Une septième victoire de suite pour les Patriots
Stéphane Cadorette
Par une soirée où le vent a volé la vedette à Buffalo, les Patriots se sont assurés de rappeler aux Bills qu’ils sont une équipe plus physique et mieux dirigée qu’eux, dans une victoire de 14-10.
Bill Belichick n’a même pas essayé de jouer à cache-cache sur le plan stratégique. Buffalo, décembre, -1000, des rafales décoiffantes... «On va vous courir dans la gorge, vous allez le savoir et vous ne pourrez rien y faire», s’est sans doute dit l’entraîneur des Patriots, avec raison.
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Pourquoi exposer son inexpérimenté quart-arrière recrue Mac Jones aux éléments climatiques hostiles de la forteresse d’un gros rival de division? Surtout quand les Patriots ont le luxe de miser sur un champ-arrière aussi profond et productif.
Bref, ce même Mac Jones a tenté trois passes. Pas durant une séquence offensive. Pas durant un quart. Pas pendant une demie. Trois petites passes dans toute la rencontre! Jones en complété deux, pour 19 verges.
Les Patriots sont ainsi devenus l’équipe ayant remporté un match avec le moins de passes tentées depuis les Bills de 1974, qui avaient battu les Jets avec deux tentatives de passes. Quelle ironie!
Les Patriots n’ont au final gagné qu’un seul premier jeu par la passe, leur plus bas total depuis le 4 décembre 1983.
Gros duo
Tout ça, c’est bien anecdotique, mais la véritable histoire du match, c’est le jeu au sol punitif des Patriots et l’incapacité des Bills à l’arrêter.
Les Patriots ont terminé la rencontre avec 46 courses pour 222 verges, soit une moyenne plus qu’efficace de 4,8 verges par portée. Damien Harris a sonné la charge avant de se blesser avec 10 courses pour 111 verges, dont un long touché sur une course de 64 verges. Le costaud Rhamondre Stevenson a bien complété le boulot avec 78 verges. Son style robuste a fini par casser la volonté défensive des Bills.
L’autre histoire du match, justement, c’est l’incapacité des Bills à s’ajuster, autant défensivement qu’offensivement. Même si tout le stade savait que la course s’en venait à chaque jeu, la défensive n’a jamais trouvé de solution.
Dans un match peu commode sur le plan climatique, les Patriots ont imposé leur puissance brute de façon claire. C’est un message qui peut laisser des traces dans la tête des joueurs adverses, qui ont été piétinés même en sachant que le train s’en venait.
Quand une rencontre impose un tel style, les Bills ne peuvent être dans le coup avec leurs porteurs Devin Singletary (36 verges en 10 courses) et Zack Moss (21 verges en 8 courses).
Sur le plan aérien, dans des conditions loin d’être idéales, Josh Allen a fait ce qu’il a pu avec 15 passes complétées en 30 tentatives pour 145 verges. Il n’a pas aidé par ses receveurs, qui à quelques reprises, n’ont pas réussi les gros attrapés qui auraient changé le match.
Impact important
Quant au coaching, il est inconcevable que les Bills n’aient pas tenté davantage de courses avec leur véritable cheval, Allen. Du haut de ses 6 pi 5 po et 235 lb, il est malheureusement la menace au sol la plus crédible pour les Bills. Il faut savoir protéger son joyau, mais aussi l’utiliser à bon escient quand l’urgence le dicte.
L’entraîneur-chef Sean McDermott, habituellement fiable, n’a pas géré son meilleur match, surtout en ce qui a trait au cadran en deuxième demie. Dès le début de la rencontre, une première bourde a été commise. Les Bills se devaient, dans les conditions climatiques exceptionnelles du moment, choisir d’avoir le vent dans le dos en fin de match plutôt que d’opter pour recevoir le botté d’envoi en deuxième demie.
La saison dernière, la division Est de l’AFC semblait vivre un grand changement de garde après 20 d’une domination écrasante des Patriots. Les Bills s’imposaient tout à coup comme l’équipe à battre et les Patriots semblaient loin derrière.
Un an plus tard et c’est comme si ce trou dans le temps n’était jamais survenu. Les Patriots ont dicté l’allure du match et les voilà au premier rang dans la conférence avec un dossier de 9-4. Les Bills (7-5), glissent quant à eux au septième rang et le risque d’être exclus des séries devient réel.
Dans trois semaines, les deux équipes se reverront à Foxboro. Il faudra voir si la première bataille de cette guerre aura laissé des séquelles. Dans des conditions plus normales, les Bills demeurent bourrés de talent et peuvent encore renverser la vapeur. Sauf que la manière dont les Patriots se sont imposés risque de semer le doute.