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Une manifestation LGBTQ+ vire en combat d’insultes à Sainte-Catherine

Photo Audrey Robitaille / JdeM
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Audrey Robitaille

2 avril 2023
2 avril 2023
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«Néonazis», «pédophiles», «pourritures»... Un cocktail explosif d’insultes a été servi lors d’une manifestation LGBTQ+ qui a dégénéré, dimanche avant-midi, devant une bibliothèque de la ville de Sainte-Catherine, en banlieue de Montréal, où s’est tenue l’heure du conte de Barbada.

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«C’est vraiment difficile, ce matin. On reçoit tellement d’insultes violentes, on se fait traiter de tous les noms. Il y a même des coups qui sont partis», a raconté un membre de la communauté LGBTQ+ présent sur place, qui n’a pas voulu être identifié.

Près de 200 manifestants étaient rassemblés, dimanche matin, devant la bibliothèque de Sainte-Catherine, sur la rue Saint-Laurent.

Photo Audrey Robitaille / JdeM
Photo Audrey Robitaille / JdeM

D’un côté, des opposants à l’heure du conte faite par la drag-queen Barbada de Barbades sont menés par le complotiste François Amalega Bitondo, qui s’était fait connaître pendant la pandémie pour son opposition aux mesures sanitaires. De l’autre, la communauté LGBTQ+ qui se tient debout face aux attaques subies.

«C’est assez, la haine! Vous êtes ici pour continuer de propager votre haine, mais nous on va vous répondre», a scandé une militante LGBTQ+ face aux opposants.

Photo Audrey Robitaille/JdeM
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«Moi, j’ai des enfants et je veux les protéger. C’est pour ça que je suis ici. Il faudrait apprendre à nos enfants à cuisiner et à gérer leurs dépenses avant d’être une drag-queen», a soutenu une quinquagénaire contre l’heure du conte.

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Escalade de violence

Moins d’une heure après le début de la manifestation, la colère pouvait déjà se faire sentir parmi les manifestants. D’insultes, les participants en sont rapidement venus aux poings. 

«Il y a eu trois arrestations et un blessé. Le soutien des services de police d’autres régions a aussi été demandé», affirme l’agente Sandra Blouin, porte-parole de la Régie intermunicipale de police Roussillon.

Photo Audrey Robitaille / JdeM
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Les pneus du leader François Amalega ont également été crevés au cours de la manifestation. 

«C’est dommage. Nous, on encourage les manifestations pacifiques qui se déroulent dans le respect», déplore Amélie Hudon, directrice des communications de la Ville de Sainte-Catherine.

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L’heure du conte déplacée

En raison des protestations des derniers jours et de l’ampleur de l’événement, la Ville de Sainte-Catherine a pris la décision de déplacer l’heure du conte dans un lieu «secret».

«L’heure du conte d’aujourd’hui avait pour objectif de valoriser la tolérance et l’inclusion, une société sans discrimination. On est fiers de l’avoir tenue quand même», souligne Mme Hudon.

Elle espère que l’heure du conte servira à ouvrir un discours sur la tolérance et l’acceptation de l’autre.

«Je crois que [les événements] d’aujourd’hui nous démontrent qu’on a encore besoin qu’on parle de tolérance pour réduire la discrimination», ajoute-t-elle.

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Qui est Barbada?

La drag-queen Barbada raconte des histoires pour enfants dans les bibliothèques du Québec depuis 2016. 

Lors de son «heure du conte», l’artiste présente une sélection de contes sur la diversité, la différence et l’inclusion qui s’adresse aux tout-petits. Loin de parler d’actes sexuels, elle aborde plutôt des sujets d’adulte avec des mots d’enfants, pour favoriser l’ouverture d’esprit et l’acceptation de l’autre.

Sous sa robe et ses paillettes, on retrouve un enseignant de musique passionné par son métier. 

«C’est certain que les enfants me posent des questions. Dans les dix premières minutes, je leur mentionne où ils peuvent découvrir l’information à propos de mon univers. Ensuite, on commence l’heure du conte et on lit des histoires. Une drag, ce n’est pas dangereux», affirmait Sébastien Potvin, aussi nommé Barbada, lors d’une entrevue avec TVA Nouvelles en août.

Pour voir notre entrevue avec Barbada: 

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