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L'article provient de Clin d'oeil

Aesthetics of Joy: une méthode d'organisation pour se sentir (enfin) mieux chez soi

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Manon Chevalier

2022-02-17T20:30:00Z
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Et si la culpabilité, l’anxiété, le regret ou le sentiment d’être toujours à bout de souffle se nichaient dans notre intérieur? J’ai testé une approche étonnante pour repérer ces émotions négatives et leur montrer la porte. C’était sans avoir ce qui m’attendait...

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Je suis casanière. Ça n’a rien d’un aveu honteux ou fracassant. Que voulez-vous, j’adore être chez moi. Et je ne suis pas la seule. Car s’il faut en croire le vif engouement pour la réno et la déco depuis le début de la pandémie, nous sommes nombreux à vouloir nous créer un foyer digne de ce nom! Et je ne parle pas que des télétravailleurs obligés de dénicher «un bureau pas trop laid ni trop grand, qui “fitte” dans un coin de la cuisine» ou des fans d’Emily in Paris qui ont fait main basse sur une télé HD plus grosse que leur canapé. Non, je parle surtout des gens qui ont une envie certaine, voire très certaine de se sentir bien dans leur condo, leur demi-sous-sol ou leur bungalow.

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Casanière, donc. Et, surtout, passionnée de tout ce qui traite de notre rapport intime à notre chez-soi. Après tout, il est beaucoup plus qu’un simple abri, c’est notre seconde peau. Je me suis donc plongée avec délectation dans un article parlant des émotions qui se cachent dans notre maison. Écrit par Ingrid Fetell Lee, à qui on doit le best-seller mondial Voir la beauté du quotidien et s’en émerveiller (Marabout), le texte paru sur ideas.ted.com a fait tilt. 

Car selon la designer, autrice et blogueuse américaine, notre lieu de vie abrite un lourd bagage émotionnel dont on gagnerait à se défaire. Parmi les émotions négatives au menu, elle souligne l’anxiété, la culpabilité, la honte, le regret et le sentiment d’être débordé, voire dépassé par les événements. Prenez la culpabilité qui se pointe à la vue d’une pile de livres qu’on se promet, jour après jour et sans succès, de lire. Ou encore l’anxiété qu’on éprouve lorsqu’un ami gaffeur dépose son verre de vin rouge sur notre nappe blanche comme neige. Ou le regret qui nous titille devant le jean (trop petit ou trop trendy) coûtant la peau des fesses... et qu’on n’a jamais enfilé. Ça vous dit quelque chose? «Toutes ces émotions, passagères ou anodines à première vue, finissent par nous peser, affirme Ingrid Fetell Lee. Elles peuvent même saper notre énergie et notre joie de vivre au quotidien. Ça vaut le coup de s’en défaire!» Il n’en fallait pas plus pour me donner envie de chasser les émotions négatives nichées dans mon cinq et demie. J’ai même entraîné des volontaires motivés dans l’aventure, dont j’ai recueilli les impressions. Voici ce que ça a donné...

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Enquête d’émotions 

Samedi, 11 h. J’attaque le salon. Motivée comme pas une, je me plante au beau milieu de la pièce et je me laisse imprégner par les vibrations ambiantes. Quelle émotion surgit en moi? Oui, la pièce est lumineuse, apaisante. Je m’y sens bien. Mais ma satisfaction est de courte durée, elle disparaît dès que j’aperçois la série de cadres alignés au bas du mur (ça fait un mois que je suis censée les accrocher). Bam! La culpabilité m’envahit. Je repère aussi ma lampe préférée, dont je me promets de réparer l’interrupteur défectueux. Pif! La honte se pointe. Et comme si ça ne suffisait pas, je zieute aussi mon canapé neuf, mais en manque de coussins, que je ne me décide toujours pas à acheter. Paf! L’anxiété de me tromper débarque. 

Vous voyez le topo? Après une bonne heure de ce manège, j’ai un peu le moral à plat. Mais n’écoutant que mon courage (ou mon masochisme), je me tourne vers le bureau, mon lieu de torture préféré. Très vite, je réalise combien les murs bleu-gris n’ont rien de stimulant pour mes neurones. Un coup de peinture s’impose! Pour le reste, mon bureau passe le test. Mais pas si vite: il est où, le mur d’inspiration que je veux créer depuis des lustres? Il est où? Hum, bonne question.

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Increvable malgré tout, je poursuis ma tournée qui, ma foi, s’étire jusqu’à la fin de l’après-midi. Traduire: donnez-vous du temps pour faire l’inventaire des mauvaises vibrations chez vous. Sur ma liste? Caler une bibliothèque instable de la salle à manger, qui suscite en moi une pointe d’anxiété sourde chaque fois que je passe devant. Même appréhension pour le grand miroir qui pèse une tonne. S’il fallait qu’il s’écroule en pleine nuit? Anxiété, je vous dis. Que dire aussi des beaux livres que m’a offerts mon ex, mais qui me rappellent mon don pour les mauvais choix amoureux? Enfin, j’oubliais presque la cocotte en fonte émaillée bleu ciel qui devait faire de moi la queen des braisés quand je l’ai achetée. Aujourd’hui, elle sert plutôt de déco bobo sur mon îlot – où trônent des livres de cuisine qui sont autant de sources de plaisir que de reproches de ne pas recevoir plus souvent... Bref, y a d’la job!

Survivre à l’inspection 

Le week-end suivant, place à la désintox domestique. Après avoir établi mes priorités, j’ai fait la liste de toutes les étapes nécessaires pour «assainir» chaque pièce. Mon défi? Tout repeindre, réparer, accrocher, solidifier, dégager et égayer en deux mois top chrono. Pas question de procrastiner: ça ne ferait que miner mon égo. Faque, GO! 

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La question qui tue: ai-je relevé le défi? En grande partie, oui. Je me suis enfin débarrassée des feelings sournois qui s’étaient incrustés à mon insu dans mon cocon. Franchement, je m’y sens encore mieux qu’avant. Et, surprise, j’ai décidé d’ignorer certaines émotions que je croyais négatives. Par exemple, pourquoi se sentir coupable d’être une fichue perfectionniste, alors que je veux prendre le temps de dénicher des coussins que je vais vraiment apprécier? Il n’y a aucune raison. J’ai aussi réussi à laisser tomber des fantasmes complexants, comme celui d’avoir une salle de bains digne d’un hôtel-boutique ou de cuisiner des plats mijotés pour huit chaque week-end. Bye-bye, la pression inutile! Ce sentiment grisant de me foutre enfin la paix, eh bien, je ne l’aurais pas aujourd’hui si je ne m’étais pas rompue à l’exercice. C’est une belle surprise. Mais rien n’est figé. Car qui sait si, un beau matin, ma cocotte bleu ciel ne me donnera pas l’envie de concocter un osso buco pour une joyeuse tablée? Je ne dis pas non. Surtout si ça émet de vraies bonnes vibrations dans la maison.

Mission: faire maison nette 

Un gars et trois filles ont testé également l’approche d’Ingrid Fetell Lee. Ils témoignent.

«Chaque fois que j’entrais chez moi, quelque chose me pesait. Quand j’ai compris que c’était la faute au vestibule sombre, éclairé au néon, je l’ai fait repeindre et j’ai adouci l’éclairage. Fini la déprime» – CATHERINE 

«Ça m’a sauté en pleine face en faisant l’exercice. Mon condo à moitié aménagé... ça parle de ma difficulté à m’engager, même vis-à-vis de moi-même. Ça m’a tellement “shaké” de réaliser ça que j’ai fini par défaire mes boîtes et placer mes meubles. Ça m’a tout de suite “groundé”, même par rapport à mon chum.» – ÉLOI 

«Ma chambre manquait tellement d’amour! Comme si je ne méritais pas d’avoir un bel espace. J’ai décidé de me gâter en m’achetant un lit, des draps de qualité et une jolie lampe. Ça m’aide à prendre soin de moi.» – ANNE-KATIA 

«Pendant un an, je me suis flagellée pour avoir converti une pièce en atelier de peinture... où je n’allais jamais. J’ai fait une chambre d’amis à la place. Ça m’a libérée d’un poids. J’aurais dû le faire avant!» – STÉPHANIE 

À VOIR: Ces couples de célébrités se sont rencontrés grâce à des amis 

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