Faire payer les non-vaccinés: une décision politique très forte, mais...
TVA Nouvelles
Au moment où l’adhésion des Québécois aux mesures sanitaires est en baisse, que les hôpitaux sont surchargés, et que les décès sont toujours en augmentation, le premier ministre François Legault a finalement annoncé qu’il pénaliserait ceux qui refusent de se faire vacciner contre la COVID-19.
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«Même si c’est 10% seulement des personnes adultes qui ne sont pas vaccinées au Québec, c’est 50% des lits qui sont occupés aux soins intensifs par les non-vaccinés. C’est très choquant, ça met un fardeau vraiment trop important sur notre réseau de la santé. On travaille sur une contribution santé qui sera chargée à tous les adultes au Québec qui refusent de se faire vacciner», a annoncé mardi le premier ministre en point de presse.
Pour l’analyste politique Emmanuelle Latraverse, ce point de presse était d’abord une opération politique pour tourner la page sur l’ère du Dr Horacio Arruda, qui a remis sa démission lundi soir.
«Quoi de mieux pour y arriver que de mettre dans la fenêtre une grosse mesure, cette vacci-taxe-là, pour punir les non-vaccinés qui accaparent le réseau de la santé», relève Emmanuelle Latraverse.
Si les détails ne sont pas encore connus, il s’agirait d’un montant significatif, bien au-delà de 100$, qui passerait directement par le rapport d’impôts.
«C’est quand même un geste politique très fort que vient de poser M. Legault. Pas plus tard que vendredi dernier, le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos a déclaré qu’il fallait en arriver à la vaccination obligatoire. Quand c’est rendu que tu taxes les non-vaccinés, ça rentre dans la catégorie ‘’obligatoire’’», ajoute-t-elle.
Écoutez la rencontre des analystes politiques Elsie Lefebvre et Marc-André Leclerc:
N’empêche, malgré cette mesure robuste, son application et ses détails ne sont pas encore établis, ce que déplore Diane Lamarre, analyste en santé pour TVA Nouvelles.
«Le gouvernement nous a dit depuis quelques semaines qu’il imposerait des mesures plus sévères pour les non-vaccinés. Aujourd’hui, on nous parle d’une contribution santé qu’on n’est pas encore capable de mettre en chiffres ni quand elle entrera en vigueur. On fait des points de presse d’un premier ministre qui mobilise comme ça l’ensemble des Québécois autour d’une information. Il faut que ce soit plus précis et plus complet que ça. Dans un contexte où on nous promet depuis quelques semaines plusieurs mesures... le fait qu’on soit encore aussi vague dans l’application des mesures... On a eu très peu de réponses à ce point de presse», dénonce Diane Lamarre.
Elle juge qu’il faut un plan plus concret, et des réponses aux nombreuses questions qui restent encore sans réponse, comme à savoir si les enfants retourneront bel et bien en classe lundi prochain.
***Voyez l’analyse d’Emmanuelle Latraverse et Diane Lamarre dans la vidéo ci-dessus.***
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