NFL: vers un exode d’entraîneurs?


Stéphane Cadorette
La croyance populaire veut qu’une fois qu’un entraîneur atteint la NFL, il soit là pour y demeurer. Avec les faramineux contrats qui ont été distribués dans les dernières semaines à travers la NCAA, rien n’est moins certain.
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Dans la NFL, contrairement aux joueurs, la valeur des contrats octroyés aux entraîneurs n’est pas souvent connue. Il est évidemment permis de croire que ceux qui dirigent une équipe depuis longtemps, comme Bill Belichick (Patriots), Mike Tomlin (Steelers), John Harbaugh (Ravens), Andy Reid (Chiefs), Sean Payton (Saints) et Pete Carroll (Seahawks) gagnent dans les huit chiffres annuellement.
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Des salaires de 10 à 20 millions (dans le cas de Belichick) seraient considérés comme logiques dans le marché actuel. Pour le reste des pilotes, cependant, ce n’est pas toujours la manne et les équipes n’ont jamais eu d’ennuis à les embaucher.
Vague de gros contrats
Or, plusieurs entraîneurs viennent de toucher le gros lot sur la scène universitaire américaine.
Lincoln Riley a filé de l’Oklahoma à la Californie (USC) pour un contrat qui lui rapporterait 110 millions, une maison de six millions à Los Angeles et un jet privé. Un chausson avec ça ?
Brian Kelly a quitté Notre Dame pour LSU avec un contrat de 10 ans pour 95 millions. Mel Tucker a aussi touché le gros lot à Michigan State (10 ans, 95 millions). Pas mal pour quelqu’un qui n’a jamais pu s’élever plus haut qu’un rôle de coordonnateur défensif ou d’entraîneur-chef par intérim dans la NFL.
Ajoutons les ententes lucratives de 8,5 millions par année pour James Franklin à Penn State et 8 millions par an pour Mario Cristobal à Miami.
Plus de garanties
Pendant longtemps, le gros avantage pour un entraîneur dans la NFL était que son contrat était garanti, contrairement à ceux dans la NCAA. Toutefois, dans la récente vague à travers la NCAA, l’argent devient presque garanti en totalité. C’est sans parler du fait que ces contrats sont basés sur une période de huit à dix ans. Dans la NFL, les plus longs contrats, sauf dans de rares exceptions, sont limités à six ans. Encore là, la plupart du temps, c’est quatre ans.
Plusieurs entraîneurs sur la scène universitaire préfèrent aussi le contrôle total qu’ils ont sur le plan du recrutement et du personnel.
Changements à venir
La table est donc mise pour un branle-bas de combat dans la NFL. Soit les entraîneurs commenceront à réclamer des sommes bien plus importantes, soit la menace d’un départ vers la NCAA deviendra réelle.
Récemment, avant que l’Université de l’Oklahoma pourvoie son poste d’entraîneur-chef vacant, il semble que la cible principale de l’institution n’était autre que le pilote des Cardinals de l’Arizona, Kliff Kingsbury.
Ce ne sera pas le cas pour l’instant, mais quand un programme universitaire s’attaquera avec conviction à un entraîneur-chef ou encore à des coordonnateurs réputés dans la NFL, sans doute que l’écoute sera attentive à des conditions égales.
Si les équipes de la NFL veulent garder le dernier mot, la valse des dollars deviendra presque obscène.
5 points à surveiller
- Bouchon de circulation
Il y a actuellement tout un bouchon en vue des séries avec 28 équipes qui sont toujours mathématiquement en vie, mais surtout, 24 d’entre elles qui revendiquent au moins six victoires. C’est du jamais vu à la 15e semaine d’activités. Pour la troisième fois seulement depuis 1990, aucune équipe n’a encore officialisé sa présence en séries à ce stade avancé de la saison. Le fait qu’il s’agit d’une première saison de 17 matchs n’est évidemment pas étranger à cette situation. - Des places en séries
Parlant de séries, plusieurs scénarios complexes existent pour que différentes équipes se qualifient cette semaine. Ce qui est certain, c’est qu’avec des victoires, les Cardinals, Packers et Buccaneers obtiendront officiellement leur billet dans la NFC. Du côté de l’AFC, les Titans s’assurent aussi d’une place s’ils battent les Steelers. - Guerriers de la route
Les Cardinals auront l’occasion, face aux Lions à Detroit, de réaliser ce qu’aucune autre équipe n’a réussi depuis les Bears de 1941-42. Ils pourraient en effet devenir les deuxièmes dans l’histoire de la NFL à remporter au moins huit matchs de suite sur la route par des écarts d’au moins 10 points. Les Bears avaient tenu le coup neuf matchs de suite à l’époque. - Vers la quadruple couronne ?
Tom Brady figure assurément dans la liste des candidats potentiels au titre de joueur par excellence dans la ligue. Actuellement, il est le meneur chez les quarts-arrières pour les passes complétées (378), les passes tentées (554), les verges (4134) et les passes de touchés (36). Durant son illustre carrière, il n’a jamais terminé en tête des quatre catégories dans une même saison. - Vikings cardiaques
On dit souvent que les matchs des Vikings sont toujours serrés jusqu’à la fin cette saison. Ce n’est pas une illusion, puisque 12 de leurs matchs ont été décidés par huit points ou moins. Le record de matchs soldés par une possession dans une saison est de 14 et il appartient aux Giants de 1994 et aux Ravens de 2015. Les Vikings sont en action face aux Bears demain soir.