. Ne tentez pas de contrôler la façon dont la personne dépensera l'argent que vous lui donnez  

Si vous choisissez de donner de l’argent à une personne en situation d’itinérance, tant mieux : ça peut vraiment lui donner un bon coup de pouce. Une fois que c’est fait, il ne faut pas tenter de contrôler là où elle va le dépenser - après tout, donner de l’argent, c’est aussi donner un choix, et c’est non négligeable.  

Annie Archambault remarque que plusieurs personnes croient que les personnes en situation d’itinérance vont nécessairement acheter de la drogue avec ce montant. Pourtant, ce n’est pas tout le monde qui consomme, dit-elle. 

Même si l’argent va dans la drogue, il peut y avoir du positif : chez les personnes dépendantes, il y a des risques pour la santé si elles tombent en sevrage rapidement. Une personne qui a accès à sa consommation grâce à de l’argent sera aussi moins susceptible de commettre un crime ou de se mettre en danger pour avoir sa dose, indique Annie Archambault.  

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3. N’ignorez pas les personnes en situation d’itinérance   

C’est super important de ne pas ignorer les personnes en situation d’itinérance, rappelle Annie Archambault. Même si on n’a rien à donner, une salutation peut faire une bonne différence.  

@surleborddelaligne

Si personne te l’a dit aujourd’hui, Je t’aime. 💙

♬ original sound - Surleborddelaligne
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«Les gens ne savent souvent pas comment agir lorsqu’ils croisent une personne en situation d’itinérance, souligne-t-elle. Je pense que l’important c’est de faire un petit signe, un petit sourire, un petit geste de tête.» 

Elle spécifie que certaines personnes en situation d’itinérance vont être assis dans le wagon d’un métro pendant une journée complète, sans même recevoir une seule salutation. «C’est super important au moins reconnaître qu’ils sont là et qu’on les voit», indique-t-elle.  

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4. Ne soyez pas vexé si votre don est refusé  

Les personnes en situation d’itinérance n’ont pas souvent la possibilité de faire des choix, explique Annie Archambault.  

Il ne faut donc pas se vexer si elles refusent quelque chose qu’on leur propose pour une raison X ou Y : laisser le choix à la personne, c’est un geste puissant qui lui redonne de l’estime de soi.   

«Quand on est en situation d’itinérance, c’est comme si on n’avait plus le droit d’avoir des goûts, des préférences, une personnalité, d’être végé... C’est considéré comme si on ne voulait pas s’aider», dit-elle.  

Une personne qui refuse par exemple une boîte de barres tendres a peut-être une condition médicale l’empêchant de manger certains aliments (comme une allergie aux noix) ou n'a tout simplement pas faim.   

«Ça se peut que ça soit une baguette impossible à mastiquer parce que la personne a des problèmes de dentition», donne en guise d’exemple Annie Archambault. 

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5. Faites attention aux mots que vous utilisez  

Annie Archambault le mentionne souvent sur son compte TikTok : quand on utilise le mot «itinérant», on résume une personne à sa situation de vie dans la rue, comme si ça constituait son identité entière. La formulation «personne en situation d’itinérance» permet de remettre les choses en perspective.  

«C’est un peu le même principe que de dire à quelqu’un que c’est un addict, ou un handicapé. C’est relié à du négatif. C’est déshumanisant et dégradant. Quand on dit “une personne” en parlant de toi, cette information rentre dans ton cerveau.» 

@surleborddelaligne

C’est plus long à dire, mais c’est beaucoup plus respectueux!

♬ original sound - erica.stubblefield9

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