Tests rapides: pas évident de s’y retrouver
Véronique Lauzon| TVA Nouvelles
Environ 600 000 Québécois peuvent espérer mettre la main sur des tests rapides parce que la première livraison de 2022 entre dans les pharmacies de la province. Or il faudra presque jouer de chance, surtout dans le contexte où chaque pharmacie fonctionne à sa manière pour la distribution.
Pour la première fois depuis Noël, les Québécois peuvent se procurer des tests rapides pour la COVID-19. Il faudra toutefois faire vite, car les 3 millions de tests reçus hier et aujourd’hui, soit 600 000 trousses de cinq tests, risquent de s’envoler aussi rapidement que ceux de la première livraison. D’autant plus que les tests PCR sont réservés à certaines catégories de la population depuis le 4 janvier.
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«Ça va être chaotique pour les premiers jours», prévoit Benoit Morin, président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP). «J’espère qu’il n’y aura pas de files d’attente parce qu’il annonce -30 degrés.»
«Le téléphone sonne et on écoule tout ce qu’on a rapidement», confie de son côté Kathleen Gilbert, chef technicienne à la succursale Jean Coutu du chemin Sainte-Foy, à Québec, qui a reçu «plusieurs caisses» hier.
Procédures diverses
L’autre défi, au-delà de la forte demande, est de s’y retrouver dans la distribution.
«Chaque pharmacien-propriétaire décide comment il offre le service», indique Hugues Mousseau, directeur général de l’Association québécoise des distributeurs en pharmacie (AQDP).
File d’attente en personne à la pharmacie, rendez-vous en ligne, réservations prises au cours des derniers jours, mises à jour sur Facebook: vaut mieux savoir comment fonctionne son pharmacien pour maximiser ses chances à la loterie des tests.
Certains, comme Gabriel Gosselin, ont choisi d’utiliser la plateforme ClicSanté pour éviter de reproduire la folie de décembre. «J’ouvre des plages horaires, des rendez-vous aux 10 minutes, pour que les gens récupèrent leurs tests. On ne veut pas revivre ce qu’on a vécu avant Noël avec des files d’attente épouvantables à chaque ouverture», explique le propriétaire du Pharmaprix René-Lévesque Ouest, à Québec.
De son côté, Marc-Olivier Girard, pharmacien-propriétaire de Uniprix, espère que «la folie sera moins importante», mais il a tout de même conservé le modèle «premier arrivé, premier servi» en personne.
«Ça laisse la chance à monsieur madame Tout-le-Monde, même ceux qui n’ont pas accès à internet», explique ce pharmacien de Cap-Rouge. «C’était important pour nous».
«Ça va rentrer dans l’ordre à mesure que les millions de tests se rendent d’ici la fin janvier», croit Benoit Morin, qui demande malgré tout à la population de tenter d’obtenir des tests «si c’est urgent». «Ceux qui peuvent s’en procurer d’autres façons devraient aussi laisser la place aux autres.»
Enjeu de quantité
Et malgré cet arrivage, les quantités reçues demeureront un enjeu. L’Association québécoise des distributeurs en pharmacie demande d’ailleurs aux gens d’être conscients que ce ne sera «pas suffisant» pour l’instant.
«Ça augure bien pour un autre trois millions [de tests] la semaine prochaine, mais on espère surtout des arrivages plus réguliers, une normalisation de l’offre parce que les tests sont attendus impatiemment», souligne le directeur général de l’organisme, Hugues Mousseau
Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux, les pharmacies devront se partager un peu moins de deux millions de trousses de tests pour l’ensemble du mois de janvier. De plus, 340 000 trousses seront distribuées en garderie, puis 720 000 dans les écoles primaires lors du retour en classe.
Sur les 30 millions de tests rapides qu’Ottawa prévoit envoyer au Québec au cours du mois de janvier (par paquets de 5 ou 25 tests par trousse), environ la moitié est réservée au réseau de la santé ainsi qu'aux entreprises et aux organismes qui en ont fait la demande.
- Avec la collaboration de Patrick Bellerose, Bureau parlementaire