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Environnement

Bonne nouvelle pour la planète: un premier cargo 100% électrique et autonome en Norvège

AFP
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Photo portrait de Anne-Sophie Poiré

Anne-Sophie Poiré

2021-11-28T10:00:00Z
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- Le premier cargo 100% électrique et autonome a été mis à l’eau en Norvège. 


- Il évitera annuellement près de 40 000 trajets par camion, soit une économie de 678 tonnes de CO2. 


- Au Québec, l’électrification d’une partie des transports maritime est présentement en discussion. 


La science le répète depuis longtemps: la réduction des émissions des gaz à effet de serre dans le transport de marchandises donnerait un sérieux coup de barre aux changements climatiques. Un pas dans cette direction a été complété la semaine dernière en Norvège, où le premier cargo 100% électrique et autonome a été mis à l’eau. 

• À lire aussi: Norvège : Près des trois quarts des nouvelles voitures sont électriques

• À lire aussi: Une entreprise de Montréal recycle des batteries électriques à 95 %

Le 19 novembre dernier donc, le Yara Birkeland, ce cargo norvégien 100% électrique et autonome, a convoyé par la mer 120 conteneurs d’engrais sur une dizaine de kilomètres. 

Le navire évitera annuellement près de 40 000 trajets par camion, soit une économie de 678 tonnes de CO2. 

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Le transport maritime représente près de 3% des émissions de GES totales à l’échelle mondiale et à peine 0,9% au Québec, selon la Société de développement économique du Saint-Laurent (SODES). 

Mais peu importe. «Dans un contexte où on veut aller vers la carboneutralité, ce sont tous les secteurs qui doivent être considérés. Et 3% au niveau mondial, ce n’est pas négligeable», estime le professeur spécialiste des questions énergétiques et des ressources naturelles de l’Université de Montréal, Normand Mousseau.

Surtout que le diesel et le mazout lourd utilisés dans le transport maritime sont des carburants «très sales», ajoute celui qui est également directeur de l’Institut de l’énergie Trottier (IET). Ils libèrent des oxydes de soufre nocifs pour la santé humaine et à l’origine des pluies acides. 

Transport vert  

«Il y a beaucoup d’avantages à utiliser le transport maritime sur le plan environnemental, commente le PDG de la SODES, Mathieu St-Pierre. Pour la même quantité de marchandises, un navire moyen représente environ 963 camions sur les routes [...] et un camion émet 450% plus de GES qu’un navire par tonne de marchandises et par kilomètre parcouru», détaille-t-il. 

Alors, imaginez si une partie de transport maritime devenait électrique. 

Pour le moment et dans un futur proche, il serait impossible d’électrifier la flotte mondiale de navires marchands. 

D’abord, parce que l’autonomie énergétique des batteries demeure limitée. Puis, parce que ce ne sont pas tous les ports qui sont équipés de bornes de recharge électrique. 

Ainsi, le Yara Birkeland ne pourra assurer que de courts trajets entre des usines côtières de la région de Grenland, au sud-est de la Norvège. 

«Il faudra d’autres solutions pour les longues distances, prévient le professeur Mousseau. Il n’y a pas encore de technologies au point, mais on peut penser à l’ammoniaque, à l’hydrogène et aux biocarburants.» 

Et ici?  

Au Québec, le «transport maritime courte distance» — qui ne traverse pas les océans — représente 20% du trafic des ports du Saint-Laurent.

L’électrification de cette portion du transport par bateau est donc envisageable et même «en discussion», assure Mathieu St-Pierre de la SODES. 

«L’industrie maritime est présentement dans une période de transition. Plusieurs carburants d’avenir sont envisagés, dont l’électrification. La Société des traversiers du Québec est d’ailleurs en train de faire construire des navires électriques», dit-il. 

Néanmoins, des obstacles demeurent en raison des «conditions extrêmes» du fleuve Saint-Laurent. «C’est parmi les endroits les plus difficiles à naviguer au monde, fait valoir le PDG. On peut s’imaginer que la batterie sera beaucoup plus sollicitée que dans les eaux calmes.» 

Mais, rien n’est impossible. Des pêcheurs utilisent déjà des bateaux électriques près de Montréal, le seul port au Québec à être muni d’une borne de recharge électrique. «Ils partent le matin et reviennent sur l’heure du midi pour se recharger», raconte M. St-Pierre. 

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