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Monde

Un village des Alpes françaises démolit son remonte-pente parce qu'il n'y a plus de neige pour skier

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Photo portrait de Anne-Sophie Poiré

Anne-Sophie Poiré

22 novembre 2022
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Il n’y aura plus jamais de ski dans le village français de Saint-Firmin, dans les Hautes-Alpes. La petite station située à 1500 mètres d'altitude a dit adieu à son remonte-pente, hors service depuis plus de 15 ans, parce qu'il n'y a plus de neige. Le coupable: le réchauffement climatique.

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La station de ski construite en 1964 bénéficiait autrefois de chutes de neige régulières en hiver. Elle permettait aux enfants du village d'apprendre à skier près de la maison avant de s'attaquer à des pistes plus difficiles dans les Alpes. 

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Mais les flocons sont devenus de plus en plus rares au cours des dernières décennies.

Le télésiège a été utilisé pour la dernière fois il y a une quinzaine d’années, et pour un week-end seulement, a confié à CNN Didier Beauzon, 63 ans, élu municipal et résident de Saint-Firmin depuis toujours. 

Il se souvient des activités de ski organisées par le village en hiver, des compétitions le week-end et des épreuves ouvertes à tous, le mercredi. 

À la fin du mois d'octobre, une vingtaine de bénévoles ont démonté en deux jours l'ensemble du système de remontées mécaniques de Saint-Firmin, mettant ainsi un terme à une longue tradition de ski dans ce village des Hautes-Alpes.

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La neige se raréfie

Avec le réchauffement climatique, plusieurs stations françaises doivent elles aussi renoncer à cet héritage: les saisons de ski se raccourcissent et la couverture neigeuse diminue dans les montagnes. 

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La station de Val Thorens, la plus haute d'Europe à 2300 mètres d’altitude, a reporté au 26 novembre le lancement de sa saison en raison du manque de neige, soit une semaine après l’ouverture prévue. Sa voisine savoyarde, Val d'Isère, a aussi décalé l'inauguration des pistes au début du mois de décembre. 

À ce rythme, le nombre de jours d'enneigement dans les Alpes pourrait diminuer de moitié d'ici la fin du siècle en raison de la hausse des températures, selon une étude publiée en juin dans la revue scientifique Hydrology and Earth System Sciences

La perte de neige serait particulièrement importante dans les Alpes du Sud, en Italie, en Slovénie et en France, dans la région de Provence-Alpes-Côte d’Azur. 

Avec une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre, toutefois, 83% des jours de neige actuels pourraient être épargnés, souligne l’étude. 

Même chose au Canada

Le défi est le même au Canada où le manteau neigeux a diminué de 5 à 10% par décennie depuis 1981, prévient Environnement et Changement climatique Canada dans son Rapport sur le climat changeant publié en 2019. 

Une réduction semblable est aussi prévue jusqu’au milieu du siècle pour une grande partie du sud du pays. 

En 2019, la station Mont Sutton, dans les Cantons-de-l’Est, a participé à une étude d’Ouranos sur l’impact des changements climatiques dans le secteur du ski alpin au Québec. 

• À lire aussi: Les stations de ski dépendantes de la neige fabriquée

L’analyse démontre entre autres qu'en l’absence de mesures d’adaptation – comme de bons canons à neige –, la durée totale de la saison sera réduite de 10 à 20 jours d’ici 2050 et que le domaine skiable sera réduit de 20 à 30%. 

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