Wall Street dans le rouge: «Quand Trump s’attaque au président de la Fed, ça ne passe pas du tout»
Agence QMI
La croisade du président américain Donald Trump contre le président de la Fed, Jerome Powell, ne passe pas du tout aux yeux des investisseurs sur Wall Street, un sentiment qui s’est reflété sur les principaux indices boursiers au cours des derniers jours.
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Le Dow Jones a encore terminé dans le rouge lundi en perdant 2,48% et se dirige vers son pire mois d’avril depuis 1932, selon le Wall Street Journal.
En entrevue à l’émission Le Québec matin, le planificateur financier Fabien Major avance que malgré ses politiques économiques controversées, ce sont les attaques du président américain envers M. Powell qui sont particulièrement dommageables pour les marchés.
«Quand Donald Trump se mêle de politique, on peut comprendre, dit-il. Mais quand il se mêle d’économie et qu’il s’attaque au président de la Fed, ça ne passe pas du tout.»
Cette querelle est inusitée dans un pays comme les États-Unis, où l’indépendance du président de la banque centrale est habituellement respectée.
«Il est clair que de s’attaquer à Jerome Powell, je pense que ce n’est pas quelque chose qui est vraiment permis dans l’économie traditionnelle, avance M. Major. On a vu ça dans des pays dans le temps comme le Venezuela, l’Argentine, la Russie ou même le Zimbabwe, mais pas dans un pays occidental qui se tient. Ça prend une indépendance de la banque centrale.»
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«Que Trump veuille nommer des gens loyaux plutôt que compétents, ça dépasse la communauté économique», ajoute-t-il.
Le président souhaiterait davantage de baisses de taux d’intérêt, ce qui n’est pas une bonne idée en période d’incertitude inflationniste.
«Le président de la Fed, c’est le gardien du futur économique du pays, mentionne-t-il. Ses visées ne sont pas de la durée d’un mandat électoral, c’est beaucoup plus long que ça, c’est pour une génération. Les mouvements de taux doivent être savamment étudiés, et parfois, ça ne fait pas l’affaire des politiciens.»
«Très souvent, les présidents ne sont pas d’accord, et c’est une bonne chose ainsi, continue le planificateur financier. On regarde l’avenir du pays et si, par exemple, il y a résurgence de l’inflation, il faut que les taux soient plus forts pour atténuer le choc, mais là Donald Trump veut s’amuser avec ça, comme l’ont fait des pays qui sont dans le tiers monde.»
En attendant le prochain commentaire de Donald Trump, les marchés pourraient gagner quelques points de pourcentage, mardi, mais ce ne serait qu’en raison d’achats automatisés de certains investisseurs.
«On voit des rebonds techniques parce que très souvent, il y a des algorithmes qui font des achats automatiques le lendemain de journées désastreuses quand c’est des replis parfois de plus de 5% sur certains titres et indices, affirme Fabien Major. C’est ce qui se passe en ce moment. On voit les contrats, les «futures» en anglais, et donc on sait comment le marché va ouvrir.»
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus