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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Témoignage de journaliste: la difficulté de couvrir le 11 septembre

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TVA Nouvelles

2021-09-11T13:48:03Z
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Jean-François Guérin, aujourd'hui présentateur à l'émission Le Québec Matin sur les ondes de LCN, s'est rendu à New York le 11 septembre 2001. Il raconte son expérience. 

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Après être allé reconduire sa fille, qui a maintenant 22 ans, à la garderie, M. Guérin a reçu un appel de son affectateur Jean-Pierre Jodoin. 

«Il me dit ''ouvre ta télé, il y a un avion qui vient de foncer dans le World Trade Center, fais tes valises, tu t’en vas à New York''. À ce moment-là, le premier avion avait frappé, le deuxième pas encore», se rappelle-t-il. 

Au début, on pensait à un accident. «Donc, moi je me prépare, et dans ma préparation, la deuxième tour est frappée. On comprend que c’est du terrorisme, l’affaire vient de prendre une tournure complètement différente», dit-il. 

Dans les heures qui suivent, l'arrêt du transport aérien est décrété. 

«On fait atterrir tous les avions en Amérique du Nord alors que nous, on s’en va à New York. Alors, on oublie les aéroports. On se donne rendez-vous ici à TVA. On a une équipe d’une dizaine, par groupes de trois; journaliste, caméraman, opérateur de camion satellite et producteur.»

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Passer la frontière terrestre 

L'équipe prend donc la direction de New York par la route en se dépêchant de passer la frontière, parce qu'une rumeur courrait qu'elle allait fermer. «Quelque part vers 11h30, on quitte TVA à Montréal, on traverse aux États-Unis et on suit ça à la radio. Je n'ai pas vécu le 11 septembre en direct comme la plupart des gens, je l’ai vécu à la radio» dit M. Guérin.

À ce moment-là, le journaliste avait vu les tours en feu, mais pas les avions qui les fracassaient. 

«On est arrivés à New York quelque part au milieu de la soirée, vers 19h, et les premières images que j’ai vues de New York, c’était ces immenses colonnes de fumée», se rappelle-t-il. 

M. Guérin et son équipe sont arrivés au Liberty State Park au New Jersey, parce que tous les accès à New York étaient bloqués. 

«On s’était couchés dans le camion, on commençait très tôt le lendemain matin. On s’était dit : hier soir, quelqu’un nous aurait dit que deux avions allaient détruire le World Trade Center, personne n’y aurait cru, aurait dit c’est un mauvais film de science-fiction, or, ça venait de se passer», dit-il. 

Alors que son collègue Yves Malo avait réussi à rentrer à Manhattan pendant la nuit, l'équipe de Jean-François Guérin est arrivée le 12 septembre au matin en passant par le pont de Brooklyn parce que la plupart des accès étaient toujours bloqués. 

Des scènes inoubliables  

Le journaliste se rappelle d'une odeur âcre, combinaison de produits chimiques et de fumée. 

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«Le travail de journaliste était à la fois compliqué et très simple parce que qui que ce soit que tu croisais sur le trottoir, résident, service d’urgences, les gens nous parlaient, c’était facile. Tout le monde avait une histoire à nous raconter», note-t-il. 

«Je me rappelle d'avoir vu des piles de voitures écrasées, la poussière sur les trottoirs, les restes du World Trade Center qui s’étaient répandus sur des kilomètres», se remémore-t-il. «Mon collègue avait pris des pièces du World Trade Center qu’il avait trouvées au sol et nous a fait une sorte de pièce commémorative de l'événement.»

Plusieurs journalistes étaient sur place: Réjean Léveillé, Yves Malo, et Paul Larocque était venu rejoindre l'équipe trois jours plus tard. «À l’époque, c’était le plus grand déploiement que j’avais vu à TVA à l’extérieur, c’était presque du 24/7», note M. Guérin. 

M. Guérin est resté dans la Grosse Pomme une dizaine de jours. 

«Dans les jours qui sont suivis, les histoires s’imposaient d’elles-mêmes», dit-il. «Il y avait des affiches United We Stand qui sont apparues partout en montrant qu’on était tous solidaires. Il y avait des secouristes qui arrivaient de partout, parce que dans les premières heures, même les premiers jours, on avait espoir de retrouver des survivants là-dedans. Il y avait des gens qui arrivaient de partout pour aider New York à se relever.»

«L’image que je garde en tête, c’est cette image de ce qui restait du World Trade Center. Il y avait une structure à 45 degrés, je l’ai vue et je ne l’oublierai jamais.»

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