Une biographie pour les 60 ans de carrière de Shirley Théroux
Érick Rémy
Rares sont les personnalités dont le prénom, à lui seul, suffit à les identifier. Shirley Théroux est l’une d’elles. L’an prochain, cela fera 60 ans qu’elle est entrée par la grande porte du show-business. En mai dernier, elle s’est offert, à 76 ans, son premier spectacle solo à Montréal. Cet automne, on pourra lire sa biographie, écrite par son amie Caroline St-Hilaire. Et on la retrouvera dès novembre dans Noël, une tradition en chanson.
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Il y a 10 ans, en prévision de mes 50 ans de carrière, j’avais décidé de réaliser ce rêve de faire un spectacle solo avant qu’il soit trop tard. Il était hors de question que je ne le fasse jamais. Lise Dion, mon amie, avait accepté d’en faire la direction artistique. Pendant un an et demi, chaque lundi, avec mon complice des 40 dernières années, Georges Tremblay, qui est décédé en 2017, nous l’avons pensé, monté et répété. Puis, nous sommes allés en studio pour enregistrer les bandes musicales du spectacle. Après l’avoir présenté à quelques reprises dans de petites salles, j’ai approché des producteurs. Aucun ne s’est montré intéressé. Comme je l’ai souvent fait dans ma vie, je me suis dit: “Fais-le toi-même, Shirley!” En novembre 2019, j’ai loué la salle du Gesù», raconte l’artiste, qui a dû repousser la date du spectacle à cinq reprises, covid oblige. «Ce soir-là, près de 400 spectateurs étaient au rendez-vous: des fans, certains venus d’aussi loin que de la Gaspésie et du Nouveau-Brunswick, des membres de ma famille et un tas d’amis du métier.» Parmi eux, Louise Latraverse, France Castel, Marie-Claude Barrette et Mario Dumont, Geneviève Brouillette, Chantal Lamarre, Joël Legendre, Marie Carmen, Joe Bocan et Marie Denise Pelletier. Les gens l’attendaient les bras ouverts. D’abord avec un brin de nervosité, puis avec maîtrise, Shirley a enchaîné chansons, histoires et anecdotes, accompagnée de son directeur musical, Éric Sénécal.
«Je n’avais jamais ressenti un tel trac! En coulisses, cinq minutes avant, je pensais que mon cœur allait éclater. La dernière fois que j’étais montée sur une scène, c’était avec Pierre Marcotte et Joël Denis pour la tournée Les Tannants, en 2016. C’était la première fois que mon fils, Bruno-Pierre, qui a 40 ans, me voyait seule sur scène. En plus, j’ai raconté sa naissance au public. (rires) Ça l’a tel- lement faire rire! Après le spectacle, il est venu m’embrasser, et j’ai senti toute sa fierté de ce que j’avais accompli. Ça m’a beaucoup touchée.»
Le talent plus fort que la timidité
Son parcours professionnel est remarquable: de timide chanteuse à populaire animatrice, de comédienne improvisatrice à réputée restauratrice, de femme d’affaires à artiste peintre. Quant à savoir si elle emprunterait le même chemin, elle répond sans hésiter: «Je n’ai aucun regret. Je referais les choses de la même façon. Tout ce qui m’est arrivé, de bon ou de mauvais, m’a façonnée. Je suis une femme libre et heureuse.» Pourtant, rien ou presque ne prédisait une telle destinée. À 17 ans, elle sortait tout juste du pensionnat quand sa mère, à son insu, a envoyé sa candidature à l’émission Découvertes, l’équivalent de Star Académie à l’époque. Shirley était dotée d’une belle voix et jouait du piano, mais souffrait d’une extrême timidité. Elle a été convoquée à une audition dans un studio de Télé-Métropole. «J’y étais allée avec ma grande sœur Mireille. On m’a choisie. Quelques semaines après, j’étais élue gagnante (en 1963). J’ai longtemps cru que je n’avais aucun souvenir de cette époque, parce que tout allait trop vite, mais dans mes échanges pour la rédaction de ma biographie, j’ai réalisé qu’ils étaient tous gravés en moi.» Elle avait le talent, mais pas encore l’étoffe ni l’armure, et c’est à la dure qu’elle a été initiée aux coutumes et aux règles du métier. «Quand on m’a dit qu’il fallait que je me maquille, j’en ai pleuré. (rires) J’étais fraîchement sortie du pensionnat et pour moi, ça équivalait à me dire que je n’étais pas assez belle! Mon amoureux de l’époque, Jean Paquin, avait convaincu une représentante des cosmétiques chez Ogilvy de me recevoir le soir chez elle afin de me montrer comment faire. J’ai aussi trouvé dur de composer avec la rivalité et la médisance du show-business. J’en ai perdu ma naïveté, mais aussi plein d’autres choses, dont ma virginité!» (rires)
L’envie d’être bien
Après avoir élaboré le canevas de sa biographie avec Lise Dion, elle a contacté l’ex-mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, qui a accepté d’en être l’auteure, une première pour elle. Après un an de rencontres et d’échanges, l’ouvrage sortira le 12 octobre. Va-t-elle tout raconter ou appliquer le dicton qui dit que toute vérité n’est pas bonne à dire? «Ça dépend de quelle vérité! (rires) Je ne crois pas que ma biographie va froisser ou bousculer. Je raconte exactement ce qui s’est passé sans m’éterniser sur les moments les plus difficiles. Ma vérité me ressemble, elle est douce et sans hargne. Je raconte les faits tels qu’ils se sont produits, c’est tout. Je suis fière d’avoir passé à travers tout ce que j’ai passé. Je n’en suis pas ressortie amère ou meurtrie. Moi, je suis une battante.»
Une heureuse célibataire
S’il est vrai que le temps arrange tout, il adoucit aussi les arêtes de nos personnalités. «Je suis plus agréable à vivre. Avant, j’étais impatiente. Je suis de nature active, mais j’ai appris à ralentir, à accepter les autres comme ils sont. J’essaie de ne pas être dans le jugement ni dans l’attente. Si cela me convient, tant mieux, sinon au revoir. Je veux juste être bien.» Depuis sa dernière relation, on ne l’a plus revue au bras d’un homme. «Ma vie amoureuse n’a pas été un échec. Je crois au destin, mais pas au hasard. Nos routes sont tracées. On arrive à un carrefour et on prend un chemin. Quand cela se produit, c’est que l’on a quelque chose à apprendre.» Quant à la possibilité de finir ses jours en couple, elle répond: «Il n’y a pas de place dans ma vie pour un homme, même si cela n’était que pour des sorties Je m’occupe de mon fils, de mes petits-fils, Justin et Louis (12 et 9 ans), et de ma famille. Parfois, je passe des heures à mon piano ou je descends peindre au sous-sol» dit-elle, heureuse de son sort.
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